Hey ! Je sais que c'est repos aujourd'hui, mais la soirée promet d'être longue et tu serais pas de trop ce soir. Un coup de main serait pas de refus Max saisit le téléphone quelques minutes après qu'il ait vibré, observant le message reçu. Elle reconnait le numéro, une de ses nombreuses collègues dans un de ses nombreux jobs. Pour le coup, un de ceux qu'elle préfère. Celui qui occupe la plupart de son temps et lui assure un revenu suffisant pour projeter de se louer un studio bientôt; plutôt que la chambre que Sean a proposée en attendant. Il est sympa Sean, elle se doute bien de ce que cache le garage et l'apparente tranquillité, bien trop habituée à trainer avec des Gangs pour ne pas en reconnaitre un, mais il est sympa. Ce n'est pas elle qui ira s'effaroucher de ses activités. Bien au contraire. ça a toujours été son monde. Sa gorge se noue quand elle songe qu'elle aurait pu en connaitre un autre... Elle repousse cette idée et se décide à appeler la serveuse. Elle ne sait toujours pas lire.

Elle n'a même pas hésité. Repos ou non, quand elle a sut que la nuit serait rude à la tâche, elle a de suite acceptée. Il n'y a rien de mieux pour s'occuper l'esprit que de s'épuiser le corps. Elle lui promet de faire vite, déjà en chemin. Elle avait quitté sa chambre pour se dégourdir un peu les jambes et chercher de quoi s'affairer. Elle raccroche et reprend la direction du bar. L'ambiance est déjà bien festive, quand elle y arrive. Le sourire n'est guère difficile à afficher, force de l'habitude. Elle salut et elle rejoint sa place derrière le bar. Les commandes ont fusées bien avant qu'elle n'y arrive et servit peu après qu'elle y soit. En quelques semaines, elle a prit le coup de main. Max n'apprend jamais mieux que sur le tas.

Pas le première verre qu'il prend mais la jeune femme le lui sert comme si c'était le cas. Ce n'est pas à elle de juger. Elle lui amène sa demande, la pose sur le comptoir et se permet, d'un geste tellement innocent et assuré qu'il lui est difficile de le lui reprocher, à se prendre une clope dans son paquet. Sean. Ou Jax. ça dépend de qui l'appelle. Pour elle, c'est Patron, quand bien même elle le tutoie. Un surnom qu'elle aime bien à lui donner et qui sied à sa place dans sa communauté. Elle hoche la tête à sa question. - Toujours. Elle sourit à ses inquiétudes. - J'compte pas aller me coucher avant que tout c'beau monde ne soit rincé. J'aurai pas grand chose à craindre de ces bons gars rentrés ou incapable d'se lever. Elle s'en amuse à défaut de s'en inquiéter. Ce n'est pas dans ce milieu qu'elle redoutera quoique ce soit. Elle y est bien plus à l'aise que dans celui guindé de l'hôtel.

Il vient allumer cette clope qu'elle lui prends, lui disait où en trouver d'avantage tout en conseillant de ne pas en faire un vice. Comme lui. Elle ne compte pas les cigarettes qu'il enchaine, trop, sans doute. Elle tire une longue latte, relâche la fumée blanche et sourit. - Promis Patron, j'abuserai pas. Elle est mutine, sans mentir. Max ne fume pas quotidiennement, même si c'est de plus en plus souvent depuis son arrivée. Il n'a visiblement pas finit de s'inquiéter pour elle. De quoi se questionner sur sa manière de gérer sa vie... Si encore il était le seul. Remise en question qui sera pour plus tard, quand elle aura de quoi l'oublier à porter de main. Une bonne bouteille. En attendant, elle s'active à essuyer les verres tout juste lavés, qu'elle ne doute pas remplir de nouveau dans quelques minutes. Sean n'a pas mentit, si elle compte rester jusqu'à la fin, l'aube sera levée quand elle ira se coucher. Tant mieux.

