J'ai trop bien dormit... contre lui, avec lui, et je le regarde dormir. On a passé quelques jours dingues, et il doit repartir vers Boston... son chien y est tout seul. Et c'est avec regret, que je le laisse partir, lui promettant de réfléchir à cette maison... à sa proposition, et après avoir fermé la porte de ce château, qu'il appelle maison, je prends un taxi direction le drake hotel. J'y retrouve une Sol à moitié endormie.

- Habille toi, je t'emmène quelque part. je lui dis, en l'embrassant sur la joue.

J'attends qu'elle ne soit prête, pour commander un nouveau taxi.

- Désolée d'avoir été là en dents de scie pendant ces 4 derniers jours... j'étais avec Dave... Dis-je le feu léger aux joues. Il faut que je te montre ça. Viens descends.

Je paie le taxi, contourne le véhicule et vais rejoindre Sol sur le trottoir face à la maison.

- ça c'est... ce qu'il a acheté il y a 4 jours... Commençais-je en lui montrant la maison. Viens je vais t'expliquer.

Je prends la main de Sol, et on se dirige vers la porte d'entrée, que j'ouvre avec les clés, et je la laisse entrer. 3 grandes chambres avec leur propre salle de bain, un grand salon, une cuisine immense, un jardin avec un jacuzzi, une cave à vin en bas, et un dressing de folie...

- Ne me regarde pas comme ça Sol... j'ai rien fait de si particulier pour qu'il achète cette maison... je lui ai juste dit que je voulais plus d'hôtel entre nous... Lui dis-je en marchant vers l'escalier. Viens, je vais te montrer un truc.

Je traverse le grand couloir, vers une porte fermée, que j'ouvre pour qu'elle y découvre une chambre non encore décorée, mais ça ne saurait tarder.

- ça c'est ta chambre...  dis-je alors.

Pour qu'elle réalise que ce n'est pas la maison de Dave et moi... pour qu'elle réalise que mon homme nous a payé une maison, aussi pour qu'elle puisse y vivre... Ce qui est, le plus beau cadeau qu'on pouvait faire.

Les cheveux en pétard, je me redresse à la suite du baiser de Graziella sur ma joue. Les yeux mi-clos, je soupire puis m'etire. Quelle nuit de mes deux ! J'ai les terreurs nocturnes qui ont repris, sans parler des cauchemars. Je chasse rapidement mes idées noires pour me préparer, ne comprenant pas trop pourquoi mon amie semble soudainement si pressé, bien que voire sa bonne humeur me réjouit.

- Ah monsieur baballe était là ! Je comprends mieux ton absence... T'es toute excusée.

D'un petit sourire moqueur j'attrape ma tenue du jour et file me préparer dans la salle de bain. Une douche, un trait d'eyeliner sur chaque œil et nous voilà partie.
J'observe le paysage défiler à travers les vitres du taxi tandis que mon rythme cardiaque s'accélère progressivement ; où est-ce qu'on va ? Lorsque le véhicule s'arrête enfin je cligne des yeux. Quoi ?
Mon corps quitte le siège sans que je ne me rende vraiment compte de la situation mais Graz me prend la main, m'embarquant dans cette maison aux allures de palace.

J'observe, je visite bercer par les douces paroles de ma rouquine préférée et à vrai dire je ne sais pas quoi ajouter. Mon regard se promène du sol au plafond avant que je fixe Graz, bouche bée.

- Mais t'as fait quoi ?! Ma parole il doit être raide dingue de toi ! Laisse échapper ma bouche à mesure que je me fais traîner en direction d'une énième pièce.

Ce n'est que lorsque mes pupilles croisent celle de Graz que je saisis vraiment quel est cet endroit. La porte s'ouvre sur un endroit spacieux à l'odeur de peinture encore légèrement marqué.
Éblouie, je demande naïvement.

- Je peux ?

Mais le signe de tête que m'adresse ma copine de déboires sonne comme la plus belle autorisation. Timidement, j'avance au sein même de la salle puis pose mon sac sur le lit ; j'ai les larmes qui me montent aux yeux. Ma chambre. Ni une, ni deux je cours prendre dans mes bras Graz et la serre de toute mes forces.

- C'est chez nous ? C'est vraiment chez nous ?! C'est trop beau !

Plusieurs pleurs m'échappent ; ce n'est pas douloureux, bien au contraire. Je me sens si heureuse.

