A drink, A friend & Discussion

Douglas était toujours mort de rire, complètement ivre, et je commençais à m'agacer pour de bon. Il me gonflait, à rigoler pour rien, et j'aurais trouvé ça vraiment drôle si la situation n'avait pas été aussi étrange. Comment Sarah pouvait-elle oser me faire ça ? Bon, évidemment, elle avait raison, c'était la seule façon pour elle d'avoir la vérité, de toutes façons. Mais quand même. Je n'imaginais pas cela de sa part. Je ne la voyais pas faire ça, et puis... elle était amoureuse de moi, non ? Disons que c'était une relation à sens unique certes, parce que je ne la voyais que pour coucher avec elle, ce qui n'était pas son cas. Enfin, je l'appréciais, cette fille. Elle n'était pas moche, elle n'était pas idiote, elle avait quelque chose de charmant. Mais ce n'était en rien ma copine, comme Douglas était en traind de le brailler. Ça l'éclatait de dire à tout le monde dans ce bar que j'avais une copine, mais s'il continuait à faire autant de bruit, il se ferait jeter, et je ne l'aiderais sûrement pas à rentrer ! Quel coup de salaud ! Il aurait dû m'en parler avant !

« Mais... pourquoi tu ne m'en as pas parler avant d'elle, je ne dirai rien ne t'en fais pas. »

Il était de nouveau redevenu sérieux, et je le regardai, méfiant, en me demandant si je pouvais lui faire confiance. Qu'il dise qui j'étais à Polloni ne m'aurait pas dérangé, vraiment pas, mais là, à Sarah... j'allais avoir des problèmes. Des gros problèmes ! Elle allait me poser des tas de questions, elle allait savoir pourquoi j'avais menti. Je me fichais pas mal qu'elle me déteste par la suite, c'était ce que faisaient les gens la plupart du temps avec moi, alors j'avais l'habitude, mais je ne voulais pas répondre aux questions. Je posais les questions, je n'y répondais pas !

« Tu ne diras rien, mais qu'est-ce qui me prouve que tu ne lui en as pas déjà trop dit ? Lui dire que j'étais journaliste, c'est déjà trop de toutes façons ! »

J'aurais pu lui en coller une, mais vu comment s'était terminée la dernière bagarre avec David, j'allais m'abstenir. Peut-être que Douglas était un catcheur en réalité, et qu'il me l'avait caché, ça aussi. En attendant, j'étais vraiment en colère, et je récupérai l'attention d'un serveur pour qu'il m'apporte un verre de whisky. J'en avais bien besoin, même si j'étais déjà assez alcoolisé pour la soirée. De toutes façons, j'allais rentrer chez moi et dormir seul : hors de question que je rentre chez Sarah.

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Le verre bu, l’alcool me brûla l’œsophage, même si je ne ressentais plus rien. Ça faisait bien longtemps que l’alcool qui passait dans ma gorge ne me faisait rien. Néanmoins, la sensation de l’ivresse était tellement bonne que je ne regrettais jamais de la ressentir. C’était bon d’être bourré, je pouvais oublier un peu mes soucis et la pression du boulot. Cette fois cependant, j’avais la pression alors que j’étais bourré, et ce n’était pas bon du tout. Je ne devais surtout pas faire de bêtises, Douglas n’y était pour rien là-dedans, mais il faudrait que l’on règle ça entre adultes, Sarah et moi. Quoique.. devais-je prendre le risque de mettre Douglas dans la merde ? Si je disais à Sarah que j’étais au courant, alors elle s’en prendrait à Douglas, parce qu’il n’y avait que lui qui pouvait m’avoir dit son identité. Il fallait que j’y réfléchisse à tête reposée.

« J'avais découvert bien avant que tu étais journaliste, je devais lui dire... mais je ne dirai rien de plus, je te connais maintenant... »

Evidemment, c’était la première chose que l’on pouvait apprendre sur moi, en ayant mon prénom et mon nom. Mais rien que lui dire que j’étais journaliste, c’était signer mon arrêt de mort, en quelques sortes. Elle allait me faire chier jusqu’au bout avec ça, je le sentais. Elle voudrait savoir pourquoi je couchais avec elle, et pourquoi je lui mentais à propos de mon boulot. Je détestais qu’on me pose des questions, vraiment. Dans un dernier moment de lucidité, Douglas ajouta qu’il trouverait quelque chose pour rassurer Sarah, mais il finit par dire qu’il devait rester pro. Qu’il reste pro ou non, je n’en avais rien à foutre, il n’avait pas intérêt à lui dire quoi que ce soit. Et je le saurais, s’il disait quelque chose, il ne fallait pas qu’il en doute ! Sarah se trahirait bien assez tôt et je saurais d’où venaient les informations. Pas besoin d’être un détective privé pour retrouver des sources. J’étais le meilleur pour ça.

