Malgré le fait que j'adorais mes deux bébés, je ne supportais pas une seule chose à leur sujet : qu'ils grandissent trop vite ! Et pourtant, je n'avais pas le choix, je ne pouvais pas aller à l'encontre de la nature et de les garder tout petits. Ils étaient dans la période où ils grandissaient le plus vite, surtout Johanna qui prenait parfois plusieurs centimètres en un mois, ce qui était assez impressionnant et surtout, une chose que je ne remarquais pas du tout puisque je la voyais tous les jours. Je redoutais déjà le moment où Leopold grandirait à son tour de cette façon. J'allais morfler, je le savais.
Toujours étant que je devais du coup racheter des vêtements pour Johanna tous les mois, ces derniers temps, et je n'en avais pas spécialement ni l'envie, ni le temps justement.
Pourtant, je n'avais pas le choix. J'avais donc sorti la poussette, embarqué les enfants avec moi et filé direction le centre commercial. Je n'aimais pas ces endroits plein de monde, je préférais rester chez moi, bien tranquille, mais je n'avais pas le choix, il fallait bien que je trouve des vêtements pour Johanna, et je n'aimais pas les faire venir par internet.

J'avais l'intention de faire vite, et de ne pas traîner ici. Je n'avais pas envie de tomber sur des paparazzis, ou bien des journalistes, ou bien simplement des gens mal intentionnés. Ce n'était pas mon jour, ce n'était jamais mon jour. Avec un peu de chance, personne ne me reconnaîtrait et ce serait parfait. Toronto, c'était un peu un exil pour moi, personne ne m'y connaissait et j'étais seule avec les enfants. Normalement, rien de grave n'arriverait. Du moins je l'espérais.

Alors que je déambulais dans les étages, cherchant une boutique avec des vêtements sympas pour bébé, je passai devant un magasin d'instruments de musique, ce qui me rappela que je n'avais plus de cordes neuves pour mon violon, et que je devrais en racheter, et ainsi me remettre un peu au violon, que je délaissai ces derniers, au profit du piano, et de mes enfants bien évidemment.
J'hésitai à entrer, je ne savais pas si c'était une bonne idée. Au final, je m'approchai de la devanture et examinai la vitrine, toujours en pesant le pour et le contre, pas sûre qu'entrer là dedans sans être incognito soit une bonne idée.

Je regardai un peu aux alentours. Il n'y avait personne de bien particulier, personne avec un appareil photo. Personne à part une jeune femme, devant la vitrine, qui regardait avec envie les guitares et autres instruments. Elle n'avait pas l'air d'être une mauvaise personne. Je m'apprêtai à entrer quand je vis son visage, et que mon cerveau se souvint d'elle...

- Ella... ? Ella, c'est toi ?

Ella, ma cousine, beaucoup plus jeune que moi. Nous ne nous voyions pas très souvent, mais j'avais un très net souvenir d'elle. Je l'aimais beaucoup, je trouvais très étrange que nos parents respectifs ne se voient pas plus souvent. En tout et pour tout, dans ma vie entière, j'avais dû la voir peut-être une dizaine de fois. Malgré cela, je me souvenais bien d'elle. C'était une véritable surprise de la voir ici !

La jeune femme tourna la tête, surprise, et cette fois, je fus sûre de moi, c'était bel et bien Ella. J'étais contente de la revoir, elle m'avait beaucoup manqué !

- Abigail ?!

C'était vraiment une coïncidence, et une bonne ! Elle avança vers moi et me prit dans ses bras. J'étais si heureuse de la retrouver. Je ne m'y attendais pas du tout, et ça me faisait un beau cadeau. Je me demandais quel était son dernier souvenir à propos de moi. Elle était vraiment jeune et petite la dernière fois !
Enfin, je vis qu'elle posa les yeux sur ma poussette et qu'elle vit mes deux enfants pour la première fois.

- Johanna et Leopold je suppose ?!


