Elle errait. Depuis que Javier avait été arrêté, connaissant enfin cette célébrité qu'il avait toujours convoité, elle avait erré. Sans but précis, elle avait finalement rejoint Toronto, le dernier qu'elle s'était fixée. Elle s'était concentrée sur le voyage et uniquement sur ça, occupant son esprit avec les préparations, les magouilles et l'argent à trouver. Elle vole certains pour ramener à d'autres, se débrouille pour rendre service. Son père l'aurait taillé pour ce milieu. Elle y évolue à son aise, sachant à qui se fier et de qui se méfier. Son nom lui ouvre quelques portes, qui se referment sur ses dettes. Elle s'en sert. Elle négocie des services divers pour les payer et leur prouver sa bonne foi et son utilité. Elle accepte alors quelque chose de plus risquée et repart avec ce qu'elle était venu chercher. Un nouveau nom, quand bien même elle s'attache à Max, des papiers, de l'argent pour commencer et même une adresse pour se loger. Elle se fait aussi sa petite réputation, bien plus douée et discrète que son professeur.

Quand cela ne suffisait pas. Pour noyer les doutes et les cauchemars, elle s'endormait à la tequila. Elle voulait oublier. Antonio l'avait trahit. Elle pouvait pardonner qu'il se trompe, mais qu'il dénonce Javier... Sans même l'occasion de lui dire en revoir. Il était qui pour ainsi décider ? Qui lui avait permit de jouer à Dieu dans sa vie ? Elle n'avait jamais chercher à le revoir ou le contacter. Il lui manquait pourtant. Elle l'aimait aussi et ça lui faisait mal. Elle n'arrivait pas à le détester, il n'y a qu'en pensant à lui qu'elle parvenait un peu à s'apaiser. Ça l'énervait aussi. Il n'était pas là. Le voyage a occupé, mais à l'arrivée ne l'attendait que le vide. Elle en étouffait, peinant parfois à respirer. Que lui resterait il ? A l'hôtel, elle s'était raccroché à son passée, son enfance et Javier. A sa sortie, c'est avec lui qu'elle montait ses projets. Quelques heures, elle a rêvé de juste partir avec Antonio et d'abandonner le reste. A présent, elle n'avait plus rien. L'avocat avait lacéré son esprit en nommant le mensonge qu'était sa vie. Elle vacillait encore à y croire.

La rage violente, a en frapper les murs, quand elle réalisait et qu'elle mesurait l'ampleur de sa stupidité. L'amertume cruelle et douloureuse, quand elle songeait que le Monde avait tort. Elle n'était pas une enfant volée. Elle meublait comme elle pouvait. Elle enchainait les jobs au black, serveuse, barman, coursière,... Le soir venu, plutôt que de rentrer se poser, elle partait sur d'autres illégalités. Petits vols dans les beaux quartiers, recèle d'objets et d'informations qu'elle avait flaire à dénicher. Elle s'écroulait de fatigue à la lueur de l'aube, pour quelques heures d'un rude sommeil. Puis c'était repartie. Bombe à retardement qui menaçait d'imploser autant que d'exploser. Souffrances qu'elle cachait dans ses sourires. Peines qu'elle noyait dans les larmes qu'elle refoulait. Avancer, même si s'était sans but. Jour après jour. S'acharner à ne pas penser. Se buter les idées.

Je suis rentré à NY, après quelques jours à l'attendre, à espérer un fantôme. Je suis rentré, et j'ai essayé. Ce n'est pas faute d'avoir essayé, c'est faute de m'être mentit sur ce que je pouvais ou ne pouvais pas ressentir. A 48 ans, toujours le même couillon qu'à 17 ans alors. J'ai reprit le chemin du travail, et j'ai essayé, putain j'ai essayé. Assis à mon bureau, qui donnait sur L'upper East Side, je regardais dehors... je n'ai pas la foi de supporter d'autres parents de merde, d'autres enfants bafoués et je me déteste... Je me déteste parce que je ne suis pas mieux qu'eux, ces pères paumés, ces hommes ratés. Je suis pas mieux, je suis même peut être pire. Mais j'ai essayé, et tout a volé en éclats, en une fraction de seconde... J'ai attrapé le col du type, en pleine conciliation, et je lui ai éclaté la tête contre la table, en lui demandant de regarder sa fille, celle là même qu'il a osé abuser pendant 5 ans et à qui il se permettait de dire, qu'elle l'avait voulu. La porte s'ouvre et mon collègue entre, la mine grave.