« Laisse tomber, Doug. Ne lui dis plus rien. Fais lui croire que je n’ai aucune tâche, vraiment. Sois convaincant, et c’est tout ce que je te demande. »

Il avait posé les coudes sur la table, et je n’étais même pas sûr qu’il m’ait entendu, ou ne serait-ce qu’écouté. J’empoignai la manière forte, et le secouai un peu en le prenant par l’épaule.

« Doug, tu m’as entendu ? »

Il était complètement pété, et je sentais que ce n’était plus la peine que l’on essaye d’être sérieux.

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Il était complètement perdu, le petit père, et je me demandais comment il allait pouvoir tenir droit, une fois qu’il serait debout. Avec un sourire, je le regardai dodeliner de la tête en me moquant allègrement de lui. Rapidement, il reprit ses esprits et répliqua qu’il n’allait plus rien lui dire, si toutefois je lui rappelais le lendemain. Pas de problèmes, je n’allais certainement pas oublier de lui redire ce qu’il s’était passé ce soir-là. Et je sentais que Sarah et moi devrions avoir une conversation, tous les deux. Même si c’était elle qui mènerait la danse et poserait les questions, j’en aurais pour mon argent également en lui en foutant plein la tronche. De quel droit payait-elle un détective pour enquêter sur moi ? Je sentis ma colère remonter et je soufflai doucement pour me calmer. Ce n’était pas sur Douglas que je devais m’énerver mais sur elle. Je ne pourrais donc jamais faire confiance aux femmes… Dans un sens, c’était elle qui n’avait pas confiance en moi, et elle avait bien raison. Je n’étais qu’un menteur et en plus je jouais bien la comédie – pas assez apparemment.

« Tu es... mon pote... je vais me rattraper... je vais trouver ta fille, promis. »

Ses yeux vitreux tentaient de me dire la vérité, celle qui sortait de sa bouche, mais je soupirai. Il pouvait bien tenter de retrouver ma fille, mais il sous-estimait sa mère. Lesly n’aurait pas laissé des indices partout et ce ne serait pas aussi facile qu’il le pensait. Et surtout, il essayait de se racheter en me faisant comprendre qu’il allait s’occuper de mon affaire, mais ce n’était pas ce que je demandais dans l’immédiat. Peu importait, de toutes façons, il était bourré. Ivre mort. Et il faudrait certainement que je le raccompagne jusqu’à chez lui.

« Bon j’appelle un taxi, Doug. C’est quoi ton adresse, mon pote ? »

Encore fallait-il qu’il s’en souvienne, et moi je ne la connaissais pas. Quelque chose me disait que j’allais encore l’héberger pour une nuit… ce qui ne me dérangeait pas, au moins j’aurais l’occasion de lui rappeler de ne rien dire de plus à Sarah.

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Le regard de Douglas ne me disait rien qui vaille. Il était complètement bourré, et s’il ne se souvenait plus de son adresse – ce qui ne m’étonnerait pas – j’allais vraiment le frapper. C’était un abruti fini quand il était bourré apparemment et j’aurais mieux fait de ne pas le faire boire. Bien sûr, c’était de ma faute, c’était moi qui avais commandé tous ces verres et au final, j’aurais préféré ne pas apprendre ce qu’il m’avait appris. Mais c’était ainsi, et je ne pouvais vraiment pas faire confiance aux femmes. J’aurais dû m’en souvenir, de ma première expérience. Ça m’aurait aidé à ne pas coucher avec Sarah. Enfin, j’avais eu besoin de coucher avec elle. Pour le journal…

« J'ai une maison, quelque part près de chez toi ! »

J’allais le tuer. Vraiment. Il commençait à me gonfler à être ivre comme ça. Il ne pouvait pas un peu mieux tenir l’alcool ? Je faillis lui faire la remarque, mais je me retins. C’était de ma faute, c’était tout. Et la prochaine fois, je ne lui paierais pas à boire. Il continua ses balbutiements en me disant qu’il était trop bourré. Et je faillis éclater de rire devant la vérité de ses dires. Sans blague ?! Il voulait une médaille peut-être ?

