Sinéad est une femme de taille moyenne, avec une silhouette gracieuse et élancée. Des jambes que certains disent interminable et un maintient parfait. Ce qui peut la faire passer pour hautaine, mais en vérité, c'est à force d'entrainement qu'elle l'a acquis. Naturellement blonde, elle aime la fantaisie et ses cheveux changent régulièrement de couleur aux gré de ses envies. Elle a un style vestimentaire classique et sobre, un peu sévère par moment. Pourtant, elle adore les costumes d'époque et il lui arrive d'en porté pour son bon plaisir lorsqu'elle en a l'idée. Elle a de grands yeux bleu perçant, qui donne l'impression d'être constamment dans son viseur. Elle n'a pas de tatouage, ni de piercing. Ce sont de douces frivolités qui ne pouvait pas passer avec son ancien métier.  

La première chose qui marque chez Sinéad, c'est cette recherche constante de l'excellence dans tout ce qu'elle entreprend. Sans être parfaitement maniaque, elle est perfectionniste. Elle a un côté sévère qui se dégage de son maintient et du précédent trait de caractère mais elle n'en demeure pas moins très pédagogue. Elle veut le meilleur oui, mais elle vous expliquera comme y parvenir. C'est une personnalité optimiste, même si teinté par la mélancolie depuis la perte de son époux. Protectrice, elle l'est avec son filleul, car elle n'a pas eu l'occasion d'avoir d'enfant elle-même. Boudeuse, elle peut l'être quand elle n'obtient pas ce qu'elle veut et ses silences en disent souvent plus long que ses éclats de voix. Si elle peut paraître froide au premier abord, c'est pourtant quelqu'un qui aime s'amuser et apprendre en s'amusant. Elle sourit beaucoup en règle générale, même si pour l'instant, elle n'a plus vraiment de raison de le faire.  

C’est à Toronto, que Sinéad a vu le jour, dans une famille aimante et unie. Elle aura également une petite sœur : Morgane. Les deux fillettes n’ayant qu’un an d’écart, elles partageront tous ou presque. Les jeux, les vêtements et les biscuits en cachette, mais la passion de la danse, il n’y a que Sinéad qui la développera. Morgane, elle, se destine plus au dessin. Il faut dire que les deux filles ont des parents déjà eux-même dans l’artistique. Aussi, Sinéad intégre-t-elle très jeune les cours de danses classiques et rêve déjà des planches des grandes maisons.

Ce n’est pas pour autant, qu’elle néglige ses études, bien au contraire. Ses parents mettent un point d’honneur à ce qu’elle reçoive de bons résultats. C’est d’ailleurs grâce à cela, qu’elle pourra intégrer l’école de danse de l’Opéra de Paris et partir vivre là-bas chez sa tante paternelle. Ainsi, Sinéad vit certes loin de ses parents et de sa sœur pendant près de six ans, mais elle peut rêver à sa guise de devenir danseuse étoile. Et danseuse étoile, elle deviendra, elle se l’est juré.

La pratique, la recherche permanente de la perfection payeront finalement. De simple danseuse, intégrant une petite troupe d’un opéra allemand, elle devient danseuse aguerrie et travail un temps au Bolchoï, avant de devenir la danseuse étoile de l’opéra de Toronto. Et en revenant sur ses terres natales, elle rencontre également son futur époux. Non pas que ce soit un sombre inconnu, Nathan était son voisin lorsqu’ils étaient enfants. Ils se voyaient lorsqu’elle revenait au Canada. C’était une relation tumultueuse, mais lui voulait devenir militaire et l’était devenu entre-temps. Il partait en mission, elle partait pour un contrat ou l’autre à l’étranger. Ce fût un mariage heureux et somme toute bien assortit.

Lorsqu’elle ne dansait pas sur les planches des opéra, Sinéad donnait des cours de danse à l’école de l’opéra de Toronto. Sa carrière de danseuse étoile s’est brusquement arrêté, il y a un an de cela, après une mauvaise chute et des ligaments déchirés. Mais qu’à cela ne tienne… Le directeur de l’opéra lui proposa le poste de metteuse en scène, connaissant après tout le monstre de travail qu’elle était et son souci du détail. Entre cours aux enfants et la mise en scène, Sinéad se mit à penser qu’il ne manquait après tout dans sa vie de femme marié, qu’un enfant.

Et d’enfant, il n’y aurait pas. Nathan n’en voulait pas, c’était un sujet de dispute récurent, et jusque-là, Sinéad savait qu’il avait raison. Leurs vies mouvementées ne s’y prêtait pas, mais désormais, elle était fixe. Mais son homme n’en démordait pas et la veille de son dernier départ, ils s’étaient encore disputés à ce sujet. Sans savoir, que ce serait la dernière fois qu’elle le verrait.

Cela fait six mois maintenant, depuis l’annonce de son décès en mission. Six mois que son monde s’est complètement effondrer. Six mois, que la bouteille de vodka lui fait les yeux doux. Six mois, que le coéquipier et ami de son époux refuse de lui dire la vérité. Six mois à pleurer dans son lit avec le dernier cadeau de Nathan entre les bras, cette petite chienne Corgi qui ne la lâche plus.