Jonathan était vraiment mignon avec moi, il était tout câlin, encore un peu plus et j'aurais l'impression d'être une enfant. J'étais heureuse, je pouvais le dire. C'était étrange comme relation, parce que je le payais pour garder mes enfants et prendre soin d'eux quand je travaillais... mais devais-je encore continuer à le payer ? Oui pour l'instant... mais si un jour il s'installait à la maison, que ferions-nous ? Tout cela était bien compliqué, et je n'étais pas sûre de vouloir y penser pour le moment...

- Ca tombe bien ... je suis bien avec vous ...

Je souris en le regardant, après avoir relevé la tête. Il était sincère et ça se voyait dans ses yeux. Je frissonnai en voyant autant d'intensité dans son regard, et je compris qu'il reflétait le mien, et que je le regardais de la même façon. Je ne savais pas quoi faire de plus, j'aurais simplement voulu profiter d'une soirée dans ses bras. C'était ce que nous faisions pour l'instant, certes, mais j'avais peur que ça change, j'avais peur qu'on nous dérange, j'avais peur de tout. Et il n'y avait aucune raison pour ça.

- Tu vas rester avec moi, hein ? Tu ne vas pas partir ?

Comme s’il avait compris immédiatement mon mal-être, Jonathan m’embrassa de nouveau, cette fois plus longtemps et mon angoisse s’envola immédiatement. Il n’allait pas s’enfuir, il voulait de moi, et je n’aurais pas de problèmes avec lui. Il était parfait pour moi, c’était tout ce que j’aurais pu vouloir.

- Je pars pas ... je reste avec toi jusqu’à temps que tu me dises de partir ... et si il faut pour te rassurer que je te le dises plusieurs fois je le ferais sans hésiter ...

Ces quelques mots me mirent dans tous mes états et je faillis lui sauter dessus, plus par pulsion que par réelle envie de lui. J’étais tellement heureuse d’entendre ces quelques mots, à nouveau. Ça faisait longtemps qu’un homme ne m’avait pas dit qu’il serait là pour moi, vraiment pour moi. Que pour moi ! Il reprit possession de mes lèvres et je ne m’en lassais pas. Elles avaient un goût sucré et j’aimais ça. J’aurais pu l’embrasser jusqu’à ce que mort s’en suive, ça m’aurait paru tout aussi bon ! Je le serrai contre moi, autant que lui me serrait, et je parlai, sans me décoller de son torse.

- On va y aller doucement, d’accord ? Et on va attendre un peu pour les enfants… je veux dire… je ne veux pas les perturber !

Je savais qu’il allait accepter, qu’il allait comprendre et que c’était déjà comme ça dans son esprit. Mais je préférais que ce soit clair entre nous, et rien de mieux pour ça que de le dire clairement !

Le regard de Jonathan ne me trompa pas. Il était d’accord avec moi, nous allions prendre notre temps et surtout, faire attention à nous. Et sans le dire aux enfants pour l’instant. C’était très bien, j’étais contente que l’on soit en adéquation sur ce point, je n’aurais pas voulu de dispute si tôt.

- Moi qui me faisais une joie de le dire aux petits

Je ris en même temps que lui, toujours blottie contre son torse. Il me releva la tête et m’embrassa de nouveau. Je ne me passais plus de lui, c’était incroyable. Ça ne faisait que quelques heures et pourtant, j’avais l’impression que ça durait depuis des siècles. Je me sentais légère, et beaucoup moins seule !

- Je suis tout à fait d'accord, on prend notre temps et seulement quand tu seras prête on le dira aux petits, c'est toi et uniquement toi qui donnera le signal.

Je souris en le serrant un peu plus fort contre moi. J’aimais le fait qu’il me laissait décider d’où j’allais emmener notre relation. Je sentais qu’il ferait tout pour que je me sente bien, et je n’allais pas tout gâcher, pas cette fois, pas avec lui. Nous le dirions aux enfants quand nous serions sûrs de nous et de notre relation. Relation qui allait très certainement m’attirer des problèmes d’éthique, mais je m’en foutais pas mal.