« Allez viens, espèce de poche ! »

En riant un peu jaune, je le tirai de sa chaise et le mis debout. Il vacilla un peu en se retrouvant en position debout mais ne tomba pas et resta accroché à mon bras. Je le fis sortir en prenant garde à ce qu’il ne bouscule personne : il ne manquerait plus qu’une bagarre. Enfin j’étais entraîné maintenant, grâce à David.

« Je t’emmène chez moi Doug, tu vas cuver là-bas ! »

Et ainsi, je pourrais lui rappeler de ne pas parler à Sarah. Je sentais que le retour en taxi allait être agité, mais bon… la dernière fois c’était moi qui étais dans cet état… à moi de lui rendre l’appareil !

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Durant tout le voyage pour rentrer chez moi, Douglas était une vraie pipelette, et je ne comprenais pas la moitié de ce qu’il disait. Je détestais les gens bourrés, quand je ne l’étais pas. Il n’était pas drôle, et je ne voulais pas en savoir plus quant à ses affaires. Le reste ne me regardait pas et ne m’intéressait pas, et je savais déjà tout à propos de Sarah. Je n’arrivais pas à croire qu’elle m’ait fait une chose pareille, et en même temps, je sentais que ça arriverait un jour ou l’autre. Je n’avais plus qu’à trouver une façon de me justifier… ou de la larguer !

Quand nous fûmes enfin chez moi, je soupirai en laissant Douglas sur mon canapé. Je n’allais pas non plus lui filer mon lit, il ne fallait pas exagérer. Après être sûr qu’il n’allait pas s’étouffer dans son vomi, je lui laissai une couverture et filai dans ma chambre pour dormir. Le sommeil me fut difficile à trouver, ce soir-là. L’alcool ingéré ne m’aidait pas à me laisser aller dans les bras de Morphée, et je repensais sans cesse à ce qu’il s’était passé. Je ne savais pas si Douglas allait se souvenir de ce qu’il m’avait dit. Je n’en étais pas certain. Et c’est sur ces pensées que je finis par m’endormir, sans trop savoir de quoi serait fait le lendemain.

Lorsque je me réveillai enfin, j’eus du mal à émerger. Mine de rien, j’avais moins bu que Douglas, mais j’étais bien plein aussi. Je tendis l’oreille pour savoir s’il était réveillé, mais je n’entendis aucun bruit. Avec précautions, je me levai et filai dans la cuisine pour me faire un café. Le temps que la cafetière fasse le travail, je partis dans la salle de bains pour trouver de l’aspirine. Nous en aurions bien besoin, lui et moi. Alors que je revenais dans la cuisine, je vis Douglas se lever et je le suivis en silence, avant de lui asséner une légère tape dans le dos pour le saluer. Il avait une sale tête, les cheveux en bataille et les yeux vitreux. Je faillis mourir de rire en le voyant.

« Salut mon pote ! T’es pas franchement frais ce matin ! Aspirine ? »

Sans rien dire, il hocha la tête et je sortis deux verres dans lesquels je plaçai les pastilles avant de remplir le tout d’eau. Puis je posai les verres sur la table, alors que Douglas prenait place.

« Tiens, t’en auras besoin ! Tu te souviens de ta soirée ? »

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J’étais pratiquement mort de rire en regardant Douglas essayer de se souvenir de sa soirée. Ça avait l’air d’être difficile pour moi, vraiment difficile et j’étais prêt à mourir de rire en le regardant faire. D’un côté, c’était à mourir de rire, mais de l’autre, c’était aussi frustrant. Il ne se souvenait même plus qu’il m’avait raconté cette histoire d’enquête, apparemment, sinon il aurait eu un air mortifié, c’était évident. Bon… alors j’allais devoir lui rafraîchir la mémoire. Ce n’était pas bon de mentir, pas là-dessus, et puis… je ne voulais pas qu’il continue à parler à Sarah. Il devait honorer sa promesse.