- Plus pratique qu'mes pieds, j'te l'accordes. Elle repousse cet achat à plus tard. Quand elle aura un logement à elle et de quoi payer l'essence. - C'est gentil d'ta part... Elle hausse les épaules. - Mais j'vais pas profiter non plus. Il a déjà été suffisamment généreux comme ça. Il lui offre un travail réglo alors qu'elle présente de faux papiers, elle ne doute pas une seconde qu'il ait remarqué, une chambre pour pieuté qu'elle a presque l'impression de voler au vu du loyer qu'il lui fait payer, des clopes à présent. Elle secoue la tête, bien que touchée par sa proposition. Si elle ne sait pourquoi il est aussi sympas avec elle, ça ne l'empêche pas de lui en être reconnaissante.

- Non, j'ai pas eut le temps. Là aussi, elle hausse et les épaules. - Et j'pense pas avoir celui de le faire avant plusieurs heures. Elle ne s'en plaint pas, bien au contraire, Max ne rechigne pas à la tache. Elle jette un oeil à la salle, se plaisant à l'observer en détail, occuper son esprit avec ce que les autres font, plutôt qu'à ce qu'elle devrait faire. Elle a les yeux avisés, prompt à repérer les belles montres, les poches gonflées de billet, les colliers autour du cou,... Elle pourrait s'en donner à coeur joie. Pas ici. Elle ne mordra pas la main qui la nourrit et d'ailleurs... Elle lève un sourcil, dans un léger sourire, désignant une femme d'un signe discret de la tête. - C'est aux gars qu'tu devrai dire de se méfier. Elle est presque admirative de la technique. La voleuse détourne l'attention de son décolleté plongeant et de proximité lascive. Elle n'a aucune peine à détourner leurs attentions.Le chemin aussi est bien tracé, au fur et à mesure de ses larcins, elle se rapproche de la sortie - Son short est peut être court, mais elle vient d'y planquer l'troisième bijoux volés. Et elle est bien partit pour y rajouter un portefeuille..  Enfin, elle dit ça, elle dit rien.

- J'te promet d'y réfléchir. Puisqu'il insiste et qu'il s'inquiète, elle peu le moins le rassurer de ça. Elle y pensera, pas sûr de refuser une offre aussi tentante, d'autant plus que la belle aime conduire. Voiture et moto, tout ce qui roule et procure une sensation de vitesse. Il y a longtemps qu'elle n'a pas posée les mains sur un volant, assez pour qu'y songer éveille l'envie de conduire. Elle sourit, secoue la tête et se reprend avant de tirer sur sa clope. Malgré la conversation, elle n'en oublie pas son travail et garde un oeil sur la salle autant que les clients éventuels. Elle ne s'attendait juste pas à voir une voleuse suffisamment courageuse -ou stupide- pour oser piller ces hommes. C'est une erreur de débutante. Elle soupire et cogite finalement le verre demandé qu'elle lui sert bien vite, répondant à ses interrogations. Développe son avertissement. Les hommes ne pensent jamais qu'une femme puisse les rouler, la chapardeuse partait gagnante.

- Sérieux. Elle le lui confirme dans un signe de tête, suffisamment sûr d'elle pour lui en parler. Elle pourrait évidement ne rien dire, mais Sean a été cool depuis son arrivée, elle lui en doit une pour la générosité dont il a fait preuve. Elle l'aime bien aussi, comme la plupart de ses gars, elle n'a jamais eut à s'en plaindre, bien au contraire. Elle va pas les laisser se faire piller. Elle observe donc Sean rejoindre la jeune femme qui proteste. Elle aurait pu filer si elle l'avait vu arrivée, mais la belle était bien trop occupée à subtiliser un porte feuille. Ca aussi, c'est de l'amateurisme, toujours surveiller. Max secoue la tête et se détourne de la scène pour servir quelques verres à l'autre bout du comptoir. Elle enchaine avec des bières que la serveuse lui demande pour une table.

