- Elle est à bout de force... son corps est anémié, elle a des carences, on dirait qu'elle a subit des maltraitances. Ou est sa famille? Me demande le médecin des urgences;
- Ils sont tous morts, elle n'a que moi... je l'avais perdu de vue ces 7 derniers mois. Dis-je avec beaucoup de souffrance dans la voix.
- Il faut qu'elle reste au moins 48h sous perfusion,e t ensuite vous pourrez la ramener... on ne peut garder à l'hopital que les cas grave... sa vie n'est pas en danger immédiat.

J'ai hoché la tête, et je suis restée à son chevet pendant 48h, sans partir pour me changer. Finalement, j'ai appelé une ambulance pour la ramener chez moi, et je l'ai fait installé dans la grande chambre. J'ai loué une maison sur les bords de l'ontario, et je me suis installé avec Neval. La chambre, offre une large baie vitrée, qui donne sur le lac... j'espère que la lumière, va lui redonner ce teint parfait qu'elle avait là bas... avant.

J'ai dormit sur le canapé de la chambre, pour être proche d'elle au cas où, et puis je lui ai donné ses médicaments par intra veineuse... la fièvre commençait à tomber, mais ce n'était pas encore ça. Elle délirait complètement, la majorité du temps, et j'avais peur qu'elle ne s'en remette jamais. Je m'en voulais d'avoir été aussi brutal, je m'en voulais pour tout et n'importe quoi et je m'empêchais de sortir, sauf pour Neval bien sûr.

La chambre baigne dans l'obscurité, quelques rayons l'éclairent, le soleil s'aperçoit à l'horizon, en demi cercle. Alors qu'un trait de lumière vient caresser son visage, Max ouvre soudainement les yeux, observant le plafond sans le reconnaitre. Elle déglutie, se redresse doucement et passe une main dans ses cheveux détachés. Elle tente de rassembler des souvenirs qui se troublent dès qu'elle les saisit. Ils s'évaporent, ne laissant que quelques sensations, quelques flash d'image. Elle pose ses doigts sur sa cicatrice, à la poitrine, puis y baisse les yeux. La peau opaline est marqué par quelques griffures. Elle se souvient de la lame qui s'y enfonce et qui y reste. De sa main cherchant à l'arracher, d'Antonio dans la pièce. Cette pièce. Elle n'arrive pas à faire le tri. Ses délires ont ramenés le passée au présent. Tout s'est mélangée, elle n'arrive pas à faire le tri. Elle repousse les draps, pose un pied à terre et se relève.

Elle retombe. Ses jambes tremblent et elle fronce les sourcils. Elle inspire longuement, sa dernière rencontre avec l'avocat lui revenant par bride en mémoire. Son coeur se serre; Elle se redresse une fois encore, appuie sa main au lit pour rester droite, puis au mur quand elle s'avance vers la baie vitrée. Elle ignore si le soleil se lève ou se couche, mais le spectacle calme la turpitude de son esprit. Elle sourit légèrement, pas assez réveillée, pas assez reposée pour séparer le réel de l'imaginaire. Pas totalement en tout cas. Elle ouvre la fenêtre pour se faufiler sur la terrasse. L'air frais lui fait du bien. Il lui semblait être à l'hôtel il y a quelques heures encore... avec Javier la minute d'avant.

De ça aussi, elle s'en rappelle. De ce que lui a crié Antonio sur sa mère, sur les actes de celui qu'elle peinait à ne plus voir comme un père. Elle se détestait pour ça. De sa naïveté, de sa stupidité... De l'aimer encore, autant qu'elle le haït à présent. Incapable de rester plus longtemps debout, elle vient s'assoir au sol, ramenant ses jambes nues contre elle. L'endroit lui est familier sans qu'elle ne parvienne à le reconnaitre, elle ne l'avait jusqu'alors vu dans la demi conscience de ses délires.

J'écoute de la musique dans le salon, pas loin d'elle, au cas où... assis dans le canapé confortable, j'essaie de me reposer, la nuit a été encore une fois sportive. Dans mon verre, du bourbon et dans mon autre main, une cigarette... elle l'a dit, je l'ai entendu prononcer le surnom Msien de mon frère... Qu'elle délire soit, mais je m'attendais à tout, sauf à ça. J'expire en soupirant, la fumée part vers le plafond et je laisse Aérosmith emplir mes oreilles... Dream On. Quelle ironie. j'ai rêvé d'une vie avec elle, et elle n'ai plus capable de savoir où elle habite, ni qui elle est d'ailleurs.

Neval lève sa tête, il a entendu quelque chose. Je me tourne alors, pour écouter, et j'entends la porte fenêtre de la chambre s'ouvrir. Je me lève comme un diable, j'ai peur qu'elle saute... elle en serait capable. Elle a l'air dévasté, et son corps le prouve depuis 4 jours déjà. J'ai du m'occuper d'elle comme un père... comme un mec... comme quoi au juste ? J'ouvre la porte de la chambre et vois la porte fenêtre ouverte, je m'approche doucement, je distingue sa silhouette, recroquevillée sur elle même.

- Max... c'est Antonio... tu es en sécurité... on est à Toronto... en face là c'est le lac Ontario... Tu as fait un malaise il y a 4 jours. Les docteurs m'ont dit que tu étais à bout de force, en état d'épuisement avancé. Lui dis-je doucement, en me tenant à bonne distance.

Assez proche, pour l'empêcher de sauter, et assez loin pour éviter une éventuelle envie de m'arracher les yeux.

- Je t'ai amené chez moi, je ne savais pas où tu habitais... Mais tu peux partir  quand tu veux... quand tu pourras. La rassurais-je en m'accroupissant devant elle.