- Il faur qu'on le remercie... Il... Il faut... Épouse le ! Je sais pas ! Ohlala... Graz c'est tellement... Une vraie maison. J'en avais pas eu depuis une éternité !!! Fis-je en riant malgré l'émotion.

J'avais plus ou moins prit ma décision, avant de voir son sourire, ses yeux qui brillent et ses cris de joie. Comment lui retirer ça maintenant? Il faudrait être un monstre, que je ne suis pas.

- Non je n'ai rien fait... je sais pas, il est... sexy... gentil... et tellement bon au lit! M'exclamais-je avant d'éclater de rire, en tombant sur le lit de Sol. C'est bien simple, il a une bite énorme... et parfaitement faite pour moi !

Je me redresse, posant ma tête sur ma main, pour la regarder.

- Pas de mariage, ce n'est pas fournit avec la maison, mais je lui cuisinerais italien un soir, du vrai italien j'entends... pas un panini de rue, un vrai plat de pâtes... Ah et .... attends... je sais pas si tu avais vu ce courrier, c'est la réception de l'hôtel qui me l'a donné.

Je me relève et vais prendre le courrier dans mon sac à main, pour le lui tendre.

- Ils les ont fait cracher... je parlais des dirigeants du MS. On a un chèque chacune... je te laisse découvrir le montant...

Je la laisse oui, parce que c'est trop beau pour être vrai, ces salopards allaient raquer sévère et pas qu'un peu. Moins qu'un million certes, mais assez pour changer de vie.

- Tu n'auras plus à vivre dans la rue, je n'aurais plus à vivre sous la coupole de tel ou tel mec... on est libre...

J'explose d'un rire sonore à mon tour en m'etendant dans les draps tant les propos de Graziella sont crus. Ce genre de commentaire ça me rappelle le Mystic... Et je ne peux retenir une pensée fugace.

- T'as bien de la chance. Moi j'en ai connu des tordus, des minces, des courtes, des larges, trop larges parfois, mais jamais une qui m'a comblé. A peine si ils savaient vraiment s'en servir certains !

Je me marre une nouvelle fois puis fixe le plafond en maîtrisant ma respiration du mieux que je peux, posant une de mes paumes sur mon abdomen.

- Faudrait peut être que je finisse par m'en trouver une de bite en parlant de ça. Nan parce que là ça commence à manquer quand même... Même une biscornu fera l'affaire.

J'échange un regard complice avec mon amie puis souris en écoutant ses paroles ; elle a l'air véritablement comblée par son footballeur. Un pure bonheur pour les oreilles. Toutefois, Graziella finit par se relever pour farfouiller dans son sac. Je me relève sur les coudes en la laissant faire puis réceptionne rapidement l'enveloppe qu'elle me tend. Tandis que je défais soigneusement le papier de mes doigts, elle m'explique que ça y est. La police y est arrivé. Ils ont parles. J'extirpe progressivement le chèque pour afficher des yeux totalement ronds face au montant. C'est exorbitant.

Le visage encore marqué de surprise je me tourne vers ma "colocataire" désormais et saute de joie du lit.

- Enfin !!!! Soupire mon buste comme la plus délicate des délivrances.

Je crie. Je hurle. C'est une explosion de joie ! Une danse de la joie plus tard, je presse toujours mon bien contre ma poitrine, un sourire béat sur les lèvres.

- Je vais pouvoir faire une formation ! Ou même on pourrait fonder notre affaire ! Et... Je peux même acheter de quoi me satisfaire. Dis-je en prenant un air volontairement pervers.

Je suis heureuse. Comblée. J'exulte en bondissant sur le matelas de mon lit telle une boule d'énergie.

- Okay ! On emménage quand ?!!

Suis-je pressée ?! Bien sur que oui !

J'éclate de rire de plus belle, lorsqu'elle parle de bite avec moi. ça fait tellement du bien de rire de ce genre de discussion, le genre qu'on avait gravement là bas, et qu'ici n'a plus le même impact.

La suite, est bruyante, et elle me communique son entrain, je sautille avec elle comme une folle, en hurlant de joie, chose que je n'avais pas faite, comme ça, lorsque j'avais découvert pour le chèque.

On s'arrête toutes les deux, retombant sur son lit, comme des gamines. Elle me demande quand est qu'on emménage, et je compte les jours qui me vont nous séparer Dave et moi.

