19 heures, il est donc temps d’ouvrir le restaurant. Personne n’est arrivé, si ce n’est les quelques personnes que j’emploie légalement pour me soutenir dans cette aventure de restaurant. Une fois la musique italienne traditionnelle lancée, je me dirige vers la cuisine dans laquelle je commence à préparer quelques plats après avoir soigneusement remonté mes manches afin de ne pas salir ce col roulé noir que je porte en ce début de soirée. C’est après avoir fini un plat que l’on m’avait commandé à peine ouvert que la personne que j’ai mis au service vient me voir pour m’indiquer qu’une personne que je connais particulièrement est présente, ce qui m’oblige alors à me laver rapidement les mains avant de quitter la cuisine et retrouver la salle, dans laquelle j’aperçois une femme assise, dégustant ce que je venais de préparer.

Faisant signe à l’un de mes employés de m’apporter un verre de vin, je m’installe à la table désormais utilisée par la demoiselle. Prenant pleinement mes aises devant cette dernière, je pose un coffret en bois sur ladite table et en sors un cigare que je taille avec précision, avant de l’allumer méthodiquement, tandis que le panneau indiquant le restaurant ouvert se voit retourner par la personne que j’emploie au bar.

Une fois le verre de vin rouge servi et mon cigare correctement allumé, j’en prends une inspiration avant de relâcher la fumée sur le côté de manière à ne pas créer d’inconfort.
« Bonsoir Andrea. J’ai beau apprécié ta compagnie, des fois j’aimerais bien éviter ce genre de discussion. »

La situation est loin d’être tendue en ce que je sais pertinemment que l’avocate que j’emploie ne vient pas avec des problèmes sans avoir de solution à me proposer.

« Avant de parler de choses qui fâchent, est-ce que tu apprécies ton repas ? » Dis-je avec un léger sourire taquin.

Prenant une nouvelle inspiration dans mon cigare, j’attends alors sa réponse, devant sans doute être suivie du problème qu’elle souhaite m’exposer.