- Bon on a réussit à apaiser la tension, ce fils de pute, ne portera pas plainte contre toi, mais tu t'en doutes, il veut un nouvel avocat.

J'hoche la tête, c'est de bonne guerre, mais je peux aussi finir le travail et lui faire deux trous du cul, concrètement ça ne ferait pas même un peu ciller. Je parle de l'autre connard bien sûr.

- On te vire pas, tu vas prendre des vacances, de longues vacances, et tu reviendras... plus tard. Me dit il alors.
- Qu'il en soit ainsi.
- Faut que tu ailes te changer les idées, courir après les fantômes c'est pas de ton âge encore, et n'importe quelle nénétte voudrait grimper sur toi, si tu la laissais faire... prends un billet pour ailleurs, et va faire la fête mon grand.

Ce soir là, je suis parti avec ma caisse d'affaires, et un gros chèque de départ. Je ne voulais pas revenir, je n'étais plus fait pour tout ça. De là, j'ai bu... le pire vice sur terre, et j'ai baisé aussi... et puis j'ai fumé, sniffé, et j'ai recommencé pendant une semaine. Le lundi suivant, j'ai fait une valise, j'ai viré tout le monde de mon appartement, et j'ai traversé ce pays voisins que je ne connaissais pas. Le Canada... d'abord quelques semaines à Québec, à faire la fête aussi, mais avec des étrangers cette fois ci... et puis sur un coup de tête, j'ai traversé le pays. La drogue a disparu, l'alcool s'est fait discret, et j'ai enfin réussit à respirer dans mon propre corps, taisant mes souvenirs de Max, au plus profond de moi.

Sauf que tout nous rattrape un jour, et arrivé à Toronto, je me souviens encore de sa voix... On va à Toronto, il a des amis; Ce il, a été inculpé, et écroué pour 30 ans, il n'en ressortira pas vivant, et c'est tant mieux. Je ne la cherche pas, c'est juste instinctif je présume... Je prends un appartement dans le centre, et je reprends le sport pour m'occuper. Je fais mes courses comme un mec banal, je promène le chien que j'ai adopté pour tromper la solitude et je me suis inscrit sur Tinder. Ce que j'attends? Une épiphanie, un signe, une embardée, quelque chose qui me brûle de l'intérieur et pas sous forme d'alcool à boire. A travers les visages que je swap, je la cherche elle, même si je refuse de me l'avouer. 7 mois... c'est long, et elle est peut être encore dans de beaux draps, elle est peut être morte... et cette idée me vrille l'estomac.

- Max... pardonne moi m'entendis-je souffler, alors que mon lit est vide.

Cette nuit ne diffère pas des autres. Elles sont toute semblables, toutes similaires, au point où elle n'est plus capable de les compter. Assise sur son lit, elle fixe le mur, les jambes contre sa poitrine et les bras les ceinturant. Le sommeil ne vient pas, à force d'être fui, il ne s'impose que pour l'assommer quand elle ne pourra plus lutter. Elle soupire, puis, sans prémisse, se redresse brusquement. Elle enfile un jean et le premier t-shirt qu'elle trouve, attache rapidement ses cheveux et attrape sa veste. Il lui faut moins de deux minutes, pour claquer la porte de son studio. Ce n'est pas le grand luxe. Les couloirs aux papiers peint déchirés et au sol ébréché, donne un avant goût plutôt juste des appartements, mais Max ne s'en plaint pas. Elle a connu pire et surtout elle s'en moque.

Elle descend rapidement les marches de l'escalier principale, se dissimule sous sa capuche en quittant le hall mal éclairé de l'immeuble et ses mains disparaissent dans les poches de son sweat. Le temps s'écoule différemment dans un esprit embrouillé, Max ne sait plus où se placer et cette sortie pourrait être bien celle d'hier ou la prochaine qu'elle fera. Elle hante les rues sans autre objectif que de trouver à quoi s'affairer. Comme souvent, elle regagne ce bar, peu fréquentable, où elle travaille souvent au black. Le taff ne manque pas, dès qu'elle se pointe, il y a à faire, derrière le comptoir où en salle. Et si, par le plus grand des hasards, la soirée est calme, elle se pose avec les habitués, jamais à court pour lui payer un verre. Elle discute, elle écoute, elle boit et elle fait semblant de rire. Une hérésie quand on connait la joie qu'elle personnifiait dans chacun de ses éclats.

