Quelques semaines avant le mariage d’Olivier et Ethan…

Malgré tout ce qu’une vie pouvait réserver à son ou sa propriétaire, il était de ces jours où elle pouvait paraître magnifique. Oli, l’homme qui pouvait s’apparenter le plus possible à un meilleur ami, allait se marier, d’ici peu, avec l’homme qui partageait sa vie depuis plus de deux longues années maintenant, Ethan. Il m’avait choisie comme témoin, et je n’aurais pas pu être plus honorée. Il m’incombait la tâche de les aider avec plein de préparatifs, notamment, j’avais pris sous mon aile la jeune Clio, pour laquelle je me chargeais de trouver la robe parfaite. De plus, Ella étant enceinte, Ethan m’avait demandé si cela ne me dérangeait pas de lui prêter main forte. Ce à quoi j’avais bien sûr répondu que ce n’était pas un problème.

J’avais été ravie de ce revirement de situation. Le jour où j’avais appris qu’Ethan connaissait ma cousine, j’avais failli mourir de rire. Quelles étaient les probabilités qu’ils se connaissent, tous les deux ? Lui, le mécanicien militaire, et elle, la gentille médecin, toujours fourrée à l’hôpital ? Aucunes… Mais pourtant, c’était bel et bien la vérité. Aussi, ce mariage serait également une histoire de famille, en plus d’être une histoire d’amitié. Préparer un mariage avec ma cousine, quelle idée !? Nous allions être amenées à nous retrouver très régulièrement, et je n’aurais pas pu demander mieux que cela. Avec sa grossesse, elle avait bien entendu plus de temps pour que l’on se voit, parce qu’en temps normal, elle était très occupée, ce qui était bien normal. Et puis, quand elle avait un moment, c’était à mon tour de ne pas être disponible, ne voulant pas forcément l’embêter avec les enfants… Alors comment expliquer ce que je ressentais à l’idée de revoir ma cousine ? Je ne savais pas moi-même le dire.

Ce jour-là, je devais donc la retrouver chez elle. Son homme était à l’hôpital, bien sûr, au travail, comme toujours. Il prenait soin d’elle, mais il ne pouvait s’empêcher d’être le médecin qu’il était. Je sonnai à la porte, impatiente de retrouver la seule famille que j’avais près de moi, ayant coupé les ponts avec ma mère depuis la mort de Matthew. Evidemment, j’avais les enfants, mais ce n’était pas pareil. La porte ne mit pas longtemps à être ouverte et je me retrouvai face à une Ella enceinte jusqu’aux yeux, radieuse mais également extrêmement fatiguée, à en juger les cernes qui entouraient ses prunelles. « Bonjour ma belle ! Comment vas-tu ? » Je me rapprochai d’elle pour la prendre doucement dans mes bras et lui coller un bisou sur la joue. Aussitôt, mes instincts maternels reprirent le dessus et je la poussai presque à l’intérieur pour ne pas qu’elle se fatigue trop. « Assieds toi, je connais la cuisine, je vais nous préparer des jus de fruits, ok ? » Je n’avais surtout pas envie qu’elle m’accouche dans les bras. Elle était loin de son terme encore, mais j’avais presque l’impression que c’était imminent…

Sept mois et deux semaines, voilà le temps de ma grossesse. Je me sens grosse même si Liam me dit que non, et que je suis magnifique. Mais il est amoureux et pas du tout objectif. Moi je vois bien que je suis une baleine quand je me regarde dans mon bureau. Et je désespère de remettre mes petites robes qui plaisent tant à mon homme. Aujourd'hui j'ai enfilé un pantalon de grossesse, un t-shirt méga large, et je marche pied nue. Je soupir en descendant les escaliers. Abby n'allait pas tarder à arrivé, alors autant que je me tienne prête à ouvrir la porte.
Abby, ma cousine adoré, qui est revenue à Toronto pour mon plus grand plaisir. Elle m'avait annoncer son retour un peu après que je lui ai dit que j'étais enceinte, et puis il y a eu l'annonce du mariage d'Ethan et Oli. Si un jour on m'avait dit qu'Ethan était près à dire oui à un homme je ne l'aurai jamais crue. Surtout avec les parties de jambes en l'air que nous avions eu. Mais bon, dans quelques mois il dira "Oui" à Olivier pour le restant de sa vie. Et c'est d'ailleurs pour cette raison qu'Abby vient à la maison. On devait parler du mariage étant toutes les deux les témoins nous avions pas mal de choses à régler. L'interphone se met à sonner, et je marche rapidement, enfin façon de parler, je me rend à la porte pour lui ouvrir.