« Heu... de la soirée... eh bien... je t'ai dit que j'avais enquêté sur toi... »

Au moins, il n’avait pas tout perdu, c’était déjà bien. Lui faire passer la pilule ne serait pas aussi compliqué que je l’aurais cru, alors. Il ne se souvenait tout simplement plus qu’il m’avait dit que c’était Sarah qui avait demandé cette enquête. Je me ferais une joie d’en reparler. Maintenant qu’il était sobre et presque normal, nous pourrions peut-être en discuter plus amplement. Je ne voulais pas avoir d’informations sur elle, je voulais juste et simplement comprendre où j’avais merdé. Parce qu’il était évident que j’avais merdé.

Tout en réfléchissant à ce qui avait pu coincer, entre Sarah et moi, alors que j’étais pratiquement sûr de ne pas avoir fait d’erreurs graves, Douglas ajouta qu’il ne savait plus ce qu’il s’était passé par la suite, et qu’il ne savait même pas comment il avait atterri ici. Je ris franchement. Il ne pensait tout de même pas qu’il était venu ici en volant ? Je l’avais ramené, et j’avais été bien sympathique d’ailleurs. Enfin… c’était la moindre des choses après l’avoir fait autant boire ! Ce n’était pas très gentil de ma part… mais je n’avais jamais dit que j’étais gentil, même avec les gens que j’aimais bien !

« Je t’ai ramené, idiot ! Je t’ai demandé où tu habitais, et tu n’as pas été capable de me répondre, alors t’es venu dormir ici.. »

Tout à coup, je fus un peu mal-à-l’aise. Devais-je lui dire maintenant ou bien attendre ? Je n’étais pas très sûr de moi quant à la suite des événements, et j’aurais cru que ce serait bien plus facile que cela à raconter. Je décidai alors qu’il fallait que j’amène le sujet sur le tapis, mais en douceur…

« En ce qui concerne l’enquête que tu fais sur moi, Doug… tu m’en as un peu parlé.. un peu beaucoup même ! Tu m’as dit que c’était Sarah qui avait demandé ça ! »

J’avais dit en douceur, mais bien sûr , je n’en étais pas capable…

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Forcément, Douglas eut l’air choqué que je sache ce qu’il se passait dans cette enquête. J’aurais voulu le dire un peu crûment mais c’était sorti tel quel et c’était plutôt compliqué de revenir en arrière maintenant. Je le vis se prendre la tête entre les mains, mais je ne pus rien faire pour lui. C’était moi qui étais la victime, dans l’histoire. C’était quand même sur moi qu’il enquêtait. Et c’était de sa faute s’il me l’avait dit. Bon… c’était de ma faute, un peu. Je l’avais fait boire. Mais c’était pour la bonne cause. J’avais le droit quand même !

« Ouais... elle se demande qui tu es... elle ne te sens pas sincère avec elle... C'est normal ? »

Si j’étais sincère avec elle ? Bien sûr que non. Mais elle avait réellement besoin de sincérité ? Je croyais que ce n’était qu’un plan cul au départ, et qu’on était bien comme ça. A la base, je ne devais même pas la revoir, je devais juste l’utiliser pour mon article. Alors, j’avais été bien sympa de rester et de revenir. Evidemment que ce n’était pas sincère mais quelle était l’importance ? Si elle était amoureuse de moi, elle serait bien déçue en tout cas.

« Elle ne me fait pas confiance, et elle doit avoir ses raisons. Mais hier soir, tu m’as promis que tu n’allais rien lui dire de plus. Je compte sur toi ! »

Je fronçai légèrement les sourcils alors qu’il relevait la tête vers moi. Je comptais bien sur le fait qu’il allait tenir sa promesse. Je ne voulais pas que Sarah vienne tout gâcher… et quant à moi, il faudrait que je change mes méthodes et que je fasse plus attention à elle, peut-être !  

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Essayant de garder le plus possible mon sang-froid, je décidai de ne pas trop penser à Sarah, mais plutôt à Doug, et de rester concentré sur notre conversation. Mais la possibilité que mon jeu d’acteur n’ait pas suffit pour elle me faisait presque peur. Si elle ne me croyait pas, c’était que je n’avais pas été assez convaincant. Et qui d’autre n’avais-je pas pu rouler avec cette technique ? A part David ? J’étais dans une merde incroyable. Parce que je ne voulais pas qu’on découvre ce que je manigançais. Et puis Sarah… elle n’était pas de si mauvaise compagnie, et je n’avais pas prévu de lui dire quoi que ce soit quand je la quitterais. Alors là… elle allait me poser des questions, il allait falloir que je mente encore… Quelle horreur ! Non pas que je n’aimais pas mentir, mais à force de trop le faire, j’allais me perdre dans mes propres mensonges. J’aurais dû la larguer bien plus tôt et me débrouiller autrement !