Jonathan décida ensuite qu’il serait temps que l’on aille se coucher nous aussi. Nous rejoignîmes la chambre et je me changeai dans la salle de bains, juste avant qu’il ne me rejoigne pour se brosser les dents. J’étais en nuisette, en train de passer une crème de nuit sur mon visage, et je ne pus m’empêcher de rougir en le voyant retirer son t-shirt. Il n’était vraiment pas mal, j’avais beaucoup de chance… Quelques minutes plus tard, quand il eut terminé, il me prit doucement dans ses bras en m’embrassant, et en laissant glisser ses mains jusqu’à mes fesses, déclenchant en moi une vague de frissons. Il n’y avait pas à dire, il savait y faire… Et je ne pouvais qu’apprécier les sensations qu’il me procurait, sans avancer d’avantage, parce que ni lui ni moi n’étions prêts pour aller plus loin. Pas maintenant. Pas ce soir. Mais je sentais que ça ne tarderait pas. C’était à l’intérieur, c’était un sentiment enfoui, et je devais le prendre avec précautions.

- Plus tard.. si tu veux bien…

J’étais comme une petite fille, je ne savais pas où me mettre. J’espérais qu’il ne m’en veuille pas…

Jon était tellement doux avec moi, c’était très agréable de se sentir appréciée à ce point là. Il s’écarta de moi après m’avoir embrassée de nouveau. Il m’indiqua alors qu’il m’attendait, qu’il n’allait pas être énervé parce que j’étais lente. C’était simplement que je devais me donner à un autre homme… et c’était difficile pour moi. J’étais encore à Matthew pour l’instant et coucher avec un autre … c’était étrange ! Et c’était de la trahison. Je devais passer au dessus de tout ça. Puis, il me demanda si nous allions dormir ensemble, dans la même chambre tous les deux, ou bien si nous faisions chambres à part. Evidemment, j’avais envie de le dire de venir avec moi, et pourtant, je ne répondis pas, et Jon m’indiqua qu’il allait donc dormir dans la deuxième chambre. Je partis dans la mienne pour me coucher tranquillement, mais je n’arrêtais pas de penser à lui. Je devais faire partir Matthew de mon esprit. Il ne devait plus me hanter. Je pouvais passer à autre chose, c’était important.

Au bout d’une heure sans réussir à m’endormir, je me relevai et filai sans bruit dans la chambre de Jon, après avoir vérifié que les enfants dormaient bien. Il n’était pas endormi lui non plus. Je vins me glisser sous la couette et me collai à lui pour qu’il me prenne dans ses bras, ce qu’il fit sans attendre.

- Je ne peux pas dormir…

Je réfléchissais énormément, beaucoup trop en fait, et je ne devrais pas… mais c’était ainsi avec moi, et ça m’attristait d’être aussi pensive. Je devais le blesser en plus…

En me regardant et en me serrant dans ses bras, Jonathan dut comprendre que je devais trop réfléchir, et à des trucs pas très drôles. Je n’aimais pas me comporter comme ça, mais ce soir, tout cela revenait en force. Je ne devais plus réfléchir. Ça allait tout casser, ça allait tout briser, et bien sûr, j’allais en ressortir plus mal qu’avant.

- Chut ... arrête de te torturer l'esprit, tu avances a ton rythme, ne presse pas le moins du monde ... on le fera quand tu seras en accord avec toi même et si je dois attendre que ta tête sois d'accord avec ton coeur je le ferais ... je suis patient comme garçon surtout pour de si jolie yeux ... 

Il m’embrassa de nouveau alors que je méditais ses paroles. Je sentais qu’il était sincère, qu’il n’attendait rien de moi de plus que je ne lui donnais déjà pour l’instant, et ça me rassurait énormément. Je me calai un peu mieux contre lui, et fermai les yeux, au calme, et sereine.

- Bonne nuit Jon !

Une dizaine de minutes plus tard, je sombrais dans les bras de Morphée et je ne me réveillai que le lendemain, toujours dans les bras de Jon. Pour une fois, il n’avait pas fui, et il était resté avec moi jusqu’à mon réveil. Après tout, il s’agissait de vacances !

Les yeux de Jonathan se calèrent dans les miens. Comme j'aimais retrouver son regard bleu. C'était un joli bleu, et différent de celui de Matthew. Tout était différent chez lui, de son physique à ses faits et gestes et j'aimais ça. J'aimais vraiment ça, le changement ! C'était tellement bon de se sentir à nouveau au centre de l'attention de quelqu'un.

Bonjour mademoiselle ... 