- Ca va aller pour une femme enceinte de sept mois.

En vrai j'avais hâte que ça finisse, dans quelques semaines, les bébés seront bien formés, même si je sais très bien qu'ils peuvent venir aujourd'hui si ça leur chante. Je caresse mon ventre et je soupir en reprenant la route vers le salon, ou je m'échoue comme une baleine sur le canapé.
Abby arrive rapide, dans une silhouette que je jalouse tant à cet instant.

- Comment tu vas toi, et les petits ? Ca fait longtemps que je l'ai ai vue tu as des photos ?

Ils ont du grandir, et ça grandit vite un enfant.... Mes larmes viennent, foutu hormones....

Sept mois. C’était tellement étrange de la voir enceinte comme ça, et j’en étais ravie. C’était une excellente chose, mais je n’étais pas objective, parce que j’adorais les enfants. Si j’avais été assez bien balancée au niveau psychique, j’aurais pu ne rien faire d’autre de ma vie que d’élever mes enfants, mais d’un autre côté, j’étais aussi une femme très indépendante, très active, et j’avais besoin de travailler, non pas forcément pour vivre, mais pour penser à autre chose que ma vie privée. Mon travail à l’université était certes largement moins passionnant que tout ce que j’avais pu vivre auparavant en tournée, mais je ne m’en plaignais pas. Les étudiants étaient vraiment charmants, et travaillaient bien. Les journées étaient toutes plus passionnantes les unes que les autres… Ella allait donc découvrir les joies de la maternité, et je lui souhaitais fortement qu’elle réussisse à allier son métier prenant et son temps en famille. Mais j’étais persuadée qu’elle réussirait sans problème.

Je revins de la cuisine avec nos deux verres de jus de fruits, que j’avais dégotés dans le réfrigérateur et me posai à côté d’Ella en souriant. Elle me demanda des nouvelles des enfants, et je haussai les épaules en souriant. « Tout va bien, comme d’habitude ! répliquai-je, d’un air fier. Johanna a tenu absolument à commencer des mélodies au piano… je crois qu’elle va suivre la voie de son père, celle-ci… » Je sortis mon téléphone portable de mon sac à main pour retrouver les photos et vidéos les plus récentes que j’avais pu faire des petits et le tendis à Ella. « Tu peux faire défiler de gauche à droite, tu les auras tous.. » J’avoue que parfois, j’étais un peu une mère gâteau et que je prenais beaucoup trop de photos de mes enfants, mais c’était une manie que Matthew m’avait refilée à l’époque, quand nous partions en tournée, il faisait des tas de photos de ses enfants pour pouvoir se les repasser dans le tour bus, le soir après les concerts. Ca lui faisait du bien. Et je le comprenais maintenant, même si je les voyais tous les jours. C’était nécessaire. « Comment va Liam ? Bien, j’espère ! Et toi ? Tu tiens le choc, quand même ? »

L’aisance et la fraîcheur de ma cousine me fait un bien fou. Je commence à devenir folle enfermer entre ses mûrs. Je n'attendais qu'une chose que Liam rentre de l'hôpital. Alors, avoir un peu de compagnie me fait du bien.
Je regarde avec émotion et grand plaisir toutes les photos de mes petits cousins. Ils sont si mignon, si adorable... Par réflexe je caresse mon ventre. J'espère que mes petits seront aussi beau que les siens et aussi sage...

- Liam ça va, il est assez impatient que ça soit la fin, mais il est un peu sur les nerfs quand il a sa fille... Elle n'est vraiment pas contente d'être grande soeur dans quelques mois.

Je lui redonne son téléphone, et essaie de prendre mon verre pour boire un peu. Mais il m'est difficile de bouger.

- J'ai qu'une hâte, c'est qu'ils sortent.... je suis une baleine qui tourne en rond dans son bocal.

J'en ai vraiment marre, j'ai lus une tonne de revue médicale, des romans et j'ai même réussis a regarder les grands classiques que je n'ai jamais eu le temps de regarder.

