J’ai longtemps désespéré de grandir un peu plus que mon mètre 68 mais ma taille n’est pas un problème, d’autres atouts la compensent largement. Svelte et sportive,  j’ai tout ce qu’il faut pour séduire, notamment de jolis yeux verts assez félins qui prennent parfois des tons azur selon la luminosité et un visage à l’ovale parfait. Je joue souvent avec mes cheveux passant du long au court et trouve amusant d’être blonde un jour et rousse le lendemain. Pour ce qui est de mon style vestimentaire c’est selon mon emploi du temps et je suis aussi à l’aise en jeans basket qu’en tailleur talons, je ne me plains pas, tout me va !

Pas très intuitive, j’ai dû perfectionner ma vivacité d’esprit au fil des années et réprimer mon impulsivité naturelle. Ma mémoire photographique et mon sens du relationnel m’ont souvent permis de me sortir de pas mal de situations embarrassantes et offert la possibilité de choisir le métier que je voulais. D’un naturel posé et réfléchi, je suis souvent de bonne humeur et sais me montrer conciliante quand il le faut, mais attention je sais aussi me montrer féroce si on me marche sur les pieds. Fidèle en amour comme en amitié, j’attends la même chose en retour.

Fille unique d’une riche famille irlandaise, j’ai reçu une éducation privilégiée dans les meilleures écoles d’Irlande du Nord, du moins jusqu’à mes 12 ans. A l’aube de la puberté j’ai commencé à me rebeller, d’abord contre la société, puis contre mes parents qui m’imposaient des règles que je ne supportais plus, seulement c’est eux qui tenaient les cordons de la bourse. Je suis donc restée dépendante d’eux jusqu’à l’obtention de mon diplôme de commerce, même si j’avais réussi à négocier mon indépendance dans un petit appartement à Belfast où je faisais mes études.
C’est pendant cette période aussi que j’ai découvert la mixité et je peux dire que j’ai rattrapé le temps perdu. Malheureusement, ou peut-être devrais-je dire heureusement, mon premier amour m’a entrainé dans pas mal de combines louches, allant de l’escroquerie à de petits cambriolages. J’ai compris trop tard qu’il se servait de moi et de mes relations pour son petit business. Arrêtés tous les deux lors d’un casse je n’ai du mon salut et un casier judiciaire encore vierge qu’aux relations de mon père.
Mais au bout de quelques semaines je me suis aperçue que j’étais en manque. En manque de l’excitation que procure le fait d’entrer dans un lieu interdit, de ce shoot d’adrénaline quand un bruit vous fait sursauter ou que vous êtes à deux doigts de vous faire prendre et ce fut plus fort que moi, j’ai continué les cambriolages. Je peux dire que je suis devenue assez experte dans cet art, de par ma mémoire mais aussi par les relations que m’apportent mon métier de chef de projet dans l’événementiel qui me permet de fréquenter des lieux prestigieux et de rencontrer des cibles potentielles.
Et puis j’ai une aide précieuse en  la personne de Sean, le seul, l’unique amour de ma vie. Nous sommes des partenaires sur tous les plans, des âmes sœurs. Ma vie était parfaite jusqu'à cette nuit où il a dû se protéger, nous protéger, et qu’il a tué une vielle dame. Il ne l’avait pas frappé fort mais quand elle est tombé la flaque de sang qui s’est formé immédiatement sous sa tête ne laissait aucun doute, elle était morte. Dès le petit matin, nous prenions le premier avion en partance de Belfast sans nous soucier de la destination.
Aujourd’hui nous vivons à Toronto, et même en ayant changé d’identité, nous sommes dans la peur qu’un jour la police retrouve notre trace …