Pour ce soir, du travaillais il y en avait. On la salut chaleureusement en cuisine alors qu'elle y passe pour rejoindre le petit vestiaire. Elle y attrape son tablier et le noue autour de sa taille avant de regagner la salle. La serveuse présente, plus vieille d'une bonne dizaine d'année, soupire en la voyant. La voilà repartie à s'inquiéter et lui répéter de se ménager. Max sourit, sans réellement l'écouter, hochant la tête pour disparaitre la seconde d'après prendre une commande. Elle n'a pas envie qu'on s'en fasse pour elle, pas envie de l'entendre non plus, à vrai dire, elle n'a plus envie de beaucoup et celles qui viennent la ronger, la ramène tous à Antonio. Elle secoue la tête, repousse son image et le sourire qui orne son visage. Elle doit l'oublier. Minuit est passé, si pour beaucoup la journée se termine, ici, elle ne fait que commencer.

Il faut que je dorme, il le faut... pour récupérer une vie normale, pour me sentir mieux peut être, et ne pas être tenté de racoler avec une bouteille. Mais une heure passe, et je regarde encore mon réveil. 03h du matin... ça va pas le faire, je me relève, j'enfile un jean, et une chemise et je quitte l'appartement, laissant Neval, mon chien derrière. Je me sors une clope, et je la fume, tout en marchant dans la rue, tout est calme ou presque. Je croise des fêtardes de retour de soirées, qui rigolent... elles... et me jettent des regards coquins arrosés à l'alcool bon marché. Je ne suis pas d'humeur.

Je traverse une partie de la ville, et je m'arrête dans un café pour y prendre un justement. Je le bois, il est dégueulasse, mais je le bois pour tromper l'insomnie, tromper l'ennui aussi. Au bout d'une heure, je ressors, et dans ma contemplation du sol, je ne vois pas venir la collision. J'ai bousculé un adolescent, du moins c'est ce que je crois, de sa petite taille. Je lève les yeux sur la personne et me fige sur place. Elle est un peu méconnaissable avec son sweat à capuche sur la tête, mais elle est bien là. Je forme un A puis un O avec ma bouche, mais je ne sais pas quoi dire. Elle va fuir, je le sens, alors je lui attrape le poignet. Pas méchamment, juste pour l'empêcher de me fuir encore. Je la force un peu à me faire face par contre, je n'ai pas envie qu'elle me crache au visage, ou qu'elle me gifle, j'ai besoin de voir son visage, savoir que tout va bien au moins.

- Max... soufflais-je juste. Attends...

Elle était finalement restée jusqu'à la fermeture. Encore. Son prochain job commençait dans quelques heures et elle était là, à nettoyer des tables et débarrasser. S'activer ne suffisait plus à chasser ses pensées, alors elle le faisait d'avantage. Le soleil se lève à peine quand elle pose le dernier plateau d'assiette dans la cuisine. Le cuistot la remercie, lui tend un sac avec de petit déjeuner et lui dit, comme toujours, d'être prudente en rentrant. Elle le remercie, elle lui sourit et quitte le bar. Elle s'arrête un instant sur le parking, relève ses yeux vers le ciel et les premiers rayons du jour. Elle inspire longuement, expire lentement, puis comme si de rien, reprend son chemin. Elle fait un détour par une ruelle pour donner plus que partager son repas avec une sans abri du quartier. Une vielle femme qui devrait profiter de sa retraite ailleurs que dans la rue. Elle prend le temps de discuter avec, de s'assurer qu'elle va bien. Elle la quitte sur la promesse de revenir vite.

C'est quand elle sort des rues les plus malfamées que Max s'arrête. Elle se fait plus prudente, remet sa capuche sur ses cheveux et referme son sweat. La discrétion devient une habitude, une compagne aussi fidèle que son ombre. Les années passent mais la même constance: ne pas attirer l'attention. Ne pas se faire repérer. Elle prend le chemin de son studio pour se changer. Elle s'occupe l'esprit en pensant à ce qu'elle fera après, écouteurs sur les oreilles. Elle garde la tête baissée, pratique pour ne pas se faire remarquer, moins pour éviter de percuter un passant, aussi rare soit il à cette heure. Elle le percute sans même l'avoir remarqué. Elle le reconnait aussitôt le regard relevé. Antonio. Son coeur s'éveille aussitôt. Le battement furieux résonne dans son esprit et cache le son de ses pensées. Il la connait bien, le premier instinct est de filer, pas parce qu'elle ne veut pas le voir et qu'elle le déteste... Mais parce qu'elle l'aime et que si elle ne part pas, c'est dans ses bras qu'elle se jettera. Malgré la colère, malgré la rancune, malgré la sensation de trahison,... C'est horrible qu'il soit le seul à pouvoir la consoler de ce qu'il a fait.

