Je soupire en ouvrant un oeil. Boub, cette charmante boule de poil qu'est mon chat, vient de me miauler dans l'oreille. Je le repousse un peu durement, j'étais en plein rêve et c'était des plus agréable. Je referme les yeux quelques instants à la recherche de mon rêve, mais c'est peine perdue, comme d'habitude il ne m'en reste qu'un sentiment et non des images précises, tant pis, de toute façon je dois me lever, c'est l'heure.
Je grimace quand je pose mon pied dans quelque chose de gluant, mon chat avait vomi juste à côté de mon lit. Je vais clopin-clopant jusqu'à la salle de bain où je me douche rapidement avant de revenir nettoyer sous le regard de Boub qui semble me narguer. Il n'a pas l'air malade mais je vais quand même le mettre à la diète.
Je jette un oeil à l'horloge du four en entrant dans la cuisine. Evidemment je peux aménager mes horaires un peu comme je veux, mais habitant sur place, je mettais un point d'honneur à arriver le premier à la clinique, et avec tout ça je ne suis pas en avance. Je mets une double capsule de café dans la machine, je ne sais pas pourquoi, mais je sens qu'aujourd'hui je vais en avoir besoin. En attendant qu'il passe je remplis l'écuelle du chat d'eau fraiche, puis je récupère mon mug et mon téléphone posé sur la table de la cuisine et passe dans le salon. Absorbé par la lecture des news du matin sur l'écran, je m'assois à moitié sur l'accoudoir et renverse mon café sur ma blouse en voulant me rattraper, me brûlant le torse par la même occasion. Je peste devant tant de maladresse en allant me changer. J'en profite pour me laver les dents et me raser vite fait, j'aurais dû aller moins vite, mon menton n'a pas trop apprécié la lame du rasoir. Je descends à la clinique en râlant, je trouve que ma journée commence bien mal.
Et cela ne s'arrange pas, je passe une matinée épouvantable. Comme tous les midis je déjeune avec Laura, cela me fera une petite pause tranquille pour souffler un peu, mais j'ai à peine posé mes fesses sur ma chaise que le téléphone sonne, une urgence pour un cheval pris dans des barbelés. J'emmène Laura avec moi, c'est toujours mieux d'être deux, souvent le propriétaire est paniqué et pas trop en mesure de vous aider, et puis elle avait un bon feeling avec les chevaux. Je charge le matériel dont je vais avoir besoin dans mon 4x4 en pestant contre ces gens qui mettent encore des chevaux en pâture avec une clôture barbelée, c'est hyper dangereux, enfin. Nous montons dans la voiture, mais pas moyen de la démarrer ! Je m'énerve en tapant sur le volant

- Non mais c'est pas possible ! Elle sort de révision !
- Ne t'énerves pas Oli, on va prendre la mienne

On transfert le matériel dans la voiture de Laura et nous arrivons enfin sur le site. Une petite fille en pleurs me met d'emblée la pression, il faut que je sauve son cheval. Je regarde Laura qui gérera ça surement mieux que moi et estime d'un coup d'oeil expert les blessures du cheval qui a réussi à se dépêtrer des barbelés, mais à quel prix ! Des lambeaux de chair pendent au niveau du grasset et l'encolure est aussi sévèrement lacérée et il est visiblement en état de choc, tout comme son propriétaire qui reste pétrifié quand je lui demande de passer un licol au cheval. Je lui prends des mains et m'approche franchement de l'animal. Il se laisse docilement attraper, mais au moment où je me retourne pour appeler Laura je sens une résistance sur la longe

- Oli ! Attention !

Le cheval s'était cabré et il commence à boxer avec ses antérieurs. J'ai juste le temps de protéger mon visage avec mon bras, mais ce n'est pas suffisant pour éviter le choc. Je ressens une violente douleur sur mon avant bras avant que le sabot n'atteigne mon crâne. A moitié sonné, je tombe

- Oli ! Oli ça va ?

Laura m'aide à m'asseoir et elle semble très inquiète, me demandant sans cesse si je vais bien. Je reprends peu à peu mes esprits et m'inquiète pour mon bras, j'arrive à bouger mes doigts mais ça amplifie la douleur déjà forte. Pour essayer de l'atténuer je relève mon tee-shirt pour caler mon bras contre moi, j'espère qu'il n'est pas cassé et pourtant ce n'est pas ce qui semble préoccuper le plus mon assistante qui écarte doucement mes cheveux. Je comprends mieux quand je sens quelque chose couler dans mon cou, le sabot du cheval avait du entailler mon cuir chevelu et apparemment ça saigne abondamment. Elle va chercher ma sacoche et en sort des compresses qu'elle imbibe d'antiseptique avant de les appliquer doucement sur mon crâne. Je grimace, ça pique. Je tiens les compresses pendant que Laura m'aide à me relever