- Mais, bon, ne parlons plus de moi. Parlons mariage.... A quoi tu as pensé pour nos amoureux ??

J'ai largement eu le temps de penser à pas mal de truc pour faire plaisir à Ethan.

Ella faisait défiler les photographies que je prenais très - trop - souvent de mes enfants, avec un sourire béat sur le visage. Je savais qu’elle adorait les enfants, cela se voyait, et j’avais hâte de la voir à l’œuvre avec ses propres bébés. Et j’avais hâte de rencontrer mes petits cousins-cousines. Ce serait une joie, et le bonheur emplirait mon deuxième couple préféré après Ethan et Oli, bien sûr. « Mary-Eleanor finira par s’habituer, il ne faut pas qu’il s’inquiète. C’est compliqué pour les enfants de devoir partager leurs parents, j’en sais quelque chose.. Andrew, le grand de Matt, il avait toujours du mal à me supporter au début. Parce que je lui piquais son père, en gros.. » Et au final, quand on se voyait, même si c’était rare, il me sautait dans les bras en m’appelant tata, et il était heureux que je fasse partie de sa vie, ainsi que ses demi-frères et sœur. « Tu verras, ils vont pas sortir dans si longtemps que ça. C’est des jumeaux, tu n’iras pas à terme, tu le sais bien. » Je lui souris en posant doucement ma main sur mon ventre bien arrondi, et le caressai quelques instants avant de laisser sa propriété privée à Ella.

Vint ensuite le sujet du mariage et je souris grandement à ma cousine en la regardant. « Je leur demandé à avoir Clio avec moi toute une journée pour préparer sa tenue de mariage. Je compte lui faire essayer plein de robes pour voir quelle couleur lui ira le mieux, tu as une idée ? » J’étais très excitée. J’adorais les mariages, même si le dernier auquel j’avais assisté - le mien, en l’occurrence - n’avait pas été si joyeux que cela. « Sinon, pour le mariage en général, je ne sais pas… est-ce qu’ils voudront vraiment que l’on prévoit des choses spéciales ? »

Ce que j'ai toujours adoré avec ma cousine, c'est qu'elle est toujours de bon conseil. Elle me rassure sur tout et n'importe quoi. Depuis que je suis enceinte, je l'appelle un peu trop souvent, mais à qui d'autre je pouvais me confier ? Certainement pas à ma génitrice et ni à Juliet, je ne voulais pas lui faire de peine en m’épanchant sur mes soucis de femme enceinte.

- J'ai malgré tout une chance minime d'aller jusqu'au bout...

Enfin, pour le moment ils restent dans mon ventre et c'est bien mieux, même si, je veux les rencontrer, voir leur petit nez, leurs petits pieds.... Mais ils doivent rester encore un peu pour être sur de ne pas avoir de problème par la suite.
Parler du mariage de mon meilleur ami va me faire du bien, j'angoisse beaucoup pour cette grossesse et je sais que ce n'est pas bon pour mes bébés. Alors la détente sera de parler de l'union d'Ethan et d'Olivier.

- Oh, c'est une très bonne idée, cette petite est adorable. Spéciales.... je ne sais pas, mais non ordinaire je ne dis pas. Ils sont spéciaux pour nous alors on doit réussir à trouver quelques petites choses pour que cette journée soit belle. Ethan est fan des voitures, et Oli des animaux alors je pensais faire une déco mêlant les deux pour la soirée.

J'ai parfois des idées folles avec mes hormones en ébullitions.

En réalité, je ne savais pas si je croisais les doigts pour qu’elle aille jusqu’à son terme et qu’elle accouche à la période où c’était prévu, ou bien si j’espérais pour elle qu’elle ne réussisse pas et que les bébés arrivent avant. Elle allait vraiment en avoir marre de ne plus pouvoir bouger, j’en savais quelque chose. Pour l’instant, il n’était de toute façon pas question qu’elle accouche maintenant. D’abord il y aurait le mariage de nos amis, et ensuite on pourrait se consacrer à la naissance des petits bouts.