J'étais surprise qu'elle sache leurs prénoms. Je ne me souvenais pas les avoir déjà vus dans la presse et je ne l'avais dit à personne, à part mes proches. Et malheureusement, à l'époque, elle n'en faisait pas partie, puisque ça faisait des années que je ne l'avais pas vue. C'était peut-être ma mère qui avait renoué avec le reste de la famille. Elle connaissait leurs prénoms, elle, même si elle ne les avait vus qu'une fois chacun, le jour de leur naissance.

- Oui, c'est bien eux ! Comme le sais-tu ?

J'étais vraiment étonnée qu'elle le sache, et si surprise que j'en oubliais les bonnes manières. Elle se redressa pour me regarder, un grand sourire sur les lèvres alors que je la détaillai avec le même sourire, un sourire si rare ces derniers temps que j'avais presque l'impression d'être une étrangère. Elle n'avait pas tellement changé, simplement grandi. Elle était devenue une adulte !

- Excuse-moi je manque à tous mes devoirs ! Comment vas-tu, depuis tout ce temps ?

Ca me faisait presque un choc de la revoir après tant de temps ! J'étais heureuse et en même temps, je me demandais si ce n'était pas un coup fourré de ma mère. Mais Ella n'aurait jamais accepté. Je lui faisais confiance, mais c'était la parano de Matthew qui déteignait sur moi...

- J'ai eu besoin d'un renseignement et je savais que ta mère pouvait me le donner, c'est à se moment là qu'elle m'a dit la bonne nouvelle pour tes petits.

Alors c'était bien ma mère qui lui avait dit. C'était étrange qu'elle lui ait appris des choses sur moi, je pensais qu'elle ne voulait plus entendre parler de moi. Elle devait avoir des remords sûrement, mais je n'en avais rien à faire. Ce n'était pas à moi de m'excuser, c'est elle qui devrait faire le premier pas. Elle m'avait humiliée après la mort de Matthew, et je n'oublierais jamais ça !

- Je vais très bien écoute ! Et toi ?

Je lui fis un petit sourire crispé. Je n'avais pas l'intention de parler de moi, mais c'était un passage obligatoire dans toute conversation, alors je devais faire un effort. Et puis... c'était passé, je ne ressentais plus qu'une immense douleur. Et ce n'était pas grave. Je pouvais en parler. Du moins, je le croyais.

- Je fais comme je peux. Je donne des cours à l'université de Toronto pour éviter de trop réfléchir, mais tout va bien. J'essaye de surmonter un peu l'épreuve.

Ella semblait mal à l'aise en entendant ma réponse. Elle n'avait pas à l'être. J'avais fait mon deuil, il ne me restait que cette immense tristesse qui ne voulait pas me lâcher, malheureusement. Je ne pensais pas qu'elle allait me lâcher un jour, évidemment. Je ne pourrais jamais retrouver quelqu'un d'autre, et pourtant, c'était la seule solution que j'avais pour réussir à passer entièrement le cap. J'avais déjà essayé une fois, et ça n'avait rien changé, au contraire.

- Tu es toute seule ici ? Tu as des amis avec qui parler ? Ca aide parfois...

Je lui fis un petit sourire. Je n'étais pas seule, j'avais mes enfants. Je savais que pour elle, ça ne comptait pas. Elle voulait parler d'adultes. Et à vrai dire, c'était le sujet que j'aurais voulu éviter. Je n'avais personne ici, c'était pour cette raison que j'étais partie de New-York : pour me retrouver toute seule. Un jour sûrement, ça me pèserait de ne plus voir mon meilleur ami, ou bien les autres enfants de Matt, mais pour l'instant, c'était tout ce qu'il me fallait. J'avais voulu cette situation et ça m'allait très bien. Moins je voyais de monde, mieux c'était. Parce que tout le monde me parlait de lui et que c'était vraiment mauvais pour moi.

- Je suis seule avec les enfants, mais j'ai mes collègues à l'université. Même si on ne se connait pas encore très bien, je pense pouvoir compter sur eux !

Je tentai de lui offrir un sourire convaincant, puis je regardai discrètement autour de moi. Toujours personne... bien ! C'était à son tour de subir l'interrogatoire ! Je croyais qu'elle faisait ses études, que fichait-elle à Toronto, enfin ?