Il coupe court à l'élan, saisissant son poignet pour la retenir. Elle fronce les sourcils alors qu'il la force à faire volte face, comme si ça ne suffisait pas de la tenir. - Lâches moi Elle n'a même pas la force d'exprimer sa rage, elle le souffle juste. A vrai dire, si elle ne s'acharnait pas à se contrôler, elle se mettrait à pleurer. Elle ravale les larmes, énerver de les sentir venir quand même. Max ne pleure pas. Jamais. En tout cas, il n'y a personne pour en témoigner.

Elle a l'air furieuse, et se contient tant bien que mal. Je la comprends, je l'ai trahit, je ne souhaite pas qu'elle me pardonne, juste qu'elle me donne une chance. Quoiqu'en y réfléchissant, les deux sont tellement opposés... Je la veux elle, depuis tout ce temps et ça n'a pas changé. Elle souffle un lâche moi, à me glacer le sang, on dirait un chat apeuré qui crache sur l’intrus.

- Non... il faut qu'on se parle Max.. 7mois... ça fait 7 mois... je ne t'ai pas cherché, c'est le hasard qui a fait ça. Laisse moi te parler...

C'est pathétique, je me fais pitié tout seul. Bien sûr que non, elle va refuser et là encore, je ne vais pas lui en vouloir; Les mots sont mal choisis, j'ai balancé l’agresseur mais dans sa tête, c'était son paternel. Et elle doit m'en vouloir. Je baisse la main, qui tient la sienne mais ne lâche pas, j'affirme ma prise autour de son poignet même. Je m'approche d'elle, et arrive à poser mon autre main sur sa joue, sa peau est douce... toujours aussi douce; Des flashs de notre première nuit ensemble à l’hôtel, après notre grosse engueulade me reviennent en tête. Si elle a pu me pardonner là bas, pourquoi ne pourrait elle pas me pardonner ici. Je suis presque le même, j'ai juste prit plus de baffe qu'à l'accoutumée et j'en ai distribué aussi pas mal.

- Ne me fuis pas encore une fois... soufflais-je me rapprochant d'elle. Je voulais te rendre ta liberté... je voulais te sauver... parce que c'est toi... Dis-je au bord des larmes.

Non évidemment. C'est toujours non. Non il ne va pas la lâcher, non, il ne va pas la ramener, non il ne va pas non, il ne peut pas la laisser avec son père. Elle tire sur son poignet pour le récupérer, mais ça ne suffit pas. Il a de la force dans sa prise... Mais ne lui fait pas mal. Pas physiquement en tout cas. Elle le croit quand il dit que leur rencontre est dû au hasard, elle l'a vu dans son regard lorsqu'il la posé sur elle. Il ne s'attendait pas à la voir. Il était tout aussi surprit qu'elle. Elle le croit aussi quand il fait le compte des mois passées depuis leur dernière rencontre. Elle n'est pas en état de le mesurer, encline à supposer plus tout en acceptant que cela puisse être moins. Paumée. Ni plus ni moins. - Parles alors. Il ne lui laisse pas le choix que de rester, qu'il ne lui demande pas son avis sur ce qu'il a à dire.

Les yeux s'obstinent à observer les alentours, les bâtiments, ses chaussures et même sa montre. Jamais les siens. Jamais lui. Les larmes brouillent son regard alors qu'elle l'écoute. Celles ci, elle peine à les ravaler. Il lui semble même lutter pour continuer de respirer au fur et à mesure qu'il se rapproche jusqu'à poser une main sur sa joue. Il est visible que lui aussi va mal. Elle ne doute pas qu'il s'en veut, qu'il a toujours voulu faire au mieux. Cette fois ci, elle ne veut juste pas que ça suffise. Il a dénoncé son père. Il la fait arrêter, alors qu'elle l'avait suivit, confiante. Jamais elle n'avait eut à se méfier avec lui. Max ne répété pas les mêmes erreurs. Pas avec une autre personne que Javier. Quelques larmes roulent sur ses joues alors qu'elle vient fracasser son regard au sien. Furieuse. - Me sauver ?! Est ce que j't'ai demandée une seule fois d'le faire ?! Est ce que j't'ai demandé une seule fois ton aide ?! Non ! Je t'ai même dis et redis que tu n'avais pas à le faire ! Que tu n'avais pas besoin de le faire ! Elle serre ses poings aux phalanges écorchées.