J’étais très enthousiaste à l’idée de préparer des bonnes idées pour leur mariage. Cela occuperait Ella, qui devait s’ennuyer de pied ferme depuis quelques temps, et moi j’adorais imaginer des idées farfelues. Alors on devrait bien trouver des choses qui leur ferait plaisir. J’étais d’accord pour dire qu’une décoration à leur image était obligatoire, mais je n’étais pas certaine qu’un mélange de voitures et d’animaux ferait bon ménage. « Peut-être qu’on pourrait trouver une vieille voiture à louer pour la journée, ils pourraient arriver dedans et repartir dedans ? » Je sortis un carnet de mon sac à main et commençai déjà à écrire ces quelques idées, en titrant la page Mariage d’Ethan et Oli. « Et on pourrait trouver des voitures miniatures à placer sur les tables, si tu veux ! En ce qui concerne les animaux, tu vois déjà comment on pourrait les incorporer ? » C’était compliqué, parce que même si ce n’était pas leur mariage, les gens allaient bien entendu juger et critiquer, une chose que je n’allais pas spécialement accepter d’entendre. « Et je pense que chaque invité devrait ramener quelque chose qui lui rappelle la personne qui l’invite, Oli ou Ethan, qu’en penses-tu ? » Les idées fusaient, et ça me plaisait. A la fin de cette journée, nous aurions déjà un plan d’attaque !

Je ne pus qu’éclater de rire au souvenir qu’Ella eut en tête. Je savais bien entendu à quoi il faisait référence, elle m’avait expliqué, il y a longtemps, qu’avant de connaître Olivier, Ethan avait été un plan cul et qu’elle avait passé de très bons moments avec lui, il y a quelques années. Mais c’était avant Oli, c’était Liam, c’était avant que tout soit posé comme maintenant. « Ca pourrait être très drôle, ceci dit, les gens ne sauraient pas avec qui tu aurais ce souvenir en commun. » Je lui fis un clin d’oeil avant de rire à nouveau. Je me repris rapidement pour ne pas rester hilare et pour pouvoir continuer la conversation sérieusement. « Ethan sera fou, tu connais son modèle préféré ? Il faudrait qu’on puisse éviter de demander à Oli, ça lui mettrait la puce à l’oreille… » Je notai tout ce que je pouvais, frénétiquement, en prenant soin de ne rien oublier et ne pas brider les idées que nous pourrions avoir. « J’adore les ballons, tu pourras en commander, alors ? » Je savais qu’Ella prendrait tout cela autant à cœur que moi, et que nous n’aurions aucun mal à tout organiser, le jour J.

Rire ça fait du bien, mais en même temps, ce n'était pas si agréable que ça avec les deux bébés dans mon ventre. Ils étaient loin d'être calme à ce moment précis. Les nuits avec Ethan était loin d'être calme, il m'a appris beaucoup de chose, je ne pourrais jamais assez le remercier.
La marque de voiture....

- Laisse moi réfléchir, il me l'a dit des tonnes de fois.... un truc italien.... aaah ça va me revenir.

Je caresse mon ventre essayant de calmer mes bébés tout en me rappelant nos conversations avec Ethan.

-Ah ça y est ! Une Alpha Roméo !

Je suis plutôt fière de moi, d'avoir retrouver se détail. Après tout, j'ai une bonne mémoire, et puis, Ethan m'embête tellement avec ses voitures.

- Les ballons, pas de problèmes.

J'ai au moins une tâche qui me sera simple d’exécuté du loft.

- Pour la musique ? Tu vois un orchestre ou un groupe ou encore un DJ ?

C'est très important la musique, surtout pour que la soirée se passe bien.