- Et toi ? Qu'est-ce que tu es venue faire ici ? Tu n'es plus en médecine ?

Je savais bien que je ne dupais pas ma cousine, mais à vrai dire, j'étais tellement habituée à sourire de cette façon depuis décembre dernier que je n'y faisais même plus attention, en fait. Ella savait toute l'histoire apparemment, et je ne savais pas ce que ma mère avait pu rajouter, si jamais elle lui en avait parlé. Mais si elle avait lu la presse, elle savait déjà tout. J'étais curieuse de connaître sa version des faits, malgré tout. Et pouvoir rectifier ce qui était faux, si jamais quelque chose l'était, même si je n'avais pas spécialement envie d'en parler. Toutefois, le faire me ferait sûrement le plus grand bien.

- Toujours dans mes études ne t'en fais pas ! Je fais mon internat à l'hôpital... mais comment tu sais que je suis en médecine ? Je crois bien que mes parents ne le savent même pas !


Je souris, un peu tristement. C'était vrai que ses parents, dans mon souvenir, ne prêtait pas beaucoup d'attention à elle. C'était horrible, surtout qu'à l'époque, je la comparais à moi, et je me disais que si mes parents étaient comme les siens, je ne pourrais même pas avoir envie de faire quoi que ce soit de ma vie. Elle n'avait pas eu de chance c'était tout. Mais c'était bien qu'elle réussisse ses études ! Un jour, elle serait une brillante médecin, et ce serait une fierté dans la famille ! Et ses parents regretteraient de ne pas avoir vu leur fille devenir aussi intelligente...

- J'ai mes sources .. Non plus sérieusement, quand je parlais encore à maman, et qu'elle est arrivée à New-York pour s'y réinstaller je lui ai demandé de tes nouvelles et c'est là qu'elle me l'a appris ! Je suis fière de toi !

Je vis Ella rougir et je ne pus m'empêcher de la trouver adorable. Elle était encore toute petite, pour moi, c'était encore ma petite cousine, celle que ses parents n'écoutaient pas. J'aurais tant aimé qu'ils aient plus de considération pour elle, comme les miens en avaient pour moi, avant. Enfin... mon père avait toujours eu de la considération pour moi, et ça n'avait pas changé jusqu'à sa mort. Mais ma mère... je ne savais pas si elle me considérait encore comme sa fille.

- Ce n'est pas facile tous les jours mais j'adore ça, alors je m'accroche.

C'était ce qu'il fallait faire, s'accrocher. C'était le seul moyen pour réussir. Je m'étais accrochée, j'avais eu mon diplôme, et j'avais tourné avec l'un des plus grands groupes de la planète. Travailler, ça paie ! Et parfois très cher. Ces années étaient les plus belles de ma vie. Et maintenant, la vie me paraissait très - trop - fade.

- Mais quand tes études seront terminées, tu verras comme tu seras heureuse ! Ça vaut franchement le coup !

Ella me répondit qu'elle le savait, et que sauver des gens tous les jours était quelque chose de plus que satisfaisant, qu'elle se sentait utile. Elle me fit sourire à ces mots. Être utile... c'est vrai que c'était tentant. Pouvoir sauver des gens c'était incroyable ! Elle ajouta ensuite que quand on aidait une personne ou un enfant à guérir, c'était un bonheur. Elle finit par me dire qu'elle ne changerait rien ou n'abandonnerait rien. J'étais vraiment heureuse pour elle !
Soudain, elle s'accroupit devant la poussette, et s'intéressa de près à Leopold tout d'abord. Elle lui caressa la joue et Leopold sembla ravi de la voir alors qu'il ne la connaissait même pas. Il était très sociable, c'était bon à savoir. Quand Ella passa au tour de Johanna, cette dernière se cacha où elle pouvait, elle était beaucoup moins ravie que Leopold. C'était normal, elle avait toujours été timide. Elle était comme moi, au fond. Et Leopold ressemblait à son père. Comme par hasard.

- Ca leur fait quel âge ?