- Il faut recoudre là ! Je vais te conduire à l'hôpital

Je ne proteste pas, un antalgique pour mon bras serait le bienvenu. Sur la route elle téléphone à Sam mon employé pour lui demander de passer voir le cheval après ses consultations.
En arrivant à l'hôpital je vomis, c'était la douleur ça, du coup je n'attends pas longtemps avant que quelqu'un appelle mon nom. Je dis à Laura de retourner à la clinique pour aider Sam, je l'appellerai pour qu'elle vienne me rechercher. Je ne me sens vraiment pas bien et je réclame tout de suite à la jeune femme qui tient mon dossier un anti douleur. Elle n'a pas le temps de me répondre je vomis à nouveau

- Oh merde ! Je suis désolé

Elle n'avait pas eu le temps de se reculer et je venais de vomir sur ses chaussures. Pourtant quand je relève mon visage vers elle elle sourit et se retourne pour prendre sur un chariot un haricot qu'elle me met sous le menton. Elle a l'air un peu jeune pour un médecin, mais ce qui me rassure c'est qu'elle a l'air douce ... Oui je le reconnais je suis un peu douillet ...

Au moins elle ne m'en veut pas pour ses chaussures, puisqu'elle le prend avec humour, mais j'étais quand même très gêné. Elle me fait asseoir et observe le dessus de mon crâne

- C'est un cheval qui vous a fait ça ?

J'allais lui répondre positivement quand je sens mon estomac se soulever à nouveau. Heureusement, cette fois-ci j'ai le petit haricot. L'effort que je fais pour vomir relance la douleur dans mon bras, ça devient insupportable et le médecin semble l'avoir compris.
Elle m'explique en passant un coton imbibé au creux de mon autre bras qu'elle va me poser une perfusion d'antalgique, si j'étais en état je l'embrasserais sur les deux joues, bien que je ne puisse m'empêcher de regarder avec une petite crainte l'aiguille posée dans le plateau qu'elle tient devant moi. Si je sens à peine la piqûre, elle était vraiment très douce, je sens bien le produit se répandre dans mes veines, c'est presque aussi douloureux que mon bras.
Elle se penche à nouveau pour regarder mon crâne. Nous sommes assez proche et à chaque fois qu'elle bouge un peu une effluve de son parfum vient me titiller les narines. J'avais un odorat assez développé et je reconnaissais facilement les essences composant un parfum, j'impressionnais toujours mes amis avec ce "don". Je sais que le médicament va faire effet rapidement mais en attendant je me concentre sur son parfum, ça me fera penser à autre chose qu'à cette douleur lancinante. Je suis certain pour la fleur d'oranger, je l'ai reconnu de suite mais pas sur pour la deuxième note

- Alors monsieur, comment vous appelez vous ?

- Fleur d'oranger et ... Jasmin ?

Elle se recule un peu et lève un sourcil avec un petit sourire amusé. Quoi ? Qu'est-ce que j'ai dit de drôle ? Je suis à peu près sur d'avoir raison en plus

Mais bien sur, je suis bête, elle avait du me demander mon nom, les médecins font toujours ça quand vous avez été touché à la tête, histoire de voir si toutes les petites cases sont bien à leur place

- Vous avez du nez, en effet, il y a bien tout ça dans mon parfum... vous m'avez eu ! Alors dites-moi votre prénom mon cher monsieur ?

Elle était vraiment charmante, et en plus elle avait le sens de l'humour, avec cette réponse j'aurais pu me faire rembarrer, mais je sens cependant qu'il ne faut pas non plus pousser le bouchon trop loin, je lui décline donc mon état civil en entier

- Olivier Simon Metcalfe, né le 19 avril 1988 à Hastings, Nebraska. Mais vous pouvez dire Oli

Je lui souris. J'aimais mon prénom, il était assez original pour des anglo-saxons, mais assez difficile à prononcer. Pendant qu'elle vérifie rapidement sur son dossier si ces informations sont exactes, je regarde à mon tour à qui j'ai affaire en lisant son badge. Docteur Ella Kayser, interne. Elle m'explique qu'il faudra recoudre, mais ça je m'en doutais bien et j'aimerais beaucoup que ce soit elle qui le fasse, sa douceur me plaisait bien, elle me plaisait bien tout court d'ailleurs

- C'est vous qui allait le faire ?

Je pousse un soupir de satisfaction quand elle acquiesce de la tête ce qui la fait sourire à nouveau, mais elle redevient bien vite sérieuse pour m'expliquer que malgré tout, je ne suis pas à l'abri de passer une IRM ou un scanner si son supérieur le décide. Cela m'embêterait, je sais que les délais sont souvent longs pour ce genre d'examens et je n'ai pas toute ma journée non plus, je devais retourner à la clinique au plus tôt pour assurer les consultations de Sam pendant qu'il irait voir le cheval.
Je reviens brusquement sur terre quand je ressens une douleur dans mon bras, avec la perf de calmants je l'avais presque oublié celui-là. Elle avait du me prévenir de ce qu'elle allait faire, mais comme d'habitude, je n'avais pas fait attention, il faut vraiment que je perde cette sale habitude de partir dans mes pensées sans faire attention à ce qui se passe autour de moi, surtout ici, ça pourrait être mal interprété avec une blessure à la tête. Mon bras était toujours enveloppé dans mon tee-shirt et par réflexe j'avais repoussé assez brutalement la main du médecin qui essayait de l'enlever

- Je vais le faire !