Je me disais qu’il fallait vraiment que je connaisse un peu mieux Ethan. Evidemment que je connaissais Oli quasiment par coeur, à part les petites parts de lui qu’il n’avait pas encore voulu me montrer, mais Ethan, c’était une autre histoire. Je ne l’avais vu que très peu de fois comparé à Oli, mais j’avais déjà bien cerné le personnage. Il était taciturne à ses heures perdues, mais avait un coeur grand comme ça… et il aimait les Alfa Romeo. Bon. Cela rendrait le travail plus simple, nous savions déjà vers quelle marque pour tourner. Il faudrait peut-être savoir quelle gamme il préférait dans cette marque, et ce serait parfait. « Je vais me renseigner alors, c’est chouette que tu aies retrouvé la marque ! Merci, t’es la meilleure ! » Le sujet passa sur la musique, et je pris quelques instants pour réfléchir. Mon esprit grandiloquent - et j’avais été élevée à cet escient - me disait de chercher un superbe orchestre pour ce grand évènement. J’étais une enfant de la musique classique avant tout. Mais je me disais qu’Ethan surtout, mais également Oli, voudraient peut-être quelque chose de plus simple pour leur mariage. Un orchestre, c’était peut-être trop. A moins qu’Ella parlait d’un petit orchestre simple et bon enfant ? Hors de question. « Je vais me charger de ça, j’ai quelques copains dans le milieu, ne t’en fais pas ! » Evidemment, je demanderais l’avis de Thomas, c’était lui qui savait quel artiste était le plus approprié. Je m’en remettrais à lui. « Il reste autre chose ? » Je cochais les points sur ma liste mentale, mais j’avais l’impression d’oublier plein de choses. Mon mariage n’était pourtant pas si loin, en y repensant…

A regarder ma cousine être si heureuse à préparer ce mariage, je me sens moins stresser. Dans quelque mois, j'allais mettre au monde ces bébés, me fait peur. Je suis médecin, je sais toute ce qui peut arriver, les bonnes comme les mauvaises choses.
Mais je ne devais pas penser à ça, pas aujourd'hui ni les prochains jours d'ailleurs. Je devais me concentré sur le mariage c'était le plus important.

- La nourriture, mais je pense que c'est la partie la plus sympa pour les mariés.

Après tout, je n'en savais rien, je ne me suis jamais marié, je fais confiance à Abby pour ça. Je caresse mon gros ventre, et je soupire.

- Même si je dois bien avoué que je ne serai pas la dernière pour goûter tous les gâteaux.

Mes hormones me joue des tours et joue avec mes envies. Hier, j'ai eu envie de manger des scones à trois heures du matin. J'en ai marre de ces envies bizarres à n'importe quelle heure.

- Je crois qu'on a tout pour un début, si les idées nous viennent, on aura encore du temps pour prévoir.

Et puis, ce n'est pas comme si je n'avais rien d'autre à faire.

Nous avions probablement fait le tour de toutes les grosses lignes qui étaient nécessaires à un mariage en bonne et due forme. Je ne pensais pas avoir oublié quoi que ce soit, parce que je faisais un rewind de mon propre mariage avec Matthew depuis le début. Bien sûr, il y aurait des détails à peaufiner, mais pour le moment, nous avancions déjà vraiment très bien. Et puis, mine de rien, nous avions encore un peu de temps devant nous, même si l’échéance allait arriver très vite. J’avais hâte de voir mon couple d’amis s’unir pour la vie. Pour le meilleur et pour le pire. Et le meilleur restait à venir…

« Evidemment que tu vas goûter les gâteaux ! Parce qu’on va les choisir nous-mêmes ! Hors de question qu’on laisse ça aux garçons ! Ils seraient capables de tout gâcher ! » On ne travaillait pas d’arrache-pied comme des forcenées pour que deux débilos ruinent toute la fête. Les connaissant - du moins surtout Olivier - ils seraient capables de choisir les gâteaux les plus dégoûtants du monde, avec leurs goûts immondes. Il fallait partir sur des bases saines et solides. S’ils pouvaient choisir la nourriture, le buffet, les repas… ils nous laisseraient le choix des gâteaux. Bien entendu, je sentais que cela plaisait beaucoup à Ella. « Et avec cette histoire de gâteaux, je pense que l’on a terminé notre check-list, ma belle, repris-je en souriant. Mais tu devrais peut-être te reposer, je suis là en train de m’égosiller autour de toi, mais parfois j’oublie que tu portes mes deux magnifiques petits cousins en ce moment même ! Je ferais mieux de décoller… » Je commençai alors à me lever et à ramasser mes affaires que j’avais bien sûr éparpillées. Ella avait besoin de calme et de repos, et ce n’était pas en m’éreintant à préparer un mariage qu’elle allait obtenir ces deux principes…

Quand Abby me dit qu'on pourra goûter les gâteaux, ça me donne le sourire. Rien que l'idée d'avoir toutes ses saveurs dans ma bouche me donne déjà des envies.
Je regarde ma cousine, quand elle me dit qu'elle veut partir.
Mes larmes montent vite, je n'avais pas envie qu'elle s'en aille. Je me sentais seule toutes ses journées où je dois attendre le retour de Liam. Parfois, j'aimerai qu'il reste tous les jours avec moi, et parfois je voudrais juste qu'il parte. Mais là, je n'avais pas envie qu'Abigail me laisse.