Elle pose son menton sur les genoux et observe les eaux calmes du lac. Elle profite du soleil, de cette brise fraîche qui parvient à la sortir un peu de la torpeur de ses pensées. Elle se sent comme engluée dans son esprit, piétinant sur place, s'enfonçant au fur et à mesure qu'elle veut s'en extraire. Elle délaisse un instant, elle n'arrive à rien. Elle préfère contempler le paysage, oubliant le pourquoi, du comment. Le peu qu'elle sait, ouvre déjà un gouffre à ses pieds. Pas la peine de craindre la chute, elle y est déjà tombée. Elle soupire doucement. Ses yeux se sont fermées et elle somnole plus qu'elle ne réfléchit. Elle est pourtant vive à les ouvrir, un sursaut à la voix qu'elle reconnait avant qu'elle ne se nomme. Antonio. Elle relève son regard vers lui, fronçant légèrement les sourcils, jugeant si il est réel ou non alors qu'il lui explique. Elle se souvient de Toronto, elle y est allé après l'arrestation de Javier. Mais pas du lac, ni du malaise. De cette dispute, peut être. Il l'a envoyé au diable et il lui semble bien qu'elle y est allée.

Son attention est détourné par le chien qui vient sautiller près d'elle. L'état est propice à perdre le fil, elle sourit en tendant le bras pour caresser l'animal. La sensation de sa compagnie, de sa chaleur à ses pieds. Elle secoue la tête. Antonio s'agenouille face à elle. Elle est chez lui. Elle pose ses yeux vers la chambre avant de les ramener aux siens. Elle mesure mal la distance qui les sépare, elle effleure sa joue barbue des doigts, alors qu'elle aimerait la caresser. - Je n'ai pas envie de partir. La colère ne l'empêche plus d'être sincère. Elle n'a toujours eut que l'envie de rester à ses côtés. Ses lèvres un peu moins pâles s'étire sur un sourire. Elle inspire longuement, dénoue ses jambes. - Je ne sais plus grand chose, mais de ça au moins, j'suis sur. Elle le constate en même temps qu'elle le lui souffle.

Elle n'a pas envie de se rappeler. Ce qui lui revient en mémoire, noue peu à peu ses entrailles et agite son coeur. Elle n'aime pas ce qui revient. Elle détourne son regard sur le chien, puis sur le lac.

Elle me dit qu'elle ne veut pas partir, mais elle refuse de me regarder encore. Je baisse le visage, et finalement, je viens m'asseoir à côté d'elle, non sans la regarder pour être sûre qu'elle ne refuse pas la proximité. J'étends mes jambes, et je regarde droit devant, les mains jointes sur mes cuisses. Je pousse un soupir, et je nous laisse là, de longues minutes, sans bouger, sans parler non plus. Que dire de plus, que ce qui a été dit. Je voudrais lui dire que son vrai père est encore en vie, qu'il vit aux USA, qu'il attend qu'elle accepte de le rencontrer. Qu'il a mon âge à peu de choses près...

Je pense qu'il faut que j'arrête de la vouloir, ce n'est pas très sain quand même. Dans l'enceinte du MS, c'était autre chose, mais ici, nous n'avons pas d'avenir réel. A son âge, on étudie, on parcourt le monde, on va chanter et danser jusqu'au bout de la nuit. On tombe amoureux du sosie de Zac Efron sur une place en été. On ne reste pas, dans une relation, avec un homme de presque un demi siècle, qu'on a rencontré dans une maison close. Je passe un bras sous sa nuque, pour la prendre dans mes bras, si elle accepte bien sûr. Et je reste là longtemps encore, à me faire une raison. Je deviendrais son ami, ça je peux oui.

Je l'aiderais à trouver un travail, à trouver un appartement aussi, et je l'aiderais financièrement si elle a des soucis pour payer son loyer et son électricité. Et puis, le reste, stop. J'hoche la tête, à mes propres pensées, mais j'ai du mal, alors qu'elle est si proche là.

Tant bien que mal, elle affronte les souvenirs les plus concrets. Ceux qui ne se saisissent pas, mais s'imposent. Elle ne choisit pas, elle subit cette mémoire qui cherche à combler les vides. Elle aimerait ne jamais voir la Vérité les remplir. Elle pourrait simplement les délaisser, continuer de vivre dans son mensonge et se persuader que le Monde à tort et que Javier est son père, mais Max ne vit pas dans le mensonge. D'autant plus si il implique de haïr Antonio pour l'avoir dénoncé. Elle le regarde alors qu'il s'assoit à ses côtés... Elle a encore du être redoutable dans sa Colère parce qu'il semble à présent la redouter, prudent dans ses gestes... comme face à un animal sauvage, jamais apprivoisée. Il y a beaucoup de chose qu'elle aimerait lui dire, hélas, c'est comme le reste de ses pensées, emmêlées.

Sans rien souffler, il finit par la prendre dans ses bras. Elle ne lui connait pas ce silence. Elle relève ses yeux vers lui avant de se blottir, se calant contre l'ancien Avocat. Elle observe le lac, le soleil finalement se lever et le chien faire quelques pas sur la terrasse avant qu'il n'aille s'allonger contre son maitre. Max sourit, l'animal est adorable. Si petit. Si mignon. Il lui semble avoir entendu son nom, elle l'a même sur le bout de langue mais il ne veut pas se matérialiser. Elle finit par refermer ses paupières, elle somnole peut être un peu, bercée par la présence d'Antonio et son parfum. Là, elle se sent étrangement bien. C'est le chaos en son âme, la tempête dans son esprit et les émotions ne parviennent à s'emporter, calmée par le simple fait qu'il soit là.