Elle me donne son accord en hochant la tête et je la vois du coin de l'oeil discrètement accélérer le débit de la perfusion. J'ai un choc en voyant mon avant bras, il est déjà bleu violacé et a doublé de volume. Je m'étais auto-diagnostiqué tout à l'heure et comme je bougeais mes doigts j'en avais déduit une absence de fracture, mais maintenant je n'en suis plus du tout certain. Je jette un regard désespéré à la jeune femme

- Je vous en prie Ella, dites moi qu'il n'est pas cassé, j'en ai besoin pour mon travail, je suis vétérinaire

Je l'avais naturellement appelé par son prénom, ça se faisait entre médecins, bien que nous ne soignions pas les même espèce, et elle n'a pas l'air de s'en offusquer. Elle saisit délicatement mes doigts et me demande de serrer sa main. C'est plus douloureux que tout à l'heure mais j'y arrive quand même. Je sais qu'elle ne peut pas se prononcer sans avoir fait une radio, mais elle m'envoie un sourire rassurant, je ne suis que joie

- Vous me faites quelques points, je passe la radio pour mon bras et comme ça vous pouvez me libérer !

Elle fronce les sourcils devant mon enthousiasme soudain et je comprends que je l'ai peut-être froissée. Je venais exactement de lui faire ce que je détestais qu'on me fasse : me dire ce que je devais faire dans mon travail

- Oh pardon ! Je ne voulais pas vous dire comment faire votre travail ... Excusez-moi docteur Kayser

Elle était jeune, mais elle avait de l'assurance. Son regard planté dans le mien reste froid, mais je sais que justement c'est mon regard mon principal atout, elle va bien finir par se laisser attendrir ... enfin j'espère ...

- Tout d'abord, vous devez passer une IRM pour être sûr qu'il n'y a pas de problème à votre tête, et une radiographie pour votre bras. Il y aura ensuite une visite d'un spécialiste orto. Et peut-être qu'après je vous laisserai partir. Vous allez devoir rester un peu avec moi monsieur Metcalfe.

Elle parle vraiment comme un médecin, c'était sur maintenant, je l'avais bien vexée, mais j'aurais réagi de la même façon si j'avais été à sa place. Je l'écoute donc attentivement m'énumérer les différents examens et consultations. Cela faisait beaucoup de choses, je sens bien que je suis parti pour rester là quelques heures, à moins qu'Ella puisse activer un peu le choses, je redeviens donc un patient docile.
Sa dernière phrase est quand même accompagnée d'un léger sourire, apparemment ça ne la dérangeait pas de rester un peu avec moi, et j'avoue que moi non plus, si je dois passer quelques temps ici autant que ce soit en bonne compagnie.
Elle m'invite à m'asseoir dans un fauteuil roulant, sans doute pour aller jusqu'en radio, ou alors en salle de sutures. Je m'apprête à lui dire que je peux marcher, mais j'obtempère en silence, une fois ça suffit, et puis les effets du calmants commencent à bien faire effet, je suis comme sur un petit nuage. Elle commence à pousser le fauteuil dans les couloirs et me fait même la conversation

- Vous préférez quoi comme animaux, vous en avez un que vous appréciiez le plus

Un plus que les autres ? Non pas spécialement. J'avais été élevé à la ferme au milieu des cochons et des poules, je les aimais tous, mais je décide de la faire marcher un peu

- J'aime beaucoup les lapins. Vous avez déjà regardé un lapin dans les yeux Ella ? Il n'y a rien de plus mignon, mais bon, c'est encore bien cuits et accompagnés de pruneaux qu'ils sont meilleurs non ?

J'étais curieux de voir jusqu'où allait son sens de l'humour

Elle ne s'indigne pas, mais ne répond pas tout de suite, il faut dire qu'elle doit faire attention à tous ce qu'on peut croiser dans les couloirs d'un hôpital. On zigzague un moment entre les patients qui ne regardent pas où ils vont et les infirmières qui courent partout, et on doit même s'arrêter pour laisser passer un lit. Elle en profite pour me répondre et bien que je ne la vois pas, je sens qu'elle sourit, au moins elle avait compris que c'était de l'humour de ma part

- Je ne pourrai vous dire, je n'en ai jamais mangé. Mais c'est tellement mignon un petit lapin, qu'on ne peut que vouloir les caresser. Après je ne dis pas, c'est surement bon, mais je suis une piètre cuisinière, alors mes repas se cantonne au plat surgelé déjà tout préparé.