J'eus droit à mon baiser du matin. Ça faisait longtemps que ce n'était pas arrivé et j'en étais très fière, du coup. Nous nous séparâmes après un énorme câlin, et je partis sous la douche pour être fraîche et dispose. Les enfants dormaient encore pour leur part. Jonathan partit s'en occuper pendant ce temps-là, et quand je les rejoignis dans la cuisine, pour le petit-déjeuner, j'avais un grand sourire. Ces vacances allaient être parfaites !

- Bonjour mes chéris !!

Je les embrassai tous les deux, et regardai Jon avec intensité, pour lui signifier que je l'incluais dans cette expression. Je me demandais ce que nous allions bien pouvoir faire aujourd'hui, mais peut-être que Jon avait prévu quelque chose...

Je m’installai pour prendre le petit déjeuner avec Jon et les enfants, et tout se passa admirablement bien, comme à l’habitude. J’aimais ces moments où j’avais l’impression de former une vraie famille. C’était presque comme si ne s’était passé, comme si finalement, Matthew n’était pas mort. Attention, je ne disais pas que Jonathan le remplaçait, bien au contraire. C’était plutôt comme si Matthew vivait à travers lui, ou bien nous regardait vivre paisiblement. Ça me rendait heureuse de dire cela. Qu’il nous voyait. Alors que ce n’était pas possible et pas réel. Mais je comprenais mieux maintenant pourquoi certaines personnes croyaient en un ciel qui serait capable de tous nous accueillir, depuis la nuit des temps. C’était un moyen de se raccrocher, un moyen de pouvoir se dire que les personnes que l’on aime, mais qui sont parties, nous regardent et nous soutiennent toujours, dans toutes nos actions.

La matinée passa rapidement. Nous nous occupâmes de laver les enfants, et alors que nous étions tous les trois, les enfants et moi, dans le salon, Jon revint vers nous, muni de trois papiers, sûrement pour trois activités que nous pourrions faire dans la journée. Il demanda à Johanna d’en choisir un, et l’aida à le lire à voix haute. Elle était encore un peu jeune pour ça, elle n’allait même pas à l’école, mais elle avait voulu qu’il lui apprenne à lire… nul doute qu’elle serait brillante à l’école, quand elle y entrerait ! C’était donc l’aquarium que nous allions visiter en premier. Bien. Leopold était vraiment tout content, et Johanna semblait fière d’elle.

- Par contre, vous préférez que je paie un restaurant ou alors un pique nique?

Je ne sus que répondre dans un premier temps. Les enfants préféreraient évidemment un pique-nique et ce serait plus simple pour eux, pour les faire manger, et ils pourraient autant de bruit qu’ils voudraient, ils n’allaient déranger personne. Mais j’avais aussi envie d’un restaurant, pour être en face de Jon, et n’avoir rien à préparer, ni lui, ni moi. Je me résignai pour le pique-nique, mais avec un grand sourire quand même.

- Un pique nique sera parfait. Tu viens m’aider ?

Je lui fis un clin d’œil que lui put voir puisque les enfants ne me regardaient pas. Je l’aguichais à mon tour, et je ne savais pas vraiment ce que je faisais, mais c’était vivifiant, et j’en éprouvais le besoin et l’envie.

Encore une fois, et comme c'était sa grande passion, Jonathan me vola un baiser, ce qui me fit sourire comme une adolescente. Nous fîmes les préparatifs avec bonne humeur, Jon en faisant les sandwiches pour toute la troupe et moi en préparant des biberons de lait froid, au cas où. Les enfants n'étaient pas encore tout à fait prêts pour manger des sandwiches, et Jon le comprit aisément, puisqu'il fit des purées de légumes. Il se comportait comme un vrai père, même s'il ne l'était pas. Et je l'adorais pour ça !

Quand il revint dans la cuisine après avoir chargé la voiture avec la glacière et tout ce dont nous aurions besoin pour les enfants ou pour nous mêmes, il me demanda si ça allait, en plongeant son regard dans le mien. Je lui fis un petit sourire en finissant de nettoyer la table et l'évier. Evidemment que tout allait bien. Rien ne pourrait me mettre le moral à zéro, rien. Absolument rien. Pour la première fois depuis bien longtemps, j'allais parfaitement bien. Je fis attention à ce que les enfants ne nous voient pas, et une fois de plus, capturai ses lèvres en me collant à lui. Il pouvait bien remarquer que tout allait bien, pour une fois dans ma vie !