Sean revient, curieux. Max rit, agite les doigts sous ses yeux. - Un don. Voilà, c'est exactement ça. Elle s'amuse d'un peu de mystère et lui ramène son verre. Sa main se pose sur la sienne quelques secondes alors qu'elle secoue la tête. - Mais non, c'est juste de l'observation. Elle le dit comme si c'était anodin, banale. Cependant, un sourire mutin vient étirer ses lèvres, alors qu'elle appuie son coude sur le bois du bar, appuyant sa joue sur sa paume. - Et p't'être un peu de pratique. De sa main libre, elle dévoile à ses yeux, la chaine d'argent qu'elle a prise à son poignet. Elle peut bien le lui dire, elle tait déjà tellement de chose sur elle.

Max sourit en l'entendant rire. Elle aime bien son rire. Il l'a franc, sincère et éclatant. Le genre de rire qui vient des tripes et du cœur, spontané sans être forcée. Elle secoue la tête, amusée de sa propre connerie et attrape deux shoots à sa demande pour les remplir. Tequila. Toujours, question de culture. Antonio a beau lui avoir dit que Javier n'était pas son père et qu'elle n'était donc pas Mexicaine, elle peine encore à l'accepter. C'est dans ses veines. Que l'avocat puisse avoir raison lui tort l'estomac. Il se trompe. Forcément. Et cette erreur lui aura coûté sa confiance. Elle tique, pas le moment de penser à ça. Elle préfère plutôt prendre le sel et le citron... ça, c'est une question de tradition. Elle se détourne des verres, le temps de lui rendre son bijou. ça avait été tellement facile de lui prendre, tellement naturel. Le plus dur pour elle était bien de ne pas céder aux nombreuses occasions qui se présentaient. Tenir ses mains dans ses poches et ses doigts loin des montres, là était le vrai défi.

- M'insultes pas, Patron. Elle sourit, amusée. - J'm'en suis jamais sortie dans la rue en étant un pequeño ladrón. Elle secoue la tête. Jusqu'à peu, elle avait été fière de ce qu'avait été sa jeunesse, des larcins et des escroqueries. Javier pensait des plans branlants, elle les corrigeait pour en faire des coups grandioses. Et si les journaux ont raison, que Javier est un monstre... Alors elle a participé à ses horreurs. ça heurte sa morale. Il y a une différence entre duper et assassiner. - Mais oui, c'talent m'a été utile. Mutine, elle jette un oeil à la salle. - J'pourrai prendre n'importe quoi, à n'importe qui ici, sans m'faire prendre. Elle le dit mutine, sans orgueil ou vantardise. Elle le sait, parce qu'elle y a réfléchit juste pour s'occuper l'esprit, hanté par Antonio.

Sa question la surprend et elle secoue la tête. - Non. J'connais personne ici. Pas d'amis, pas d'mec. L'avocat doit être retourné chez lui, à sa vie. Il n'a jamais été vraiment son copain en plus... C'était compliqué à nommé. Ce qui les unissait, ça n'avait pas de mot. De toute façon, ça ne comptait plus. Elle était partit. - Pourquoi ? Demande t-elle curieuse, à l'affût aussi. La police pourrait la chercher, d'autres aussi qu'elle veut tout autant éviter.

- Ça m'viendrais même pas à l'idée... Jamais là où j'taff. Elle sourit et s'en amuse, quand bien même cela reste la vérité. Elle a de toute façon trop de respect pour Sean et ses gars. Elle le peut, mais elle ne le ferait pas. Et gare à celui qui l'accuserait d'avoir manqué à sa parole. - Et avec tout l'respect que je te dois, j'ai besoin de personne pour me défendre. Elle continue seule d'apprendre à combattre et même si elle reste encore peu aguerrit, c'est une question de fierté que d'être apte à veiller sur elle. Elle ne laissera plus personne se battre pour elle. Plus personne décidée pour elle. Même si c'est pour son bien. Elle prend ensuite le sel, en dépose quelques grains sur son poignet qu'elle lèche, vide son shot de tequila et croque dans le morceau de citron... ca fait toujours du bien par là où ça passe.