Tiens donc, elle n'a jamais mangé de lapin, mais elle n'est pas contre d'essayer, c'est juste parce qu'elle ne sait pas cuisiner. Je comprends parfaitement qu'elle se cantonne à des plats surgelés ou préparés, c'était le lot de beaucoup d'étudiants, qui plus est en médecine où en plus de leurs études ils devaient assurer des gardes, ça ne leur laissait pas beaucoup de temps.
Notre conversation est momentanément interrompus à cause d'un médecin qui lui parle d'un autre dossier que le mien, puis nous arrivons en salle de radiographie. Elle place mon bras sur la table avec douceur et explique au manipulateur radio le genre de clichés qu'elle veut. Une fois ceux-ci faits, je vois qu'elle en discute avec le radio

- Alors ?

Elle me fait un signe de la main pour calmer mon impatience sans même me regarder, mais ne me répond pas. Je me débrouille donc tout seul pour faire rouler le fauteuil jusque derrière la vitre où ils discutent toujours en regardant les clichés de mon bras. J'arrive à voir l'écran entre eux deux et je ne remarque rien. Je me demande pourquoi Ella tergiverse ainsi avec le manip, j'avais l'habitude de lire des radios et là je n'en vois aucune. C'est déjà une bonne chose, il me suffira juste d'attendre que l'hématome se résorbe avec une bonne dose d'antidouleur

- Je ne vois rien de cassé, on passe à l'étape suivante ?

Surprise, Ella se retourne, mais son pied se bloque avec le repose-pied du fauteuil et elle bascule en arrière sans pouvoir se rattraper. J'ai juste le réflexe de reculer mon bras et heureusement pour elle, le fauteuil ne recule pas quand elle tombe assise sur moi. J'allais en rire mais le regard qu'elle me lance en se relevant m'en dissuade. Je baisse la tête en signe de culpabilité et aussi surtout pour cacher mon envie de rire parce que j'avais quand même eu le temps de remarquer qu'elle était devenue toute rouge. J'hésite entre la gêne de s'être retrouvée sur mes genoux ou la colère, sans doute un peu des deux. Je voudrais bien m'excuser avant de me faire engueuler, mais je n'arrive plus à contrôler mon fou-rire, et ça n'a pas l'air de lui plaire du tout

Sans doute aidé par les calmants, je n'arrive plus du tout à m'arrêter de rire, à chaque fois que je la regarde ça repart aussitôt. Elle tire sur sa blouse qui s'était remontée au dessus de ses genoux et souffle en levant les yeux au ciel en me disant que je n'aurais pas du me déplacer, mais elle n'avait qu'à me répondre aussi au lieu de me laisser tout seul dans mon coin ! Elle repasse derrière le fauteuil et commence à avancer dans les couloirs sans me dire où l'on va, mais même si je voulais lui demander je ne pourrais pas tellement je ris encore. Je sens son énervement dans sa façon de pousser le fauteuil, c'est une conduite beaucoup plus nerveuse, on se croirait sur une piste de rallye ! Nous revenons finalement à notre point de départ, mais cette fois elle me demande de me mettre au lit et après avoir enfilé une paire de gants, elle réexamine à nouveau ma plaie à la tête. J'allais lui faire une blague vaseuse du style "après mes genoux vous ne voulez pas essayer mon lit ?" et ris encore plus encore plus en imaginant sa réaction quand tout à coup je ressens un tiraillement sur mon crâne

- Calmez-vous je dois recoudre votre plais, même avec une anesthésie locale, ça risque de faire mal si vous bougez !

Ces paroles me refroidissent et calment mon fou-rire instantanément. Je lève les yeux vers elle mais elle est toujours concentrée sur ma plaie, alors je tire sur sa manche

- Dites, vous mettez la dose pour l'anesthésique hein ?

Elle ne daigne même pas m'accorder un regard et se retourne pour préparer ce qu'il lui faut dans un petit plateau, des gants stériles, une aiguille, du fil, des compresses, de la bétadine, un rasoir, du sérum physiologique, mais je ne vois pas rien pour endormir la plaie et ça commence à m'inquiéter un peu. Elle s'approche son plateau à la main avec un petit sourire que je pourrais qualifier de pervers, me serais-je trompé ? Non, elle était gentille et douce, cela se voyait sur son visage. J'hésite un moment, je ne voulais pas lui dire encore une fois comment elle devait faire son travail, mais là c'était de moi qu'il s'agissait, et puis elle avait parlé d'anesthésique local, je n'avais pas rêvé quand même. Elle pose son plateau sur une petite table et me fait signe de pencher la tête vers elle. Je me décide quand même