- Roh... ce soir je dirais, c'est pas comme si on avait un déménagement titanesque à opérer! Lui dis-je tournant la tête vers elle. On peut filer à l'hôtel, prendre nos valises, ramasser nos affaires et filer...

Et c'est ce qui se passa d'ailleurs. En revenant avec nos valises, je me permis de prendre le téléphone pour appeler Dave.

- On est installé... mais je te préviens que je te paierais un loyer, tous les mois... lui dis-je, affalée par dessus l'îlot central de la cuisine. Oui je ne suis pas toute seule... non il ne sera pas question de bataille de polochons en culotte... on va boire du vin, manger de la glace et parler de plaisir féminin qui s'achète... Je ris avant de lui dire un aurevoir mielleux.

Je raccroche et pose le téléphone sur le plan de travail. Je songe à ce que Sol avait dit plus tôt.

- SOL? Tu étais sérieuse en parlant de monter un truc ensemble? Lui dis-je en sortant de la cuisine, pieds nus, en chemise et culotte.

Vautrée dans le canapé, portant un tee-shirt datant de l'époque ou mon "grand-frère" Samaël me prêtait des vêtements, ainsi qu’un shorty, je me redresse pour observer mon amie s'avançant vers moi. Un sourire apparaît sur mon visage alors qu'une cuillère vide de crème glacée quitte ma bouche. Je repose mon "repas" sur la table du salon puis acquiesce vivement face à la question de Graz.

- Oui, bien sûr ! Je pense que tu serais l'une des seules personne avec qui j'aimerais réaliser un truc.

Me réinstallant dans le moelleux des coussins environnants, je poursuis la conversation.

- T’imagine pas un commerce ou un truc du genre à nous ? Genre vraiment à nous ? On le créer, on le construit et on le fait ? Hasarde ma voix tandis que j’installe mon menton dans le creux de ma main.

Face à la mine songeuse de mon interlocutrice j’esquisse un sourire puis acquiesce comme pour intensifier mes propos.

- Un endroit rien qu’à nous ! On aurait des comptes à rendre à personne Graz et on ferait ce qu’on voudrait. Liberté totale et surtout : nos règles, nos lois et notre argent. On pourrait même rembourser ton Dave si on s’y prend bien.

Ainsi je termine mon cheminement par cette affirmation avant d’empoigner un coussin et de le presser contre mon buste. L’idée est lancée ! Il ne reste plus qu’à ce qu’elle fasse son chemin dans nos esprits, d’autant que je pense qu’on pourrait intégrer une troisième personne à bord : Max, mais je soumettrais l’idée plus tard.
L’air toujours enjoué, je décoche un sourire amusé à la deuxième rouquine siégeant dans la pièce puis m’étire.

- Une pâtisserie ? Un bar ? Une librairie ? Tu te rends compte de tout ce qu’on pourrait faire ! En plus, avec l’argent qu’on a on peut se former correctement ! Ce serait énorme.

Être indépendante est désormais mon objectif de vie et je ne vais pas me priver de saisir ma chance si on me l’en donne l’occasion.

- Alors ? Partenaire ? Dis-je à mon amie en lui glissant une œillade tentatrice.

"Nos règles, nos lois et notre argent."

Ce sont les mots que j'aime, nous serions enfin libres, elle a raison, je me laisse couler dans le canapé douillet, et je l'écoute et la regarde avec toute l'attention possible. Elle insiste en fin de tirade sur le PARTENAIRE. Je souris, me mordillant la lèvre.

- Okay... pas de pâtisserie, pas de librairie... On ouvre un bar, dirigées que par des femmes, par nous en faites... Quoiqu'il faudrait une troisième... je me dis qu'avec l'omerta que j'ai brisé en balançant mes oncles, je ne devrais pas figurée sur les documents d'achats. Pour vous protéger toi et l'autre. On verra qui plus tard.

Je me mets debout sur le canapé, pour donner plus de hauteur à ma pensée.

- Et on l’appellera L'ugly Swan... un tête à queue à ces salopards, pour leur montrer qu'on pourra nous rabaisser mais que nous nous en sortirons grandies ! On laissera aucun homme nous diriger, nous dicter comment faire ceci ou cela... finit... Et puis s'il ne comprend pas, je lui expliquerais... après tout Don Corleone n'a pas formé une bonne ménagère... ou alors, les ménagères sont devenues plus sanglantes que dans mon souvenir.