« Je ne lui dirai rien, si je te l'ai promis hier, je te refais cette promesse. Je ne lui dirai rien, mais... je ne peux pas lui dire que je ne trouve rien sur toi non plus... parce que j'en ai trouvé bien avant que l'on se soit rencontré. »

Il n’aurait qu’à lui mentir… enfin je savais qu’il ne ferait jamais une chose pareille parce que ce n’était pas son genre, mais il pourrait tout à fait le faire… Et puis, bon, s’il voulait lui dire ce qu’il savait à propos de moi, il pourrait le faire. Mais il ne devait pas parler de Clio. Ni de Lesly. C’était hors de question. Si je continuais avec Sarah, malgré cette enquête, c’était à moi de lui apprendre, et à personne d’autre. Je voulais qu’elle ait la vraie version, l’unique version, la version avec les vrais sentiments, ma version. Alors Douglas pourrait tout lui dire, sauf ça. Pendant que je réfléchissais, Douglas me demanda ce qu’il avait pu dire d’autre, hier soir. Je réfléchis quelques instants pour me souvenir. Je n’avais pas tout suivi non plus. Enfin je me souvenais de quelques trucs, mais pas important.

« Tu t’es foutu de ma gueule comme un perdu, apparemment c’était très drôle. Mais t’as rien dit d’autre. Enfin t’as raconté beaucoup de conneries quand même ! »

En buvant une longue gorgée de mon café, je le regardai d’un air amusé, alors que lui semblait vouloir s’enterrer le plus profondément dans le sol. Il avait honte de lui : il n’avait qu’à pas boire autant… même si c’était moi qui l’avais obligé…

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Quoi qu’il en soit, Douglas semblait bien mécontent d’avoir autant bu, et d’avoir été ivre à ce point. J’imaginais aisément que cette affaire l’embêtait au plus haut point, parce que je n’aurais jamais dû savoir qu’il enquêtait sur moi et que c’était Sarah qui lui avait demandé de faire une chose pareille. Il avait l’air complètement ailleurs, en essayant de se rappeler de ce qui avait bien pu se passer la veille au soir. Mais il ne fallait pas qu’il compte sur moi pour lui dire ce qu’il avait fait et dit, au contraire. Ce serait sa punition pour avoir osé chercher des trucs sur moi, et peut-être profité du fait que je l’aimais bien.

« Désolé... j'hallucine beaucoup quand je suis sous l'effet de l'alcool... tu as pu voir que j'étais un vrai débile... »

Je souris, prêt à me moquer de lui pour de bon, mais je me retins en voyant sa tête. Merde alors, il semblait vraiment déçu de lui-même. Mais je ne pouvais quand même pas lui dire que c’était moi qui l’avais obligé à boire, si ? Parce qu’il m’en voudrait si je lui disais. Alors tant pis, il culpabiliserait pendant un jour ou deux, et ça irait mieux après. Du moment qu’il ne révélait pas tout à Sarah, ça m’allait parfaitement !

« Je t'ai assez embêtant comme ça... je devrais rentrer chez moi, me prendre une bonne douche et me choir sur mon sofa pour retrouver toute ma tête... »

Cette fois, je ne me retins pas et ris aux éclats, sans attendre. Douglas était vraiment mal en point, et il croyait vraiment qu’il allait retrouver des bribes de sa soirée ? Je n’étais pas sûr qu’il le veuille vraiment. Il était certainement capable d’y arriver, mais à mon humble avis, il préférerait les oublier dans la seconde… le pauvre.

« Fais ce que tu veux, l’ami. Une bonne douche ne te fera pas de mal, c’est sûr. Appelle-moi, si tu te souviens de quelque chose ! »

J’étais moqueur, mais je ne voulais pas qu’il le prenne mal au contraire. Toujours avec ma tasse de café à la main, je le regardai récupérer sa veste et se diriger vers la sortie. Il ne marchait pas si droit que ça et je m’inquiétais alors un peu pour lui, pas sûr qu’il réussisse à rentrer chez lui.

« T’es sûr que ça va le faire ? »