- Euh Docteur ... je crois qu'il vous manque quelque chose

Elle me lance un regard étonné et suit le mien jusqu'au plateau. Elle regarde attentivement son contenu, puis me fait non de la tête. J'ouvre ma bouche pour lui dire clairement et d'un coup elle éclate de rire et sort un tube de sa poche. C'est un tube de xylocaïne ! Mais oui, une pommade anesthésique sera beaucoup plus efficace qu'une piqûre sur le cuir chevelu puisque c'est juste de la peau directement sur l'os. Elle m'a bien eu, et elle le sait. Elle ne se prive pas pour se moquer ouvertement de ma tronche, mais c'est de bonne guère, elle ne fait que me rendre la pareille pour mon comportement de tout à l'heure, je finis par en rire aussi

- Bon d'accord ! ... Je vous présente mes excuses Ella. Si vous avez droit à une petite pause, je vous invite à prendre un café après pour me faire pardonner ... enfin si vous me faite une jolie suture !

Je lui fais un clin d'oeil en réponse à son sourire avant de baisser la tête pour qu'elle puisse commencer. Je lui faisais confiance, mais j'avais quand même une petite appréhension. Elle me dit qu'elle va commencer, puis continue de m'expliquer ce qu'elle fait au fur et à mesure mais tout en noyant les infos dans un flot de paroles pour parler de tout et de rien, c'était une bonne technique, sa voix toute douce est presque aussi efficace que la pommade, je m'aperçois à peine que c'est terminé ...

Ella sait que pour l'instant elle a eu le dernier mot, elle ne peut s'empêcher d'afficher un petit sourire victorieux en me répondant de ne plus bouger, et que pour le café on verra par la suite. Je suppose que c'est donnant donnant, elle acceptera si je me tiens bien et fait le patient docile. Elle termine rapidement et semble assez fier de son travail en m'annonçant que je n'ai plus de trou dans le crâne. Je n'ai pas besoin de lui demander pour la suite, elle enchaine

- Vous devriez sortir vers 15h si nous ne trouvons rien d'autre, et que vous ne vomissez à nouveau. On vous garde en observation quelques heures...

Cela ne m'enchantais pas plus que ça mais je ne laisse rien paraître, je me contente d'acquiescer de la tête, au moins il n'était plus question d'IRM ou de scan, du moins si je ne vomissais plus, en plus j'étais sur que les vomissements étaient dus à la douleur donc ça devrait aller. Elle finit de nettoyer le sang qui avait coulé et séché dans mon cou, et alors que je ne m'y attendais plus, elle me regarde et sourit

- Je finis à 19h30...

Ah ! Je suis content et ça doit se voir parce que son sourire s'agrandit. Autant j'aurais parié pour une petite pause-café dans l'après-midi, autant j'aurais dit qu'elle n'était pas ce genre de fille qui accepte ce genre d'invitation pour un verre en début de soirée, mais ça ne me dérange pas du tout, au contraire

- Bien bien ... je devrais finir mes consultations vers 19 h si je ne prends pas trop de retard. Je passe donc vous prendre ici pour aller boire un verre alors ?

Décidement, je faisais pas mal de rencontres féminines en ce moment, tout d'abord Abby, puis maintenant Ella. J'espérai que cela se passe comme avec Abby, ça avait été fort, certains sujets avaient été plus difficile que d'autres à aborder, mais je ne regrettais vraiment rien, c'est une femme épatante. Ella me semblait plus timide et discrète, mais elle avait quand même accepté de prendre un verre avec un inconnu, je verrai bien. Elle me dit qu'elle est d'accord quand je me souviens brusquement que ma voiture était en panne. Devant mon air dépité, elle fronce les sourcils

- Il y a juste un petit souci, je viens de me rappeler que ma voiture m'avait lâché ce midi, ça vous dérange si on reporte ?

J'étais vraiment désolé et j'avais peur qu'elle croit que je cherchais une excuse pour me défiler, d'ailleurs vu son expression c'est ce qu'elle semble croire. Je sens qu'elle va m'envoyer bouler alors j'ajoute en souriant quand même

- A moins que vous ne connaissiez un bon garagiste disponible de suite ?

Il y avait une probabilité infime qu'elle puisse me répondre par l'affirmative, mais je voulais lui faire sentir que je lui disais la vérité.

Ella a un petit sourire espiègle en réponse à ma question avant de me dire qu'elle a peut-être un garagiste dans son carnet d'adresses, et vu son expression il ne doit pas s'occuper que de réparer des voitures. Mais je ne la connaissais pas assez pour faire une remarque, et puis elle se serait encore sentie gênée et en aurait rougit jusqu'aux oreilles. J'espère qu'il sera dispo dans l'après-midi, je pourrais lui demander de passer chez moi pour au moins voir si ma voiture était réparable sur place. Si je ne suis pas encore rentré je préviendrais Laura, de toute façon il faut que je l'appelle pour qu'elle vienne me rechercher.
Je m'étais réinstallé confortablement sur le lit pour la dernière heure qu'il me restait à passer ici et tout en réfléchissant à ce problème mécanique, je sentais le regard d'Ella sur moi, mais pas un regard professionnel, pas celui du docteur cherchant à repérer un problème chez un patient non, un regard insistant. Je ne me gêne donc pas pour faire la même chose et elle rougit légèrement quand elle s'aperçoit que j'avais capté son manège, elle était vraiment craquante

- Excusez-moi... vous ressemblez à quelqu'un que j'aurai aimé connaitre.