Elle se recule, passant son bras sur son visage pour y chasser les perles salées. - Mais toi... toi tu t'en es bien moqué ! Je t'ai fais confiance !! Et toi, sans même me prévenir, tu fais arrêter mon père ! T'avais prévu dès le début de le faire. Bien sur qu'elle lui en veut. C'est plus facile quand bien même ça fait sacrément mal, ça l'est toujours moins que d'ouvrir les yeux et de réaliser qu'elle s'est construite sur des mensonges. Aux côtés d'un Monstre qu'elle a eut la naïveté d'appeler papa.  

Son regard me frappe de plein fouet, dur, emplit de haine, jamais elle ne m'avait regardé comme ça et la prise autour de son poignet se fait plus faible... Elle me crache sa rage au visage, et je lâche sa main.

- Ce n'était pas ton père, j'ai fait arrêter un pourri, qui a fait souffrir des familles entières, juste pour le fric, et qui a certainement prostitué ou tué ces autres enfants ! BORDEL MAX ARRÊTES D’ÊTRE SI NAÏVE BON SANG ! AS TU PENSE A TOUTES CES MÈRES QUI ONT SOUFFERT SANS LEUR GOSSE!! A LA TIENNE QUI A PERDU LA RAISON ET QUI S EST TRANSFORME EN LÉGUME DANS UN CENTRE PSYCHIATRIQUE!! TOUT CA A CAUSE DE LUI!!

Je m'emporte, et je lui crache la vérité une nouvelle fois au visage. La même toute nue, celle qu'elle refuse de voir encore. Elle me rend fou, son inconscience et sa détermination à me faire passer pour un connard me rend fou.

- C EST LUI LE POURRI... LUI QUI T A MENTIT, VIOLE, TRAHIE!!! Moi je suis le connard amoureux de toi, qui serait prêt à tout, t'entends A TOUT!!! NON JE NE M EXCUSERAIS PAS D AVOIR FAIT ENFERME CE TARE!!

Je m'arrête je porte le mains sur ma tête, et j'essaie de me calmer.

- Tu sais quoi... vas au diable... j'en ai marre de m'excuser et de te courir après.

Les larmes n'ont pas finit de couler, le sang n'a pas finit de bouillir. Il explose en lambeau de vérité qui la lacère au passage. Dès qu'il la lâche, elle recule de quelques pas, cette fois ci le souffle bien coupé. Non, bien évidemment qu'elle n'avait pas pensée à tout ça. Elle s'efforçait de ne pas le faire. Ne pas penser aux familles, ne pas penser à la sienne. Une mère, elle n'en connaissait que le nom. Les quelques fois où elle imaginait la sienne, elle n'était pas dans l'état qu'il lui révélait. Sait il qu'il assassine cette espoir d'être un jour prise dans ses bras ? Qu'à défaut de l'avoir connu, la vie était suffisamment joueur qu'elle puisse un jour en ressentir la chaleur. Il piétine, de colère et d'amertume, ce monde qu'elle s'était construit. Il pense à tout, il ne reste rien.

Un nouvelle fois, son bras vient essuyer ses joues mouillées alors qu'il l'envoie au diable. Au Mexique, où la superstition peut être grande, ce n'est pas rien. Elle s'en outrerait en temps, mais il ne l'est pas. L'affront se perd dans le vide de ses émotions. Elle secoue la tête, quelques secondes sonnée. Son muscle moteur vrille et assourdit le reste. Ses tympans sifflent. Ca va beaucoup à gérer, sans doute trop, mais elle s'essaie quand même à le faire, finissant par s'appuyer au mur. Elle passe sa main dans ses cheveux, les libérant de la capuche à moitié tombée. Elle adosse sa tête, relève son regard que les larmes brouillent vers le ciel. Elle finit par y refermer ses paupières. - A tout mais pas à rester pour réparer les dégâts, hein... Elle secoue la tête. Elle devait faire quoi, hein ? Impassiblement encaisser et sagement accepter ?