- Tu me le dirais si je te rêvais, hein ? Elle se serre un peu contre lui, vient finalement nicher son nez dans son cou sans pour autant rouvrir les yeux. Elle a encore de la fièvre, même si elle est moindre par rapport à celle qui la malmenait il y a quelques heures encore. Elle se sent fatiguée aussi et en même temps pas vraiment. Elle ne lui as pas mentit, il y a peu de chose dont elle soit encore réellement sûr.

Elle me fait sourire, mais un sourire triste. Elle est dans mes bras et ses paroles sont douces, comme avant. Un avant, qui ne sera plus possible. On reste là, pendant de longues heures, et quand elle se rendort, je la porte jusqu'au lit, pour la remettre dans les draps. Caresser son visage, et embrasser son front.

Je ne sais pas combien de temps, a duré cette convalescence, comme elle semblait aller mieux, j'ai recommencé à dormir dans un lit, dans une chambre adjacente. Avec Neval, et souvent en me couchant je songeais à elle, à la chance que nous avions eu de pouvoir nous aimer, sous des astres moins libres certes, mais plus tendres. Plus les jours avançaient, moins je rêvais d'elle, pas parce que j'étais las, mais parce qu'il fallait que ma fixation s'arrête.

Un jour, elle se relèverait du lit toute seule, pourra marcher aussi toute seule, et je devrais lui ouvrir la porte, pour qu'elle reprenne son envol. Ce soir là, après une semaine, j'ai pleuré, la tête enfouie dans mes oreillers, et je me suis endormi plus serein...

Elle reprend pied. Retrouve peu à peu ses esprits en même temps que ses forces. Elle dort moins souvent, même si elle se repose beaucoup. Elle pense la plupart du temps, respectant cette distance qu'Antonio a imposée. Elle sentait bien, qu'il n'était pas au mieux, mais supposait mal. Elle mettait son humeur sur sa présence. Il avait été clair à leur dernière dispute. Il était las, de souffrir à cause d'elle. La colère était peut être retombée, la volonté, elle, était un intact. Il devait vouloir s'écarter, doucement mais surement, pour ensuite disparaitre quand elle serait en état d'enfin le quitter. Il ne l'avait aidé que parce qu'il était lui. Prévenant, intentionné, l'âme vaillante malgré les idées qu'elle lui inspirait à présent. Prompt à aider. Le moment approchait, elle le savait. Quelques jours et elle pourrait rentrer, retrouver sa vie qui n'a plus de sens et avancer sans autre but que de s'en retrouver un.

Elle y pense, fixant le plafond que la lune éclaire d'une lueur blafarde. Elle étend ses bras et les jambes après avoir viré le drap, soupirant longuement. Ce lit est bien trop grand pour elle. Elle n'en touche même pas les bords ainsi. Il est fait pour deux et elle est seule. Ca lui fait mal de se dire qu'Antonio est là, juste à côté, mais qu'il ne viendra pas. Pas parce qu'il ne peut pas, mais parce qu'il ne veut pas. Le coeur est plus douloureux encore, quand elle rêve à ses nuits qu'ils passaient à l'hôtel, dans la confidence de sa chambre. Elle se tourne sur le flanc, observe le paysage, ne refermant ni rideau, ni volet, sur la baie vitrée. Cette vue est un luxe dont elle veut profiter jusqu'à retourner à son studio miteux. Elle l'apprécie, elle l'admire dès qu'elle le peut, cependant, ce n'est pas ça qui lui manquera le plus. Elle peut s'en passer, comme du reste. Elle n'a pas cette certitude pour Antonio.

Lasse de tourner sur le matelas sans parvenir à trouver le sommeil, elle finit par se redresser, ayant dans l'idée de rejoindre la terrasse. Le pied se pose au sol et elle quitte la chambre, cependant pas pour l'extérieur. L'instinct est finalement autre, aussi saisissant que soudain. Elle avance sur la pointe des pieds dans le couloir qu'elle parcourt seule pour la première fois. Elle sait où il dort même si elle n'a jamais pénétrée la pièce. Silencieuse autant que discrète, elle y entre. Elle pose un index sur ses lèvres quand le chien redresse la tête, son autre main se baissant dans l'air pour lui intimer l'ordre de se recoucher. L'amie des bêtes... ça lui colle à la peau. Elle s'avance vers l'homme endormit, observe un instant sa poitrine se soulever au rythme calme de sa respiration... Les larmes qui ont dessinées un sillon sur ses joues l'inquiètes. Elle se rapproche alors qu'elle se répétait qu'elle devait partir. Elle s'était promit de respecter ses désirs, pour ne plus le faire souffrir.

Un pas, puis un autre et la voilà agenouillé face à lui. Elle tend sa main vers lui, caresse sa joue en essuyant de son pouce les traces de sa tristesse. Le muscle moteur s'agite de cette proximité, des idées qu'elle suffit à éveiller. Juste un. Un seul baiser et elle retourne dans sa chambre. Le dernier.

Je ne sens pas sa présence, plongé dans un sommeil profond, ce n'est que le froid que je sens. Ce n'est pas une métaphore de mon vide existentiel, c'est le froid qui se glisse à mon oreille que je sens, je bouge... et je comprends alors que quelque chose de mouillé se frotte à moi. J'ouvre un œil incertain, pour retrouver le nez de Nerval sur moi, il couine. Je tente de le repousser pour lui signifier que je dormais avant son interruption, mais c'est peine perdue, il me grimpe dessus sans ménagement, et je suis obligé de me lever. Assis dans le lit, je regarde le réveil, il est 02h du matin, je n'ai quasiment pas dormit. Nerval me colle un coup de museau appuyé dans le coude et dans le menton, avant de descendre et de m'attendre à la porte de la chambre.