Je lui souris et lui fait un signe de la main comme quoi elle n'a pas à s'excuser. J'avais l'habitude d'être observé, du moins par toutes les personnes qui croyait avoir Polloni devant eux. Bien sur cela ne m'arrivait plus souvent vu qu'il était mort, mais je suis certain qu'Ella pense à lui, elle avait peut-être été fan des Black Holes. Elle détourne rapidement le regard et sors son téléphone, puis prend un stylo dans sa poche pour griffonner sur un bout de papier qu'elle pose sur la tablette en souriant

- Téléphoner lui de ma part, il s'occupera de vous, enfin de votre voiture !

Je jette un oeil au papier en riant. Si elle avait bon goût en matière d'homme, oui je veux bien que ce Ethan, joli prénom soit dit en passant, s'occupe de moi en plus de ma voiture. Elle rit doucement avec moi, je l'aime bien, je crois que si je pouvais tomber amoureux d'une fille elle serait une très sérieuse candidate. Malheureusement, je ne pense pas pouvoir retomber amoureux un jour. Bien sur, il ne faut jamais dire jamais, comme me l'avait fait comprendre Abby, mais cette fuite dans le sexe était pour moi bien plus salutaire que m'engager à nouveau avec quelqu'un, même si je n'étais pas toujours prudent

- Ella, je peux vous demander un service ?

Elle me répond d'un sourire, s'attendant sans doute encore à une blague, et pourtant je n'ai plus du tout l'esprit à plaisanter

- Vous pourriez me faire une prise de sang pour un dépistage HIV ?

Elle a du mal à cacher sa surprise et moi j'ai du mal à la regarder. Je sais que les médecins ne sont pas là pour juger les comportements de leurs patients, mais je sais aussi que c'est humain de le faire quand même.

En bonne professionnelle, elle s'était reprise rapidement, accédant positivement à ma demande. Elle semblait même apprécier que j'ai osé la faire, il ne doit pas y avoir beaucoup de gens qui se présentent d'eux-même pour demander ce test. Je sais qu'il faut toujours se protéger, surtout quand on couche à droite à gauche comme je le fais, mais parfois, pris dans le feu de l'action on fait des choses qu'on regrette ensuite, et puis on pense toujours que cela n'arrive qu'aux autres. Je me promets mentalement que si ce test est négatif je ferais dorénavant toujours attention.
Elle s'éloigne un moment et revient avec le nécessaire pour la prise de sang. Je savais que cela allait bien se passer, tout à l'heure pour la perfusion je n'avais pratiquement rien senti, mais j'étais concentré sur ma douleur, là plus rien ne m'empêchait de ne penser qu'à cette piqûre. Je respire à fond quand je vois qu'elle a trouvé une veine et me prévient qu'elle va enfoncer l'aiguille, mais je ne peux m'empêcher de lâcher quand même un petit cri, je crois que j'aurais préféré ne pas savoir

- Vous ressemblez beaucoup à Matthew Polloni on a dû vous le dire des milliers de fois...

Elle avait du se rendre compte que je n'étais pas bien et reprend la conversation. Je préfère de loin regarder son sourire plutôt que le sang qui est en train de sortir de mon corps, même si c'est pour parler de Polloni, enfin de Matthew. Je m'étais promis, par égard envers Abby, de ne plus l'appeler comme ça, même en pensées

- Oui, il parait ... Vous avez dit tout à l'heure que vous auriez aimé le rencontrer, vous êtes fan ?

Elle sourit tristement et une ombre de tristesse passe dans ses yeux. Tout cela me fait repenser à ma conversation avec Abby, et par là même me renvoie à ma propre situation

- C'est vraiment moche ce qui lui est arrivé ... mais le pire est pour ceux qui restent vous ne trouvez pas ?

Elle retire l'aiguille de mon bras et désinfecte, et me demande de presser fort le petit coton imbibé d'alcool sur la piqûre, avant de se retourner pour étiqueter le tube de sang. Je trouve étrange qu'elle ne me réponde pas tout de suite, elle avait du vraiment beaucoup l'aimer et l'admirer pour être touchée à ce point là

Elle donne le tube à un infirmière et finit de ranger puis finalement me répond

- Je suis d'accord avec vous, c'est très dur pour sa femme... et ça le serait pour ses enfants surtout quand ils vont grandir... mais ils sont bien entourés ... Désolé, je ne voulais pas vous embêter avec votre ressemblance avec Matthew, mais elle est si frappante, mais malgré tout j'ai mis du temps...