- Tu veux pas rester encore un peu ?

Essayant de ne pas tomber en sanglot. Je sais que c'est les hormones qui parlent, qui réagissent et me sentir comme ça me donne encore plus envie de pleurer.

Ella avait l’air passablement accablée que je lui dise que j’allais prendre congé d’elle, pour la laisser se reposer. Ses yeux s’humidifièrent en moins de temps qu’il ne fallait pour dire « ouf » et je me sentis aussitôt culpabiliser très fort en imaginant que c’était moi qui la faisais pleurer ainsi. Elle retenait ses larmes, mais sa petite voix ne masquait guère ce qu’elle pensait au fond d’elle-même, lorsqu’elle me demanda si je ne voulais pas rester encore. Je souris, avant de me précipiter vers elle pour la consoler. « Bien sûr que je vais rester, pardon Ella ! » Après tout, ce n’était pas très grave si je restais plus longtemps, ou même la nuit. Les enfants n’étaient pas seuls. Tom les gardait à la maison, il faisait cela très bien, je n’aurais qu’à lui envoyer un message pour qu’il soit au courant, et c’était réglé. « Tu veux que je te tienne compagnie cette nuit ? » Peut-être qu’elle était stressée par cette grossesse, c’était sa première, et elle avait sûrement peur de plein de choses. Surtout que son homme n’était pas toujours là, et il suffisait qu’il soit de garde pour qu’elle passe sa nuit toute seule. J’imaginais bien comment c’était… J’avais vécu ce genre de soirées affreuses lors de mes grossesses, alors que Tom, ou que Matthew était en tournée. C’était une abomination sans nom, ou l’on se jouait toutes sortes de scénarii différents… qui finissaient tous mal. Evidemment que j’allais rester avec ma cousine si elle le désirait.

C'était trop tard, la vanne des larmes étaient ouverte, je n'arrivais plus à m'arrêter. Il n'y a pourtant rien de vraiment triste, mais rien que l'idée de me retrouver toute seule jusqu'au retour de Liam.
Reniflant, je regarde Abby tout en essayant d'être assez clair entre mes sanglots.

- Je ne veux pas être toute seule....... Liam devrait rentré pour le dîner.

J'essai de me redresser pour aller me chercher un mouchoir, mais même pour ça je ne peux pas le faire sans aide. Je tape des pieds comme une enfant de trois ans faisant un caprice.

- Comment tu as fait pour survivre à ça ?! Et trois fois en plus ?!

Et voilà qu’elle pleurait, sans discontinuer. J’étais effarée, parce que je n’avais jamais voulu la mettre dans cet état là. Pauvre Ella, qui cédait à la pression des hormones. Mais je connaissais bien cela, j’y étais passée avant elle, et ce n’était pas du tout de bons moments à vivre sereinement. Je n’imaginais pas ce que l’on ressentait pendant une grossesse gémellaire, c’était potentiellement pire que durant une grossesse plus habituelle. En tout cas, elle n’avait pas l’air très bien. « Je vais rester avec toi jusqu’à ce que Liam rentre, d’accord ? » J’espérais juste qu’il ne soit pas trop fatigué ou de mauvaise humeur, parce qu’elle avait besoin de sa présence, de lui, en règle générale. Je connaissais bien les hommes, ils se moquaient bien souvent de nos états d’âme. Hors de question que je laisse ma cousine adorée entre les mains de Liam s’il n’en prenait pas soin ce soir. Sa question me fit rire doucement. « Tu verras qu’on ne s’y habitue jamais, mais on comprend comment on a survécu une fois qu’ils sont là. » Elle n’en redemanderait pas de si tôt, parce qu’elle aurait des jumeaux et que ce serait bien assez de travail en une seule fois… mais dès qu’ils seraient plus grands, elle aurait envie de recommencer, et de revivre ces neuf mois abominablement géniaux. Je me relevai doucement pour aller lui chercher la boîte de mouchoirs et lui ramener, puisque son visage luisait de larmes.