A son offre, elle relève ses yeux vers lui. C'est le genre de travail qu'elle a déjà fait, principalement pour Javier et quelques uns de ses amis. En prime, elle a besoin de fric. - J'dis pas non à quelques extras. Elle posera pas de question. Si il veut lui en dire plus sur le genre de message qu'elle pourrait être amenée à livrer, il le fera. Pour le boulot, elle est capable de museler sa curiosité naturelle, la base quand on travail dans son milieu. - J'me doute qu't'es pas un flic sous couverture. Elle les repère à des kilomètres les flics... ce sont les personnes qu'elle déteste au premier regard. Elle a passée son enfance à les fuir. Elle hausse les épaules. - Y'aura personne à prévenir. Plus personne. Elle se contente de sourire, elle adore parler... Mais pas d'elle. C'est un sujet qu'elle préfère éviter. Elle ne sait même plus ce qui est vrai, comme raconter sa vie quand on a la sienne ? Il ne la croirait sans doute pas... Elle est digne d'une série.

La proposition la détourne de ses pensée et le regard pétille. Le billard est un sport national pour celle qui a grandit dans des bars comme celui ci. Les fléchettes aussi... Et le flipper. A tout ce qui se pratique dans les lieux. Elle va pour accepter mais se rappelle qu'elle est tout de même en train de bosser. C'est sa collègue, la serveuse qui lui a envoyé le message, venue chercher des bières, qui la pousse finalement. - Tu ne devais déjà pas bosser, chérie ! On devrait pouvoir se débrouiller sans toi le temps d'une partie. Elle sourit... Max aussi. Elle passe ensuite par dessus le comptoir. - J'te suis ! Elle n'a encore jamais joué avec lui... Par contre elle a déjà humilié un ou deux de ses gars. C'est si facile, ils la sous estime, le billard, c'est pas un truc de fillette.

Max ne concevait pas une partie de billard ou de cartes sans mise. C'était une évidence pour elle que quelque chose soit pariée. Il n'y a qu'ainsi qu'on intéresse une partie. Ce qui la surprend n'est donc pas la question, mais ce qu'il propose. Elle ne supposait pas un instant qu'il puisse vouloir autre chose que l'argent. Elle n'arrive décidément pas à s'ancrer l'idée de sa beauté ou même de sa féminité. Avant l'hôtel, elle n'aurait même pas envisager d'accepter et aurait opté pour le fric. Mais maintenant... Maintenant que Javier n'en avait plus besoin, qu'elle devait oublier Antonio et s'essayer à avancer. - J'm'en voudrai de te dépouiller de ton argent. Et elle de toute façon, n'en a pas à gaspiller. Il lui faut faire des économies, le temps de pouvoir assurer un vrai loyer.  Elle sourit, mutine, le regard pétillant. Sean est beau, il a l'attrait de ce milieu qu'elle a toujours connu, le charme sombre de ceux en marge de la société.

Il passe dans son dos, effleure ses fesses avant qu'elle ne relève ses yeux vers les siens, ses lèvres étirés sur une moue amusée. Elle ne dit rien et se contente de casser le jeu. Un geste précis qui éparpille les boules sur la table et en envoie une dans un des trous. Elle se détend, se déleste de ses pensées. Cette soirée, le verre vidée, la compagnie, ça l'aide à s'évader de son esprit, à la détourner de ce qui la pèse de plus en plus sur ses épaules, naïvement persuadé qu'elle peut tout supporter. Elle s'en libère pour cette nuit, préférant céder à son insouciance naturelle et ses instincts à simplement profiter. Elle continue de sourire, se moquant bien de gagner ou de perdre, partisane avant tout de s'amuser, cependant, elle le détaille quelques secondes, mesurant ses chances. Elle a moins bu que lui mais il a l'air de l'encaisser. ça promet d'être intéressant.