Je me dis à moi-même que oui, c'était dur pour Abby, devant la mort on est tous égaux, ce n'est pas parce que vous avez la gloire ou de l'argent que c'est plus facile. Comme je l'avais supposé Ella devait être une grande fan et tout connaitre de la vie de son idole, elle savait aussi qu'il y avait des enfants encore petits. J'acquiesce quand elle me dit qu'ils seront bien entourés, et pourtant qu'est-ce qu'elle en sait après tout ? Les critiques n'avaient pas épargné Abby à la mort de Matthew, mais Ella devait faire partie des fans qui aimaient le groupe dans son ensemble et pas seulement le leader, pourtant elle a une façon de prononcer son prénom, c'est comme si elle le connaissait personnellement alors qu'elle ne l'avait jamais rencontré ... Enfin bref

- Ne soyez pas désolée, ça ne me dérange pas, j'ai l'habitude vous savez

Je n'aimais pas cet air triste sur son visage, c'était bien mieux quand elle riait, ou quand elle rougissait

- Mais à défaut d'avoir pu rencontrer Matthew, j'insistais bien sur le prénom à la manière d'une groupie, ce qui la fit rire, vous devez avoir tous les beaux mecs de l'hôpital à vos pieds non ?

Mon objectif est atteint, elle rougit à nouveau et j'éclate de rire

- A moins que votre coeur ne soit déjà conquis ?

Je sais que c'est très indiscret, mais je voulais savoir un peu où elle en était côté coeur, histoire de voir dans quel bar je pourrais l'emmener ce soir. Elle commence à me sourire, comprenant que je la chambrais un peu, mais elle le perd brusquement quand un homme en blouse blanche arrive vers nous avec ce que je suppose être mes radios, un de ses chefs surement ...

Le médecin adresse quelques mots à Ella et elle semble toute gênée. Profitant qu'il parle à sa collègue, je le détaille de haut en bas. Pas mal le toubib, pas mal du tout même, surtout quand il adresse un sourire à Ella qui le remercie poliment. Elle revient vers moi et je remarque non seulement qu'elle est à nouveau toute rouge, mais aussi que ses mains tremblent, il y a anguille sous roche là et cela attise ma curiosité.
Elle essaie de se reprendre en examinant les radios, mais de toute façon, je savais qu'il n'y avait pas de fracture, et elle aussi puisque nous les avions déjà regardées dans la salle de radio, alors pourquoi, sinon pour cacher son trouble. Je jette un dernier coup d'oeil au sexy docteur McCoy, qui soit dit en passant se retourne aussi, mais pour regarder Ella, puis reporte mon attention sur elle et l'observe. Alors, ou ils étaient déjà maqués et voulaient être discret au boulot, et dans ce cas c'était loupé parce qu'Ella était transparente comme de l'eau, ou alors elle n'osait pas se déclarer parce qu'il était son supérieur, j'hésite ...
Je n'avais pas été très discret, elle avait très bien remarqué que je la regardais avec insistance, mais elle me sourit quand son regard lâche les radios pour revenir sur moi. Je jette un oeil vers le médecin qui parlait avec quelqu'un un peu plus loin et lève un sourcil en signe d'interrogation en revenant sur Ella

- Vous ne m'avez pas répondu ... C'est lui ?

Elle semble quand même un peu choquée de ma question un peu directe, ce qui me fait sourire encore plus. La curiosité était un de mes vilains petit défaut, et parfois mon manque de tact aussi, mais je m'en rendais toujours compte trop tard. Je baisse les yeux, bien conscient que j'ai pu la mettre mal à l'aise, mais cela ne dure pas

- Parce que sinon, je veux bien son numéro

J'éclate de rire devant Ella qui vient de comprendre mon orientation sexuelle. C'est mieux ainsi, au moins les choses seront claires si nous allons boire un verre ensemble ce soir

Je vois à la tête de ma charmante interlocutrice que j'ai touché, peut-être pas dans le mille, mais tout du moins un point sensible. Elle a juste un petit sourire désolé avant de se refermer un peu plus. Je brûlais de curiosité de savoir laquelle de mes suppositions était la bonne mais je ne veux pas non plus pousser trop loin, c'était sa vie privée après tout

- Je ne crois pas qu'il soit intéressé, même si vous étiez son genre...

Pas intéressé, je me doute bien, un beau gosse comme lui à déjà certainement de quoi se satisfaire. Je jette à nouveau un oeil vers lui en me mordant l'intérieur de la joue pour m'éviter de faire une réflexion, Ella avait bien compris que j'étais gay et ce n'était pas la peine d'en rajouter. Je n'avais pas de genre prédéfini en matière de partenaire, mais celui-là me semblait particulièrement attirant. Enfin en parlant de genre Ella voulait sans doute dire les mecs en général. Mais pourquoi j'étais attiré par des hétéros en ce moment

- ... Il m'a quitté pour une autre... soi-disant l'amour de sa vie...