En me réinstallant dans le canapé, à mon aise, je passai un bras sur les épaules d’Ella, pour la réconforter. Elle n’avait vraiment pas l’air bien, mais que pouvais-je faire à part la rassurer, lui dire que tout irait parfaitement bien, comme sur des roulettes ?  Intérieurement, je soupirai, je ne me sentais pas très utile, mais ce n’était pas une bonne idée de lui montrer cela ; elle comptait sur moi. Ma cousine avait vraiment l’air de s’en vouloir, pour aucune raison, à part se détester pour la forme. « Qui te dit que je ne me suis pas sentie moche et chiante ? repris-je en riant encore un peu. On l’est toutes, une fois qu’on est enceinte. C’est pas un crime ! » Je lui fis un bisou sur sa joue toute mouillée pour lui remonter le moral, alors de poser ma tête sur son épaule. « Moi je te trouve bien trop jolie comme ça, je suis presque jalouse tellement t’es belle ! » J’exagérais peut-être un peu, mais c’était pour la bonne cause ! Puis, je décidai de changer de sujet, pour ne pas qu’elle soit en boucle sur son poids, sa taille, et son caractère de cochon. « T’as eu quoi comme envies bizarres pendant ta grossesse ? Moi j’avais les asperges… les aubergines parfois… Matthew n’y comprenait rien du tout, ça le faisait beaucoup rire ! » J’aurais pu avoir envie de fraises, comme toutes les femmes enceintes mignonnes et normales. Pas d’asperges, quoi !

Plus j’y réfléchissais, et plus je retrouvais des envies étranges que j’avais eues durant mes trois grossesses. La première c’était passé plutôt normalement, j’avais eu envie de fraises en plein milieu de l’automne, des scones, du chocolat en plein milieu de la nuit, une envie me réveillant sans raison. Mais pour les deux autres, ça avait été complètement différent. La folie du père devait y être pour quelque chose, du moins c’était ce que je me disais à l’époque pour me rassurer d’un éclat de rire. Des asperges, donc, des choux, d’autres légumes pas très ragoûtants en temps normal, du jus de carotte à la place du jus de fruits habituel du matin, de la grenade, du chocolat à la menthe, alors que je détestais cela… bref, ça avait été plutôt amusant. Mais rien qui pouvait surpasser ce que me disait Ella… Des cookies… avec du fromage… « C’est dégoûtant ! répliquai-je en éclatant de rire. Vraiment Ella, je sais pas comment tu peux avoir des envies pareilles ! » Et alors le fait de tremper tout cela dans le café me fila une envie de vomir incroyable. Je ne pouvais plus m’arrêter de rire, même si je découvrais en même temps que ma jeune cousine transgressait les saintes règles de la grossesse. C’était trop drôle pour se retenir ! « J’espère qu’une fois que tu auras accouché, tu reviendras à la raison, hein ! D’une, ce n’est pas très nourrissant, et en plus ça t’obliges à boire du café tout ça ! » Je n’allais pas la blâmer. C’était arrivé plusieurs fois que je mange du poisson cru, ou de la viande pas très bien cuite non plus pendant mes grossesses, et pour autant, mes enfants n’étaient pas nés avec trois yeux ou huit bras !

Je hause les épaules un peu honteuse, ce n'était pas ma faute si mes hormones me demandais des choses étrange et pas du tout super bon. Mais pour le moment j'aime assez.

- J'espère bien. Je sais que ce n'est pas du tout bon, mais que veux tu....

Parler avec Abby est une bonne chose, ça me fait du bien. Rire, et surtout avec qui d'autre je pouvais me confier sur ma grossesse. Et puis j'ai tous mes doutes sur le fait d'être une bonne maman, au vue de la mienne, alors que je sais tout a fait que nous ne ressemblons pas à nos mères.


- Abby..... tu crois que je vais les rejeté ? Et si je faisais comme ma mère ?


Je ne suis pas à l'aise, même si Liam me dit que je me sors bien avec sa fille, il ne doute pas de moi.