- Tu veux sortir c'est ça?

Je me lève, traversant la maison en caleçon, lui ouvrant la baie vitrée, mon esprit s'égare, et il rentre tout content, allant vers la chambre, mais n'y rentre pas, il pousse la porte de Max et entre dans sa chambre.

- Nerv, viens ici... non... laisse...

J'entre par la force des choses, et elle est là... dans le lit, la couverture repoussée, les jambes nues, et juste un large t-shirt à moi sur le dos. Elle est magnifique, et je superpose à son corps là, les souvenirs de notre première étreinte dans cette remise. Je réalise seulement, là, qu'elle a les yeux bien ouverts dans le lit, et qu'elle me voit.

- Je ne voulais pas te réveiller. Dis-je un peu penaud.

Je suis dans le presque plus simple appareil, et je la regarde, vraiment... et la nature reprend ses droits sur mon corps, sans que je puisse contrôler quoique ce soit.

Elle l'avait embrassée. Doucement. Tendrement. A défaut de lui dire tout ce qu'il pouvait lui inspirer, elle le déposait là, contre ses lèvres. Elle avait sourit en le regardant encore quelques secondes, passée une main dans ses cheveux. Elle avait rêvasser un instant, à se glisser dans ses bras pour enfin s'endormir. Elle avait repoussée l'idée en se redressant et avant d'y céder, avait quittée la chambre. Un dernier regard, un geste pour le chien qui l'observait. Elle était un peu plus légère en regagnant sa chambre. Ils ne se quitteraient pas sur une dispute. Elle aurait eut un dernier baiser. Volé ou non ne comptait pas, tant qu'elle avait pu l'avoir. Elle se laisse retomber dans son lit, le corps éreinté de cette simple sortie. Elle déteste cette faiblesse. Elle déteste toutes ses faiblesses, comme ses lacunes à lui exprimer ce qu'elle ressentait pour lui....C'était de toute façon trop tard. Quoiqu'il lui en coûte, elle respecterait sa volonté et ne s'imposerait surement pas dans sa vie.

Elle songe à celle qu'elle aura, sans lui, peinant à imaginer une suite, lorsque le chien bondit soudainement sur son lit. Elle sourit et le ramène contre elle, lui offrait caresses et attention... Sans louper l'arrivée du propriétaire. A moitié nu. Elle rougit légèrement, pas de pudeur, mais de la crainte qu'il ait perçu ce regard qu'elle a baladé sur son corps. - Je ne dormais pas. Elle hausse les épaules, mordillant sa lèvre en relevant ses yeux vers lui. C'est finalement quand elle constate l'état dans lequel il est qu'elle s'avance vers lui, sans quitter le matelas, sans quitter ses iris. - Antonio... Je... J'sais que tu es las de moi... De souffrir à cause de moi... Mais si tu restes dans cette chambre... Je ne suis pas sûre d'parvenir encore à rester loin de toi. Elle veut bien s'essayer à lui facilité les choses et se contenir, mais qu'il ne vienne pas agiter sous son nez ce qu'elle y perd.

je secoue la tête en baissant le visage.

- Je suis pas las de toi... Répondis-je simplement. Je ne souffre pas... on récolte ce que l'on sème.

Je relève le visage, pour la regarder, même sans lumière, juste avec la lueur de la lune, elle est hypnotique. Ce qu'elle me dit ensuite, me donne un coup au palpitant, la lueur d'espoir, celle qui est déraisonnable au possible, elle est là. Elle vient de la formuler, et je m'approche doucement, pour aller caresser de ma main son visage si enfantin.

- Il faut que j'apprenne à te désaimer, pour te laisser ta liberté Max... Un homme de mon âge, avec une jeune femme de ton âge... ce n'est pas très sain quand même.

Je perds ma main, qui va caresser ses lèvres, son menton, retracer le parcours de ses tâches de rousseur sur ses joues.

- Quand bien même je t'ai rêvé encore et encore... et je te rêverais toujours... Je murmure mes mots.

Mon visage est penché au dessus d'elle, comme un marin attiré par le chant d'une sirène, j'ai du mal à rompre la proximité, mon corps me hurle de ne pas le faire, mon cœur se joint à lui, mais la raison est là... étiolée certes, mais là. Il faudrait un geste de sa part, pour que tout explose en moi... Nos visages sont si proches, je sens son souffle sur moi, et nos lèvres s'effleurent. Une main toujours sur sa nuque, enfouie dans ses cheveux de lionne, l'instant s'étire tout en torture... j'ai mal à en crever de ne pas être avec elle, en elle.

Finalement, l'impact se produit, la rencontre de nos lèvres plus qu'en effleurement, et c'est absolument merveilleux... retrouver son goût, la retrouver elle, et je bascule dans l'abandon de ma pauvre raison. J'accentue notre baiser, allant poser ma seconde main sur sa nuque. Au sud, c'est tendu, très tendu, et je ne m'en cacherais pas, de cet effet dingue qu'elle a toujours eu sur moi.