Leur rupture ne devait pas dater de bien longtemps parce que je vois qu'elle lui en veut encore. Je ne connaissais pas "l'autre" pour qui il avait quitté Ella, et pas beaucoup plus Ella d'ailleurs, mais je me demande pourquoi il l'avait larguée, elle était très jolie et me semblait douce et gentille, avec son petit caractère certes, mais charmante. Elle range mes radios dans leur enveloppe en soupirant fortement, mais bien vite un petit sourire amusé étire ses lèvres, lui avait-elle concocté une petite vengeance ? En tout cas ce petit bout de femme me plaisait de plus en plus et j'espère que son garagiste sera dispo parce que j'avais un endroit tout trouvé où l'emmener ce soir, il fallait juste que je m'assure d'une petite chose

- Vous aimez danser Docteur Kayser ? Parce que je connais un endroit très sympa pour s'amuser et oublier ce genre de ... désagréments

Je désigne brièvement le doc du menton avant de lui faire un clin d'oeil appuyé, attendant sa réponse avec impatience

Et voilà, je savais bien qu'elle ne dirait pas non, elle semble même ravie de cette proposition

- J'adore ça, après à savoir si je danse bien, c'est autre chose !

Nous étions donc pareils ! Je n'étais pas non plus un super danseur, mais j'aimais bouger mon corps au rythme de la musique. Au début je n'aimais pas trop le regard parfois un peu moqueur des autres sur moi et puis j'ai appris à m'en moquer complètement, laissant libre cours à mon envie de bouger comme je voulais

- Nous serons deux comme ça ! C'est donc d'accord ?

Elle hoche la tête avec un énorme sourire. Je voulais lui tendre la main pour sceller cet accord et je me rends compte que mon bras est quand même encore assez douloureux quand je le mobilise et le fait que je grimace un peu ne lui a pas échappé. J'avais très envie de bien finir cette journée qui avait mal commencé et je ne voulais pas qu'elle reporte alors j'anticipe

- Vous allez bien me prescrire quelque chose ?

Elle sourit et soulève un sourcil comme si elle venait d'avoir une idée. Elle m'abandonne quelques instant sans explications et revient avec un sachet. Elle le pose derrière elle puis s'assoit sur le bord de mon lit et sors comme tout à l'heure un tube de sa poche. Elle l'ouvre et met une noix de pommade au creux de sa main. J'ai un mouvement de recul quand je vois qu'elle va la poser sur mon bras, je préférerais le faire moi-même, j'avais peur d'avoir mal, mais elle insiste et finalement je me laisse faire. Je reconnais immédiatement l'odeur de l'arnica quand elle commence à l'étaler, évidement il n'y a pas mieux contre les hématomes, c'était une excellente idée. Cela me faisait un peu mal parce qu'elle appuyait un peu pour faire pénétrer un minimum le produit, mais en même temps ça commençait à me faire beaucoup de bien. Je la regarde s'appliquer dans son massage, elle savait s'adapter à moi, elle sentait quand elle appuyait trop fort et rectifiait immédiatement, alors je finis par lui laisser le total contrôle de mon bras. Je suis presque déçue quand elle s'arrête, cela avait fini par être agréable. Je lui demanderai bien de continuer, mais elle devait avoir d'autre patients, et puis il ne faut pas abuser des bonnes choses

- Merci beaucoup Ella. Je suppose que cette pommade que vous allez me prescrire n'est pas fournie avec vous pour l'appliquer ?

Elle secoue la tête avec un petit rire amusé et prends le sachet resté derrière elle duquel elle sort une atèle, ce genre d'atèle qui vous immobilise le bras contre le corps. Je pose ma main sur la sienne avant qu'elle ne déchire l'emballage

- Ah non ! Non pas ça !

Je voulais pouvoir me servir de mon bras un minimum, il n'était pas cassé après tout. Et puis je devais quand même travailler, Sam n'allait pas pouvoir tout assurer tout seul à la clinique, même avec Laura pour l'aider. Ella est un peu surprise de ma brusque réaction, je lui souris pour m'excuser

- Pas d'atèle, sinon je ne pourrais pas vous serrer contre moi quand nous danserons un slow torride ce soir

Elle rougit à nouveau devant mon sourire charmeur, pourtant elle sait maintenant qu'il n'y a aucune ambiguïté dans mes propos et que ce n'est pas dans le but de l'attirer dans mon lit, du coup je trouve ça encore plus mignon. J'ai vraiment hâte d'être à ce soir pour la découvrir encore un peu plus. Je saisis le papier avec le numéro du garagiste et l'agite devant elle

- J'espère qu'il est dispo et efficace, parce que là j'ai très envie !