« Ne t’inquiète pas, je te charrie ma belle ! lançai-je d’un ton joyeux. » Ella avait l’air vraiment honteuse de ce qu’elle me racontait, mais une grossesse était un moment tellement précieux et étrange à la fois, il fallait simplement vivre tous ces moments avec passion et profiter à fond. Elle trouvait peut-être que c’était étrange, et elle en avait probablement marre de tout cela, bien sûr, mais elle verrait, après son accouchement, que les choses n’étaient pas si nulles pendant qu’elle était enceinte.
La conversation redevint plus sérieuse, et je vis le regard d’Ella se remplir d’angoisse et de stress, lorsqu’elle me demanda implicitement ce qui allait se passer si elle faisait comme sa mère, ma tante, avait fait avec elle. « Ce ne sera pas le cas, tu le sais bien, tu n’es pas comme elle. » Je secouais la tête. Darcy était vraiment quelqu’un d’étrange. Mes cousins n’avaient pas été mal aimés comme Ella, et je n’avais jamais compris ce qu’il s’était passé pour que ma tante soit aussi méchante avec elle. Pourtant, ma cousine était douce, gentille, parfaite. Elle n’avait jamais rien fait de mal… et quand bien même ce serait le cas, ce ne serait jamais une raison de l’avoir traitée comme elle l’avait fait. « Tu seras une mère parfaite, Ella, je le sais… Si tu te poses la question, c’est que déjà au fond de toi, tu sais que tu ne feras pas les mêmes erreurs ! » J’essayais d’être la plus rassurante possible, pour ne pas l’angoisser davantage, mais c’était légitime qu’elle se pose ces questions, la pauvre… Il fallait simplement qu’elle soit plus confiante en elle-même, et en Liam, qui ne la laisserait jamais maltraiter ses enfants, probablement.

Les paroles de ma cousine me font du bien quelques secondes, et mes angoisses reviennent. Je sais très bien que c'est stupide, mais c'était plus fort que moi.

- Et si je les aimais pas ? Et si je n'y arriverai pas ? Deux bébés plus la fille de Liam... on va avoir une grande famille ? Et si je ne supportais pas tout ça ? Abby.... j'ai peur tu sais....

C'était bien la première fois que je le disais à voix haute. J'en parlais très peu avec Liam, de peur qu'il s'énerve, et puis je voulais passer du temps avec lui, j'adorais l'entendre me parler de l'hôpital, c'était mon meilleur feuilleton de la journée.
Les larmes aux yeux, j'essaie de ne pas craquer une nouvelle fois et je fixe ma cousine, elle était passer par là, et puis il y a eu la mort de Matt elle c'était retrouvé toute seule avec ses enfants.... Elle était la meilleure mère que je connaissais, le meilleur model que j'avais.

Pour moi, c’était normal qu’elle ait peur. Ella n’avait pas eu le meilleur exemple dans sa vie pour être une bonne mère, mais elle devait avoir cela dans le sang. Elle avait sûrement tout pris de son père, qui avait été un père… moyen, certes, mais qui se rattrapait tout de même parfaitement bien ces derniers temps. Il y avait du bon en elle, pas comme dans sa mère. « Tu seras parfaite, j’en suis sûre. Tu as eu l’habitude d’avoir une grande famille, déjà, et ce n’est rien que trois enfants. J’en ai trois aussi ! » Je lui adressai un clin d’œil. J’en avais trois, des petits, qui étaient tous les miens en plus de cela… et qui n’avaient plus de père pour deux d’entre eux. Si Franz pouvait encore voir son papa quand il le voulait depuis que Tom s’était rapproché de nous, à mon plus grand bonheur, ce n’était pas le cas de Jo et Léo… « C’est normal d’avoir peur, parce que c’est la première fois que ça t’arrive, mais quand tu poseras les yeux sur tes bébés, tu n’auras plus aucun doute, j’en suis persuadée. » Vraiment, je ne doutais pas une seule seconde de ma cousine. Elle avait Liam, ils s’aimaient tous les deux, et les bébés ne seraient que l’accomplissement de leur couple. Tout irait bien. Il fallait juste qu’elle croit en elle, et qu’elle ne panique pas pour aucune raison. « On en reparlera dans un an, et tu me diras que j’avais raison ! » Je ris doucement en caressant doucement son épaule, puis son bras. Je voulais avoir raison, c’était sûr, comme d’habitude, mais là, j’avais vraiment de grandes chances de gagner mon pari.