Elle partirait si elle le pouvait, mais sur l'instant, elle ne sait même pas comment elle parvient à tenir debout. - Va t'en. Ne t'en fais pas, j'attends pas d'excuses et t'aura plus à m'courir après. C'est bon, tu as fais c'que tu avais à faire, non ? Même la colère la quitté. Ne reste plus grand chose d'autre que le souffle qui anime sa poitrine. - T'as mis l'méchant en prison, t'as sauvé la fille et tu lui as ouvert les yeux. Elle rouvre les siens pour les poser sur lui. - Merci. C'est ce qu'il attend, non ? Pour tous ses efforts à lui venir en aide, pour son acharnement à la délivrer des griffes de Javier, à lui rendre sa liberté, à dévoiler les secrets de son passée... Comment ne pas être reconnaissante ? Elle mord sa lèvre, sa tête butant contre le mur, le sang perle entre ses dents mais elle ne le remarque pas. La douleur est moindre dans la souffrance des Vérités. Laquelle affronter en première ?

Je veux partir, j'en ai marre d'elle et j'en ai marre de souffrir à cause d'elle; Si elle m'avait un temps soit peu aimé, elle m'aurait retrouvé après l’hôtel, elle ne serait pas retournée vers l'autre timbré; j'ai perdu mon temps, c'est certain. Elle m'arrête dans ma lancée, et ce qu'elle me dit, avec son calme terrible est pire encore.

- Je m'en tape de tes remerciements. Lui dis-je cinglant.

La colère courre dans mes veines, j'ai besoin d'alcool et pas d'une simple bière, j'ai besoin de me péter le crâne en deux pour oublier.

- Je ne l'ai pas fait pour qu'on remette une médaille du mérite, ce que tu as l'air de penser. Je l'ai fait... je m'arrête et je la regarde, sa lèvre perle de sang.

Je vais vers elle, et je prends d'une main son menton, pour qu'elle arrête de bouger. Je sors un mouchoir de ma poche, et le pose sur sa bouche.

- Laisse ta lèvre, relâche. Lui dis-je pour que je puisse essuyer le sang. T'es chiante... et butée en plus de ça... soufflais-je en m'appliquant toujours à faire s'arrêter le sang. Je l'ai fait pour toi, et pour moi aussi, je voulais pas le savoir à te violer encore. Je supportais pas l'idée, et puis l'histoire de ta famille, ta vraie famille m'a touché de trop près...

Je lui laisse prendre le mouchoir et recule.

- Viens je te ramène.

Il est rude, ce contre coup. Dans son esprit défile a vitesse impressionnante tout ce qu'elle a pu faire pour Javier, Des choses insignifiantes comme ce dessin pour la fête des Pères qu'il n'a même jamais regardé, à ces coups qu'elle a prise pour lui.. ça fait beaucoup de conneries à digérer. Elle en a la nausée. Elle déglutie, la tête lui tourne et elle la secoue doucement pour chasser l'étourdissement. Elle ne sait plus ce qu'elle dit, elle n'entends pas vraiment Antonio, elle perd le fil. Sans colère, sa seule envie est de venir contre lui. Juste ça. Pourquoi elle ne le fait pas d'ailleurs. Lui se ravance, prend son menton entre ses doigts, même énervé il veille sur elle. Il lui faut par contre quelques secondes pour comprendre que sa lèvre est à vif. Elle la relâche alors, se laisse faire en se contentant de le regarder.

Il justifie ses actes, enfin c'est ce qu'elle comprend vaguement. Elle est plus alerte pour rattraper son bras alors qu'il se recule, il faut dire que c'est instinctif. Et si il partait ? Elle a oubliée qu'elle voulait faire de même quelques minutes plus tôt. C'est elle qui le retient maintenant. Elle pose son front brûlant contre son torse, refermes les yeux en inspirant son parfum. - Tu sens bon... souffle t-elle l'esprit décousu, venant d'avantage se serrer contre lui. Pourquoi diable ne l'a t-elle pas fait plus tôt ? Elle n'a pas sentit le sang couler, elle ne sent pas non plus ses larmes silencieuses qu'elle verse. - Tu me manques, Antonio. Au fond, elle n'est même plus sûr qu'il soit vraiment là. Peut être qu'elle le rêve encore.

Cette idée la traverse et puis plus rien. Elle referme les yeux, laissait tomber cette volonté qui lui était pourtant nécessaire à rester debout. Elle ne se rend même pas compte qu'elle perd conscience. Le corps lâche, après des mois, des années, à repousser ses limites. Elle vient de les franchir.