- Tout va bien, Jon. Tout va très, très bien !

Je me décollais de lui à regrets en entendant les enfants nous appeler dans le salon pour que l'on parte. Ils étaient plus pressés que nous de partir apparemment, mais c'était bien normal. La journée s'annonçait très intéressante ! Je partis dans le salon la première et pris Leopold dans mes bras tandis que Johanna courut vers Jon pour qu'il la porte jusqu'à la voiture.

- On y va ?

Une fois que les enfants furent installés dans la voiture, attachés et avec leurs jouets ou le manteau de Jon, pour Leo, nous pûmes finalement partir vers l'aquarium, qui n'était pas nécessairement loin d'ailleurs. Nous aurions pu y aller, si nous n'avions pas eu la glacière. Pendant tout le trajet, Jon me regarda d'un air heureux, et même si je ne montrais rien devant les enfants, je n'en pensais pas moins. J'espérais que les enfants apprécient la visite, mais j'étais sûre que tout se passerait bien.

Une fois sur place, je pris l'initiative de détacher les enfants pendant que Jon s'occupait de la poussette. Un vrai travail d'équipe ! Je déposai doucement les enfants dans la poussette en les installant bien confortablement et nous partîmes vers l'entrée, avec un grand sourire aux lèvres, prêts à entrer et visiter.

- Merci pour tout ça, Jon. Pour les vacances, pour avoir organisé tout ça...

Spoiler:

L’émerveillement des enfants quant à notre visite dans cet aquarium était contagieux, et je me surprise à être complètement sous le charme des poissons tous plus beaux les uns que les autres. Ils avaient tous de magnifiques couleurs, et je ne savais plus où donner de la tête. Jonathan avait pris Leopold dans ses bras pour qu’il voit mieux, mais Johanna préférait rester confortablement dans la poussette, que j’entrepris donc de manœuvrer dans l’aquarium, pour laisser le champ libre à Jon. Nous restions tous les deux côte à côte, et je devais dire que je crevais d’envie de lui prendre la main, sans jamais rien faire. Ce n’était pas l’endroit, et les enfants le verraient trop facilement, malheureusement, même s’ils étaient concentrés sur les poissons qu’ils avaient en face d’eux.

- Ca te plait? 

Je hochai vivement la tête. Oui, ça me plaisait. Ça me faisait plaisir d’être ici, d’être là avec lui, et d’être avec les enfants. Ça me plaisait d’être en vacances et de pouvoir les passer en quelques sortes en famille. C’était bon de se sentir appréciée et je devais bien dire que j’avais presque l’impression d’être entièrement heureuse, ce qui était rare, ces derniers temps. Et pourtant, Jon réussissait ce miracle, de me rendre heureuse. Incroyable.

- Oui, c’est super. Les enfants sont heureux, et c’est tout ce qui compte pour moi…

Et quelques secondes plus tard, je finis par me rapprocher doucement de son oreille pour lui chuchoter quelques mots supplémentaires, pour ne pas qu’il se vexe :

- Et toi… toi aussi, tu comptes pour moi !

Je le sentis sourire, tout à côté de moi, et il redressa Leopold dans ses bras pour qu’il voit mieux. Décidément, je me demandais vraiment pourquoi Jon n’avait jamais trouvé quelqu’un, avant moi. Il était doué avec les enfants, il était beau, et adorable…

La visite continua, entre sortes d’ateliers avec les enfants où ils pouvaient toucher les différents poissons et aquariums géants avec des requins. C’était magnifique, il y avait de tout et surtout des espèces du coin, des espèces de Toronto, qui avaient grandi dans un milieu totalement naturel.

Finalement, au bout de la matinée, nous décidâmes d’aller manger et de nous trouver un coin pour être tranquille. Il fallut sortir de l’aquarium pour reprendre la voiture et aller jusque dans une sorte de forêt, de mini-bois, afin de pouvoir trouver une table de camping et pouvoir manger. Je m’occupais une nouvelle fois des enfants et Jon prit l’initiative de dresser la table et de préparer les assiettes, pendant que je faisais bien attention à ce que les enfants ne tombent pas. Johanna put rester bien droite, mais Leopold n’y arrivait pas, il commençait à fatiguer. Je dus aller chercher son siège auto pour qu’on puisse le faire manger sans avoir à forcément le tenir. Sur le chemin, Jon m’embrassa dans le cou, et je frissonnai de plaisir. Je lui accordai un grand sourire en revenant avec le siège et installai ensuite mon fils à l’intérieur. Je m’assis ensuite à côté de lui pour le faire manger. Ce midi-là, c’était moi qui m’y collerais. Et Johanna resterait avec Jonathan.