Il baisse les yeux, elle garde les siens bien relevés, surprise de ce qu'il lui dit. Il n'est pas las d'elle. Il n'a pas cessé de l'aimer à fort de souffrir, il ne la déteste pas. Cette seule idée emballe son coeur et l'envie de venir l'embrasser s'impose brutalement. Elle se voit fondre sur ses lèvres, passer ses bras autour de son cou pour ne plus jamais le relâcher. L'instinct culmine quand il pose une main sur sa joue, précisant sa pensée. Qu'il soit plus vieux, même d'autant d'année, ne la jamais dérangée. La seule contrariété trouvée est quelle doit lui paraitre bien inexpérimentée dans la vie comme au lit. - Mais... mais si moi je t'aimes aussi ? Et que l'âge je m'en moque ?Elle le murmure en même temps qu'elle appuie sa paume contre sa joue. Elle embrasse ensuite ses doigts qui passent sur ses lèvres, frémit de leur course sur son visage.

Il se rapproche inexorablement, assez pour qu'elle puisse respirer son souffle. - Je ne veux pas passer ma vie à te rêver. Pas alors que tu existes. Le reste ne compte pas. Elle a suffisamment retrouvée ses esprits pour être sûr de pouvoir tout affronter, tant qu'elle reste à ses côtés. Elle s'est ravancée aussi. Lentement, au fur et à mesure qu'ils parlaient. C'est une torture d'être aussi proche sans pouvoir l'embrasser... Une torture qui prend fin dès lors qu'ils cèdent. Elle n'y réfléchit même pas, elle oublie ce qu'elle s'était promis... De toute façon, ça ne compte plus. L'avocat ne la haït pas. Si il cherche à disparaitre, c'est encore une fois pour elle. Pour la préserver, il est prêt à le faire même de lui.

Ses bras viennent enlacer sa nuque, alors qu'elle se colle à lui. Ses doigts se perdent dans ses cheveux, enfin, elle se sent vivre. Elle se sent ressentir. Le vide est partie, comblé par sa présence. Elle l'attire à elle, sur le matelas où elle se rallonge sans quitter ses lèvres. Il se retrouve au dessus d'elle, mais ça ne lui suffit pas. Elle le veut en elle, le sentir bouger sous ses coups de rein, gémir ce nom qu'elle connait enfin. Elle finit par rompre le baiser, sa main venant à sa joue, l'autre dérivant sur son torse. Elle sourit, ses iris dans les siennes. - Fais moi l'amour, Antonio. Comme avant, comme à l'hôtel, qui ne lui manque que pour leurs étreintes passionnées.

Je glisse contre elle, sur le matelas, la surplombant de tout mon corps, et déjà je me sers de mon genoux, pour lui écarter les jambes, aller contre elle, et l'embrasser comme jamais. ce qu'elle me murmure, me rend complètement incontrôlable, et je exécute, je me redresse, fais glisser le tissu de mon t-shirt le long de son buste, effleurant son ventre et sa poitrine, et la savoir en petite culotte devant moi, durcit un peu plus la situation au Sud.

Toujours à genoux entre ses jambes, je la regarde, et passe mon index le long d'une jambe, jusqu'à remonter à son intimité... la petite culotte en coton, est humide, et je la caresse au travers. Je veux la rendre folle, je veux qu'elle me supplie, c'est idiot, mais j'en ai besoin. Le pouce trace des cercles par dessus le tissu, pour affoler plus encore son corps, finalement je glisse la main sous le sous vêtement, et glisse un doigt en elle, puis deux. Quelques va et vient, à distance, la regardant prendre du plaisir presque sans moi... presque. Je retire la main de là, et vais lécher mes doigts.

- tu as toujours aussi bon goût. Dis-je en m'agrippant à la culotte, pour la faire descendre et disparaître.

Tout me revient en mémoire, tandis que ma bouche va rencontrer son sexe. La première fois, puis la seconde, sa folie de me rejoindre dans ma chambre de guest, la nuit qui a suivit... et puis maintenant, presqu'un an plus tard, j'ai la chance de pouvoir à nouveau l'entendre gémir... mais pas de Cygnus en vu... Non, c'est bien moi qu'elle appelle. M langue danse contre elle et j'aime à la regarder se mouvoir sous moi, l'entendre gémir... sur son ventre parfait, glisse une goutte discrète de sueur... je me retiens de l'emmener plus loin. Je retire ma bouche, alors qu'elle pourrait si aisément atteindre l'orgasme.

De la torture, non... la volonté d'être deux à subir les assauts de l'orgasme. Je baisse mon sous vêtement, et vais en elle, sans plus tarder.

Il ne se fait pas prier, avant même qu'elle ne le formule, il suit le mouvement qu'elle dicte, s'allongeant au rythme où qu'elle le fait. Ses cuisses ne résistent pas à son genoux, elle s'écartent légèrement alors que le souffle de la belle vacille contre les lèvres d'Antonio. Il lui ôte son t-shirt ensuite, un de ceux bien trop grand pour elle mais qu'elle aime revêtir, un frisson la parcoure lorsque ses yeux la redécouvre. Elle peine toujours à croire que c'est elle qu'il regarde ainsi. Avec tant d'envie. Ça éveille aussi toujours autant le sien, vif à s'enflammer. Ses doigts courant sur sa jambe suffisent à la faire soupirer, il la brûle d'une douce torture à ainsi la caresser, sans lui retirer son dernier vêtements. Ses mains se referment sur les draps, sa respiration saccadée fait danser sa poitrine. Elle gémit à son index vagabond, se cambre ensuite. Ses ressentit sont à vifs d'avoir été si longtemps repousser. Quand bien même elle a connu d'autres bras, il n'y a que dans ceux d'Antonio qu'elle perd ainsi la tête.