Je souris avant de regarder mes deux petits monstres, comme Jonathan les appelait. On pouvait forcément croire que Leo était plus âgé que Johanna, or, c'était totalement faux. Mais il avait beaucoup grandi et il faisait presque la même taille que sa soeur, qui allait pourtant le dépasser de nouveau dans très peu de temps.

- Johanna a quinze mois, elle commence à bien parler, déjà et elle marche du mieux qu'elle peut. Leopold a huit mois, et il est beaucoup plus grand qu'il ne paraît. Il est né prématuré à sept mois.

Ella semblait surprise d'entendre que Leopold était prématuré. Je savais bien que ça ne se voyait pas, et que tout le monde était surpris d'apprendre ça. Je m'étais bien occupé de lui, quand il était né, et comme j'étais toute seule pour ça, je n'avais rien d'autre à faire. Et j'avais déjà eu l'occasion de m'entraîner, avec Franz, mon premier garçon, resté à New-York, qui était né prématuré aussi. Le problème devait venir de moi, en réalité, puisque ça faisait déjà deux enfants prématurés...

- Ca ne se voit pas qu'il est prématuré, il grandit vraiment bien.

Ella se reconcentra sur mon fils, et lui caressa la joue, avant de regarder de nouveau Johanna. J'étais fière de mes enfants, ils étaient adorables et pour l'instant bien éduqués, et je savais qu'avec la garde de Jonathan, tous les soirs, ça n'allait pas changer.

- Johanna à l'air plus timide, mais tout aussi mignonne que son frère, ils sont magnifiques, félicitation Abigail !

Je lui fis un grand sourire. Mes enfants étaient ma plus grande fierté, et je n'hésitais pas à le dire et à le montrer. J'ébouriffai la tête de Johanna qui me regarda en grognant un peu.

- Merci Ella. Ils sont tout ce qu'il me reste aujourd'hui alors... je prends soin d'eux !

Je ne perdais pas mon sourire, malgré mes pensées plus que moroses. Je décidai alors de changer de sujet, et de parler d'elle plutôt. Ça m'intéressait qu'elle soit là, nous allions pouvoir nous voir plus souvent !

- Tu as du temps ? Je t'offre un café ?

J'espérais qu'Ella avait encore du temps à me consacrer. Je savais qu'en médecin, et quand on travaillait dans un hôpital, on avait rarement le temps pour soi. Elle devait en profiter un peu, et j'avais l'impression de lui voler ce temps.

- Oui avec plaisir !

Malgré tout, elle acceptait. Elle n'avait pas changé ! Et puis bon... ça faisait un bout de temps que l'on ne s'était pas vues après tout. Si j'avais été à sa place, j'aurais fait pareil. J'étais un peu triste, parce que c'était vraiment une personne formidable, et j'aurais aimé lui présenter Matthew, parce qu'il l'aurait adorée et j'aurais pu lui montrer une personne de ma famille au moins, qui ne me détestait pas ou bien qui n'était pas hostile à sa présence.
J'entraînai Ella jusqu'à un petit café, assez éloigné pour que l'on ne vienne pas m'embêter et pour que je puisse surveiller tout ce qu'il se passait dans le coin. Je libérai Johanna de la poussette pour qu'elle puisse s'asseoir sur mes genoux et laissai Leopold assis confortablement. Il ne disait rien, et nous regardait avec un grand sourire.

- Alors raconte-moi... tu dois avoir des nouvelles de tes frères quand même, comment c'est la vie en Europe ? Ça fait bien trois ans que je ne suis pas retournée là-bas pour une longue durée...

Je vis le regard d'Ella changer, et je sentis que ce n'était peut-être pas une bonne idée que je parle de ses frères. Je savais qu'elle ne les aimait pas beaucoup, et qu'en plus, il ne devait pas prendre de nouvelles d'elle... mais ils étaient frères et soeur, alors ces liens ne s'oubliaient pas. Tout comme je n'oubliais jamais ma mère...

- Je crois qu'ils vont bien, j'en ai aucune idée en faite. Mais sinon en Europe et bien c'est toujours la crise, mais tout le monde fait avec, on a pas trop le choix. L'Angleterre est toujours à sa place, la reine est toujours présence heureusement... Rien de changé donc...