Nous mangeâmes lentement, mais dans la joie et la bonne humeur, et les enfants semblaient apprécier leur journée, malgré la fatigue qui se lisait sur leurs visages. Il faudrait qu’ils fassent une sieste et pendant ce temps, nous serions tranquilles, Jonathan et moi. D’un côté, j’avais hâte et de l’autre, je ne savais pas ce qui pourrait arriver. D’ailleurs, je ne savais même pas si nous allions rentrer à la maison ou bien les laisser faire la sieste dans la voiture. L’avenir nous le dirait…

Pendant que nous terminions le repas, je sentais perpétuellement le regard de Jonathan sur moi, et ce n’était pas pour me déplaire, bien au contraire. C’était étrange et agréable à la fois de redécouvrir des sensations. L’attirance, l’amour naissant, si parfait et si idyllique, une phase qui ne dure jamais bien longtemps, mais qui est tellement parfaite. Je ne me faisais pas d’illusions, bien sûr qu’il y aurait des disputes, bien sûr qu’il y aurait des désaccords, mais pour l’instant, rien ne pouvait gâcher mon bonheur d’être chérie une nouvelle fois.

Au bout d’un moment, je remarquai bien que les enfants n’allaient plus tenir très longtemps avant de s’endormir. Jonathan me regarda de nouveau et je le fixai en attendant qu’il me dise ce qu’il en pensait. Je me disais qu’il faudrait que l’on rentre, et apparemment lui aussi, mais il me demanda tout de même une sorte de confirmation. Je hochai la tête en récupérant Johanna dans mes bras pour aller l’installer dans la voiture, avant de faire de même pour Leopold. Pendant ce temps, Jon rangea les affaires dans la glacière, qu’il rangea elle-même dans le coffre de la voiture. Nous aurions le temps de tout trier plus tard.

Une fois que tout le monde fut installé, je pris le volant cette fois pour rentrer, maintenant que je connaissais la route. J’avais envie de conduire, j’aimais ça, finalement. A New-York, c’était inutile, et puis, c’était toujours Matthew qui conduisait… mais là, à Toronto, c’était largement plus agréable, surtout ici ! Nous rentrâmes bien vite dans notre location, et Jon s’occupa des enfants, cette fois-ci, pendant que je filais en cuisine pour vider la glacière. Je fus surprise quand il revint, en m’enlaçant par la taille, sans que je l’ai entendu arriver.

- Tu m’as fait peur… Ils se sont endormis ?

Pour les vacances, ils dormaient ensemble, et ce n’était pas plus mal, nous pouvions mieux les surveiller comme ça. Et puis, c’était plus convivial.

Jonathan eut tôt fait de me rassurer sur le fait que les enfants dormaient tous les deux. Je n’avais pas vu le temps passer, et je me rendis alors compte en regardant l’horloge dans la cuisine qu’il avait été absent un long moment en restant avec eux. Je me retournai vers lui, et il me regarda encore, comme dans le petit bois, avec un sourire appréciateur. Je ne pouvais qu’être bien avec lui, c’était même incroyable que l’on ait tenu si longtemps sans se sauter dessus, lui et moi. Ce n’était pas grave, de toutes façons, nous allions prendre notre temps. Mais les mots que Jonathan me murmura ensuite me rendirent toute chose :

Tu es rayonnante tu sais ... 

Rayonnante. C’était un adjectif que je n’aurais pas cru que l’on m’aurait dit maintenant. Je n’avais pas été rayonnante depuis la mort de Matthew, et même voir mes enfants grandir ne me rendait pas pleinement heureuse. Alors depuis que Jon était entré dans ma vie, c’était indéniable, j’allais mieux. Et ça se voyait, visiblement ! Le jeune homme me dévorait des yeux et je me sentis irrésistible, pour une seconde. C’était agréable comme sensation, vraiment très agréable, et je me rapprochai un peu de lui pour que l’on soit collés, tous les deux. Je passai une main sur sa joue, en le caressant doucement.

- Tu as l’air plus heureux aussi… par rapport au jour de notre rencontre !