Elle rougit à ses mots, mais ne détourne pas les yeux voilés par le désir avec lequel il sait si bien jouer. Il ne lui laisse guère le temps de respirer qu'il revient la taquiner, cette fois ci de sa langue bien avisée. Une main se perd dans ses cheveux sombres alors qu'elle s'arque. - Antonio... C'est presque une supplique alors qu'il manipule l'envie. Elle pourrait venir, rien qu'en pensant à la suite, subissant le présent avec délice. Elle le frôle d'ailleurs avant qu'il ne se redresse, là laissant avec une moue dépitée et le rouge au joue. Le souffle est loin d'être calmée et dans ses iris sombres, s'agitent quelques flammes qu'il est seul à faire naitre. Elle manque de jouir à son premier coup de rein pour s'enfoncer en elle. Elle enlace sa taille de ses jambes, pose son regard dans le sien avant de revenir l'embrasser, bougeant d'elle même ses hanches.

Qu'il lui a manqué. Que ces moments lui ont manqué. Être avec lui, le retrouver dans une de leur étreinte sulfureuse, c'est tout ce qu'elle avait besoin pour apaiser l'anarchie de ses pensées. Son monde ne se résume plus qu'à ses draps, ses préoccupations qu'à leur plaisir.

Ne former qu'un avec elle, c'est plus qu'il n'en fallait. Me rendre addict, je ne pourrais pas reculer maintenant, ni après d'ailleurs. Je la surplombe et engage un va et vient fiévreux. Toujours plus loin en elle, toujours plus langoureux pour lui soutirer gémissements et plus encore. Je m'appuie sur ses hanches, je l'attire à moi et me délecte d'être en elle. Mes râles se font plus denses, plus pressant aussi et le rythme s'accélère, allant jusqu'à mordre son épaule. Si je lui fais l'amour, n'en retire pas mon envie dévastatrice d'elle. Je ne tiens pas longtemps à cette allure pourtant, et je pars en elle, haletant, mais pas encore vaincu, bien loin de là même. Dernières secousse et je me retire d'elle, m'allongeant à ses côtés. Je la laisse respirer, prendre son espace à elle, venir vers moi si elle le souhaite...

Je la regarde, la tête allongée contre l'oreiller, je la regarde... cette poitrine divine se soulever au rythme de la respiration et voir sur sa jugulaire le sang battre... ou alors je m'imagine tout ça. J'ai chaud... mais je veux encore d'elle, et bien plus encore en fait. Je voudrais qu'elle me touche, qu'elle hisse à nouveau de drapeau, de ses petites mains gracieuses... et presque instantanément, je me souviens de cette monumentale fellation dans les écuries du Mystic Swan... où elle m'avait tellement fait bander rapidement, que je n'avais pas pu retenir quoique ce soit. Pensée qui redonne pulsion, je reviens vers elle, l'embrasse, avant de rejoindre sa poitrine de ma bouche gourmande. Et laissant glisser à nouveau une main entre ses jambes.

- Je n'en ai pas finit avec toi... pas encore... lui dis-je avec un sourire carnassier, mais de séducteur, pas de psychopathe.

Ma semence coule encore entre ses cuisses, et je glisse en elle, un doigt, tout en mordillant le bout juvénile de ses seins.

Ses jambes finissent par enlacer sa taille, un bras passe autour de son cou, alors que l'autre main se referme sur le drap. Elle s'arque sous la danse passionnée, ses hanches qu'il agrippe bougeant au rythme qu'il dicte. Elle soupire, gémit, les lèvres entrouvertes sur un souffle anarchique. Son nom en murmure lascif alors qu'il mord son épaule, qu'elle griffe sa peau. La tête lui tourne sous les sensations et elle vient chercher ses baisers pour y étouffer le cris de son plaisir. Elle épouse son torse, alors qu'il relâche sa jouissance. Le coeur battant à vive allure, elle ne tarde pas à regagner ses bras alors qu'il se rallonge à ses côtés. Elle sourit en le regardant, vient caresser du doigt la barbe à sa joue.

Elle rit quand il revient l'embrasser, passant une main dans ses cheveux, la respiration encore brûlante de leur étreinte. Elle frémit à ses yeux, au sourire qu'il affiche, le muscle moteur loupant la cadence. Antonio a le don pour lui faire perdre la raison, capable de la mettre dans tous ses états d'un simple regard. Elle referme les paupières sous les attentions qu'il a pour sa poitrine, gémit de nouveau lorsqu'il la pénètre de ses doigts, haletante. - Antonio... Les joues rosissent sous le désir, renaissant des cendres du plaisir. - Antonio... tu va m'rendre folle. Elle le lui confesse, sensuelle sans chercher à l'être. Elle veut le sentir de nouveau entre ses cuisses, éprouver l'ardeur de ses coups de rein.

Elle vient d'ailleurs glisser sa main sur son torse, descend ses doigts sur son ventre, puis un peu plus bas, jusqu'à se saisir de sa virilité, ses yeux dans les siens. Elle ne cherche même pas à lui cacher, l'envie qui la consume.

Le temps, l'espace, l'heure ou même la saison, tout disparaît dans les draps de Max. Ensemble, en symbiose, dévorés par un désir ardent presque interdit, je me révèle homme. Elle fait de moi, un homme, sans sa plus belle description. Sa main gracieuse, vient se glisser sur mon sexe, et je manque un battement de mon coeur. Je plonge contre sa bouche, et la laisse me dominer de cette simple main innocente.

- Tu es tellement belle... tu es... aaahhh... Continues...