Je me mordille un ongle, trop heureuse de pouvoir parler d'un projet, d'un rêve.

- Et puis tu pourras y chanter petit rossignol...

J'explose de rire devant la mine réjouie de Graz et la laisse se dresser littéralement sur le sofa. J'applaudis son discours puis rigole à gorge déployée en renfonçant mon dos dans le moelleux du meuble. Décidément !
Je tape alors dans mes mains puis reprend de plus belle.

- Oho ! Tu seras notre protectrice attitrée !

Animée par cette joie communicative, je bats des mains et des pieds avant de lever un doigt.

- Pour la troisième personne on pourrait demander à Max ! Elle s'en est sortie non ?! Je pense que si on demande a notre agent de liaison qui s'occupe de nous cacher, il saura nous dire où elle est.

L'espace d'un instant nous échangeons un regard sans ajouter un mot à la façon de deux soeurs dans la conivence. J'acsquiesce en agitant mes sourcils puis me dépêche de récupérer un papier dissimulé au sein de mon sac. Rapidement je tends la feuille en direction de mon amie puis me colle davantage à elle afin de lui montrer ce qu'on peut lire dessus.

- Regarde, ce vieux bar est à vendre depuis plusieurs années visiblement. Le prix me semble correct et le numéro de l'agence est juste en bas. On pourrait peut-être appeler pour demander une visite ?

Pour la première fois je me prends aux jeux de rêver, de songer à un avenir meilleur et c'est terriblement agréable. Guettant une réponse de la part de Graz, je gigote sur le tissus du coussin. Un bar. Notre bar. Le Ugly Swan.

- Max?! La petite blonde, qui bossait aux cuisines?

Je ne connaissais pas tout le monde, j'étais arrivée à peine 8 mois avant que le MS ne ferme. Du coup, il me faudrait plus de précisions ! Sol sort un papier de son sac, pour me montrer une vieille battisse en pierres rouges, complètement délabrée au demeurant, mais efefctivement le prix n'était pas à ignorer.

- Ah... je crois savoir où c'est... Dis-je en regardant le document. Ben écoutes, appelles les, on peut aller visiter ça n'engage à rien !

Je cherche dans ma propre tête, comment faire pour réunir le trio, qui contacter plus précisément. J'attrape le pot de glace et en prends quelques cuillères.

- Il faudrait que j'appelle Duncan... le mec du FBI qui a prit ma déposition pour mes oncles, lui doit en savoir plus... et puis j'étais à son goût... avec un peu de malice et de séduction, il me dirait tout !

Je regarde Graz et acquiesce face à sa question concernant Max ; en vérité elle n'était pas blonde mais plutôt rousse. Tant pis ! C'est un détail ! Par la suite on parle rapidement de l'annonce que j'ai trouvé concernant l'ancien bâtiment en brique puis on dérive du côté d'une piste potentielle pour retrouver notre future équipière.
Plongeant à mon tour ma cuillère dans le pot, je rigole légèrement.

- Je me demande quel mec ne t'aime pas tu sais ! J'avoue que je t'admire de ce point de vu là.

Et c'est terriblement vrai ! Tant de sentiments, de séductions ! Une vraie tornade rouge Graz ! Je lui adresse un sourire puis tapote sa cuisse calmement. Mon ton se fait plus doux, plein de tendresse.

- Et je voulais te dire que je suis contente pour Dave et toi. Vraiment.

Tout en continuant de manger je finis par ajouter.

- Par contre, évite de le faire se balader nu comme un vers quand il viendra ici ! J'ai pas envie de tomber sur un cul sorti de nulle part dans la cuisine.

D'un air taquin, je donne un léger coup de coude à ma voisine de canapé puis observe la télé. "Bridget Jones's Diary"... quoi de plus romantique hein ?

- Il y en a que je laisse de marbre, et qu'importe la tenue, je te rassure ! Dis-je en mangeant de la glace encore.

- Je suis contente aussi, même s'il est plus âgé et que j'ai peur qu'il ne fasse la connerie de vouloir se marier et d'avoir des enfants... je suis pas prête... Mais bref oui... son petit cul musclé est pour mes yeux, et seulement eux.

On regarde le film, et on va s'endormir dans nos lits respectifs. Nous habituant ensuite et peu à peu à cette nouvelle maison...

THE END