Son regard se posa sur ma fille, qui gigotait sur mes genoux pour avoir du chocolat chaud. Moi j'écoutais Ella avec attention. Alors ce n'était pas meilleur là-bas... moi qui avais voulu, un instant, repartir en Allemagne pour  rester et pour vivre, j'avais finalement bien fait de partir au Canada. En réalité, c'était pour Tom et Franz que j'avais fait ça. Pour pouvoir voir mon fils et qu'il ne soit pas séparé de son père et de sa mère par un océan. Même si nous étions loin l'un de l'autre, ce n'était pas aussi exacerbé que si j'avais déménagé en Allemagne.

- C'est bon de savoir que tout va bien... Et tes études ? Maman ne m'a pas tout raconté, la dernière fois, tu fais quoi exactement ? Et tu te plais à Toronto ?

J'étais fascinée par ma cousine. J'étais fière de voir que je n'étais pas la seule à avoir bougé autant pour travailler. J'avais intégré le meilleur conservatoire au monde, à New-York, et elle, elle venait jusqu'à Toronto pour étudier la médecine et faire son internat, c'était génial. Et puis elle disait qu'elle n'était pas un vrai médecin, mais j'étais sûre qu'elle avait ça en elle, qu'elle ferait des miracles et qu'elle serait la meilleure des médecins ! Je me demandais quelle spécialisation elle allait prendre..

- Et puis Toronto, parce que j'ai voulu mettre autant de kilomètres possible entre mes parents et moi, pour voir si... si je leur manquerai un peu... mais je crois qu'ils s'en moquent toujours autant de moi, ça fait six moi et aucun coup de téléphone ni un sms.... Et puis j'ai appris que ma cousine y était alors pourquoi pas essayer de la retrouver la bas !


Tout en parlant, elle donna un carré de chocolat à Leo qui fut ravi. Il s'en mit partout, et je pris le relais en lui essuyant tendrement les lèvres avec une serviette en papier. Je ne comprenais pas pourquoi ses parents et même ses frères ne s'étaient jamais préoccupés d'elle comme ils auraient dû. Comparée à elle, j'avais eu bien trop d'amour de mes parents. C'était étrange. Ils travaillaient beaucoup, certes, mais des parents restent des parents et si c'est pour ne pas aimer ses enfants, pourquoi les faire ?

- Je suis ravie que l'on se retrouve, toutes les deux, et j'ai comme l'impression que l'on commence une nouvelle vie l'une et l'autre. Je suis heureuse de savoir qu'au moins, on sera plus proches qu'avant !

Je bus de nouveau une gorgée de mon chocolat alors que Johanna voulait retourner dans la poussette, décidant d'un coup que mes genoux n'étaient plus assez confortables. Je l'installai alors de nouveau à l'intérieur, et finis par reprendre la parole :

- Et tu vis où ? Tu as un appartement en ville ?

J'espérais au moins que ma cousine ne vive pas dans un taudis, ou dans un pauvre deux pièces. Enfin, elle venait d'une famille aisée, malgré le fait qu'elle ne s'entendait pas franchement avec ses parents, elle ne devait manquer de rien.

- Oui, un petit appartement dans le centre, à deux pas de l'hôpital pour y être plus rapidement et pouvoir dormir plus longtemps.

Je souris. Ca ne m'étonnait pas qu'elle veuille dormir plus longtemps et qu'elle soit contente d'avoir un appartement dans la proximité de l'hôpital. C'était bien pour elle. Et puis elle le méritait. Alors elle était comme moi : une vraie petite marmotte.

- Et toi ?

Je souris, avant de poser les yeux sur mes enfants. J'avais voulu un endroit en retrait pour eux, quelque chose de calme, comme à New-York. Je m'étais habituée à ne plus vivre en centre-ville, à être loin du centre, néanmoins proche des transports en commun pour pouvoir bouger comme l'on veut. C'était bien, là-bas, et je ne changerais ça pour rien au monde.

- J'ai trouvé une belle maison, dans un coin plutôt reculé. J'y suis tranquille là-bas, et personne ne vient m'embêter, si tu vois ce que je veux dire..