Je voudrais lui dire tout ce que je l'aime, tout ce qu'elle m'a manqué, mais elle m'empêche d'aligner une pensée normale, je suis à sa merci et j'adore ça. Je pose ma main sur la sienne, pour la guider dans la cadence. C'est d'un érotisme fou, et je sens couler le long de mon membre dur, la rosée du matin... l'avant éjaculation en somme. ça coule sur ses doigts, doigts que je détache doucement, pour les mêler aux miens. Me glisser une nouvelle fois en elle oui, mais en la retournant un peu... Son dos contre mon torse, ses seins parfait dans mes mains, et ma tête dans ses cheveux. J'écarte ses cuisses et me glisse en elle, dans un râle incontrôlable. Une main qui serre son sein, et le malmène un peu, et l'autre qui se referme sur sa hanche gracile pour accentuer le mouvement en elle.

Les mots et les soupirs qu'il dépose contre ses lèvres l'enivrent un peu plus de sa présence. Elle sourit contre les baisers, mordille la chair tendre de ses dents. Joueuse. Elle aime le désir qu'elle parvient à éveiller d'un simple geste. Elle aime la manière dont il le soupire, la manière dont il s'exprime dans son regard fiévreux. Elle enlace sa virilité de ses doigts et commence des mouvements lascifs, son corps collé au sien. Elle soupire à sa main qui vient se poser contre la sienne, suit le rythme dictée sans le quitter des yeux. Jusqu'à ce qu'il la détache et l'attire dos à lui. D'anticipation, son coeur s'accélère, son souffle vrille et elle gémit, son bassin se collant au sien. Elle se cambre quand il la pénètre, commençant d'elle même à bouger ses hanches.

Elle ne pourra jamais se lasser, jamais s'en détourner. La vie était fade sans lui, elle avait besoin de cette intensité que seule leurs corps liées semblait pouvoir créer. Antonio la possédait, corps et âme. En avait il seulement conscience ? Il y a tant qu'elle voudrait dire, elle y a réfléchit de nombreuses nuits ici. Elle l'aime et à formuler mille façons de lui dire à quel point. Elle a tout oublié sur l'instant. Incapable de réfléchir, nullement désireuse de le faire. Elle se laisse juste aller. Elle gémit, agite d'avantage ses hanches, tourne la tête pour chercher ses lèvres et ses baisers, soupirant lascivement son nom pour l'appeler à elle, à plus. Encore et toujours. Ca ne sera jamais assez.

Mon corps repose contre le sien, nous avons échangé un énième orgasme, et maintenant le calme est revenu. Je l'ai attiré dans mes bras, collant mon front au sien, et j'ai fermé les yeux. Épuisé de ces échanges sans pareille, son odeur, sa voix, sa peau, les battements de son coeur contre moi. Je sais que je vais m'endormir, et je veux rester comme ça, le soleil aura toujours le temps de se lever, de nous éblouir de sa lumière et avec ce lever, peut être qu'elle ne voudra plus de moi. J'aimerais être la lune, pour rester à la veiller, l'illuminer de mes rayons même blafards. Je l'enlace et ne la lâche pas, je ne pourrais pas. Jamais.

Inévitablement, il se lève, l'astre du jour, et la chambre se met à baigner, dans une lumière surréaliste, un mélange de doux et de fort. J'ouvre un œil, pour me trouver nez à nez avec ses tâches de rousseur. Elles parsèment son visage en entier, petite tâches, ressemblantes à de la poudre d'étoile rousse. Je frotte mon nez sur le sien, et très doucement, pour ne pas la réveiller trop brusquement, ma main glisse sur son postérieur. Elle a des fesses parfaites, rondes, petites et douces. Je glisse doucement, contre son ventre, y déposer quelques baisers, effleurer du bout des doigts et du menton son bas ventre. Je ne veux pas que notre lune de miel, s'arrête de suite. Je ne veux pas entendre les paroles terriblement violentes, que l'on a pu se dire, ces derniers mois. Je veux recueillir de ma bouche entrouverte, la douceur, la sensualité, l'éveil de son corps sous moi.

J'embrasse la peau, souffle sur sa toison rousse, et finalement, écarte ses jambes, pour revenir à cette passion que j'ai pour elle. Passer la langue sur son amande sacrée, me foutre du matin, de la faim du ventre, pour combler encore la déesse qu'elle est pour moi.

Elle est épuisée, mais comblée. De nouveau dans ses bras, les yeux à demi clos, elle retrouve un souffle à peu près calme après en avoir perdu le fil quelque part dans leurs ébats. Sans doute au même moment que l'esprit, qui tourne encore au ralentie. Elle sourit et caresse quelques secondes sa lèvre de son index, volant un baiser avant de refermer les paupières. Bercé par sa chaleur, elle s'endort sans le réaliser, pour quelques heures de sommeil apaisée. Aucun cauchemars pour l'agiter, aucun monstre du passée pour la hanter. Elle ne bouge pas de la nuit, reste contre lui, le rythme de sa respiration régulier. Quelque part dans son esprit, l'inconscience veut prolonger le moment. La crainte du réveil, le retour à une réalité où ils se se sont déchirés.

Elle soupire doucement à ses mains sur se fesses, un peu plus à ses baisers sur son ventre. Morphée la libère progressivement de son étreinte au fur et à mesure que son coeur s'emballe. Même endormit, elle ne peut que réagir à ses attentions. - Antonio... Elle glisse une main dans ses cheveux, pliant les jambes avant de finalement rouvrir les yeux. Elle baisse son regard sur son amant, affiche un sourire sous la chaleur qui lui brûle déjà le bas ventre. Elle ne veut pas qu'il s'arrête, prête à recommencer, ce qui leur a déjà prit une bonne partie de la nuit... Ce n'est pas elle qui viendrait se plaindre si ça devait aussi, leur occuper la journée. Ils ont des mois à rattraper, des mois d'absence et de silence.

Elle finit par légèrement tirer sur ses cheveux pour qu'il revienne à sa bouche. Elle l'embrasse alors et en profite pour les faire basculer, se retrouvant au dessus de lui. Mutine, elle se redresse et caresse son torse, mordillant sa lèvre. Elle passe une main dans sa tignasse rousse pour en ramener quelques mèches derrière son oreille. - Tu es tellement beau, Antonio. Elle sourit et se penche pour déposer quelques baisers sur sa peau.

On me rappelle à la surface, je remonte, j'accepte de céder sur ma domination, pour qu'elle en fasse de même. Magnifique fée au dessus de moi, qui me regarde et me dévore de ses yeux. Je mets un bras sous ma tête et je la regarde me regarder, c'est plaisant et pas du tout déplacé.

J'ai décidé de ne pas me lever aujourd'hui, mais c'est sans compter Nerval, qui vient nous cueillir au saut du lit pour ainsi dire, posant sa tête sur le matelas, pour nous couiner sa requête. Je tourne la tête vers lui, et regarde ma fée.

- L'appel de la nature... et moi qui avait décidé de suspendre encore un peu le temps.

Je me glisse hors du lit, nu comme un vers, allant ouvrir à Nerval, dans le salon, pour qu'il puisse assouvir son envie pressante. J'attrape un caleçon dans la balle de linge propre, et l'enfile, pour me rendre dans la cuisine, et prépare le café.

- noir, crème, sucre? Lui dis-je d'une voix forte pour qu'elle m'entende.

J'espère que la lune de miel, n'allait pas brusquement s'arrêter, craintif un peu, de me retrouver encore le bec dans l'eau, j'instaurais malgré moi, une légère distance.

Elle aurait aimé que le moment s'éternise, jamais lassée de le regarder. Elle aurait ensuite aimé que ses lèvres suivent le chemin de ses yeux et embrasse toute la chair qu'ils ont détaillés. Mais la réalité vient les rattraper et le chien qui couine doucement le leur rappelle. Elle se laisse retomber sur le matelas, pour laisser Antonio se lever et sortir l'adorable boule de poils. Elle sourit, l'observant toujours même si elle reste encore sur le lit. Elle est pensive aussi, que reste t-il de leur nuit maintenant que le soleil l'a achevée ? Elle ne veut pas renouer avec un quotidien où il n'est plus là. Elle se redresse quand il quitte la chambre, déviant son regard vers le lac. Il va falloir qu'elle se décide et elle le sait. Continuer à nier les vérités qui la détruirait ou laisser le mensonge qu'elle veut croire, la séparer d'Antonio. Elle secoue la tête et soupire avant de finalement poser un pied à terre.

Elle est moins épuisée, elle commence à récupérer mais elle sent son corps encore tirailler. Une faiblesse qu'elle se refuse à subir. Elle attrape un haut à lui avant de l'enfiler, enfile son bas et s'étire ensuite. Elle se faufile hors de la pièce, silencieuse par habitude si bien qu'il ne peut l'entendre arriver. - Noir, s'il te plait. Elle le souffle en venant l'enlacer, passant ses bras autour de sa taille, posant sa joue contre son dos. Elle ne peut pas... Même pour Javier, elle ne peut pas nier les évidence si cela implique de le perdre. Alors elle va devoir affronter l'horreur de son passé. Celui même que la fièvre à remuer et agité de délires.

Elle referme les yeux, reste à la chaleur de sa peau nue, refusant de le lâcher.

Je sens son corps contre le mien, et ses bras m'entourant, je me sens rassuré et serein. Je lui sers le café, et me retourne vers elle, glissant contre ses bras. Allant nicher mes mains en coupe sous son visage. Je plonge mon regard dans le sien, et je dis tout. A quoi bon cacher plus longtemps, ce qui me brûle de l'intérieur.

- Max je t'aime. Je veux vivre avec toi... Je veux t'emmener Diner... te prendre la main dans la rue, aller me faire un ciné avec toi. Rire, partir en vacances, prendre des photos, te faire l'amour souvent... et même si le temps me laisse faire, t'épouser.

Son coeur s'est emballé dès qu'elle a croisé son regard. Puis il cesse de battre, une seconde. Sous souffle s'est emballé à ses mains qu'il pose sur ses joues. Puis il se coupe un instant. Elle est suspendue à ses mots. A cette vérité qu'il lui livre, à ses sentiments et ses envies qu'il lui confit, alors qu'il y a quelques heures à peine, elle pensait qu'il lui en voulait. Sous l'intensité de ce qui la traverse, les larmes montent à ses yeux incandescent de bonheur. Elle ne pensait pas qu'il était possible d'en ressentir autant. Elle passe ses bras autour de son cou, vient l'embrasser encore et encore, peinant encore à réaliser tout ce qu'il vient de lui confier. - Je t'aime aussi Antonio, tellement. Elle sourit contre ses lèvres, pose une main sur son torse nu. - Et je veux passer ma vie à te le montrer. Je veux tout ce que tu as dis et plus encore. Elle relève son regard vers lui.

Elle n'imagine plus un avenir sans lui. Elle a essayé, durant ces mois d'absence, mais elle a échoué. Elle a besoin de lui. Antonio lui est aussi essentiel que l'air qu'elle respire, loin de ses bras, elle ne fait que survivre. Elle revient l'embrasser, puis pose à son tour une main sur sa joue. - Je t'aime. Répète t-elle sachant déjà qu'elle ne se lassera jamais de le lui dire.