En voyant  Elizabeth pour la première fois, des personnes avec quelques préjudices diraient qu’elle est une fille qui n’a que son physique et rien dans la tête, car il est vrai qu’aux premiers abords, sa beauté laisse un peu de doutes. Mais il ne faut pas se fier à sa longue chevelure brune, ses yeux en amandes verts, parfois gris et à son visage angélique car elle est loin d’être sans cervelle.
Quand elle ne porte pas son uniforme, c’est simplement qu’elle s’habille. Pas sophistiquée pour un sou, Liz mise sur son charme naturel et l’apparence qui va avec pour faire son chemin dans la vie. Un simple jean, un tee-shirt et un cardigan lui suffisent.

Dans la vie comme au travail, Elizabeth est une femme qui sait ce qu’elle veut, et elle l’obtient et du coup, il ne faut pas trop la chercher ou se mettre en travers de son chemin au risque de la mettre sur les nerfs. Son petit caractère est bien connu de ses amis et collègues – qui l’appellent tous Liz’ – et du coup la cohabitation se passe bien.
Cependant, le fait qu’elle ait son caractère ne veut pas dire qu’elle n’est pas fréquentable. Liz’ est une femme passionnée et très intelligente qui, une fois que vous avez appris à la connaître, appréciera votre compagnie autant que vous apprécierez la sienne.

A 32 ans, Elizabeth a décidé sur un coup de tête de déménager pour prendre un appartement plus grand. Rien n’avait décidé ce choix qu’elle avait pris comme ça, sans aucun signe avant-coureur. Juste une envie de plus d’espace. C’est donc pour cette raison qu’en faisant ses cartons, elle découvrit une boite en carton vieille et usée dont elle avait oublié l’existence après toute ces années.
En l’ouvrant, elle fut émerveillée de retrouver tout plein de souvenirs qu’elle avait accumulé depuis toute petite. Des photos, des petits objets, des morceaux de papier griffonnés, des petites choses qui lui rappelait tant de choses…

Plongeant sa main dans la boite, elle attrapa d’abord un vieux morceau tissu déchiré qui ressemblait vaguement à quelque chose et elle eut un sourire nostalgique en reconnaissant son vieux doudou. Ses parents, Mathieu et Eileen Dubois, lui avaient raconté qu’il fut un temps, le temps durant lequel ils l’avaient acheté en France lorsqu’ils visitaient leur famille du côté de son père, ce morceau de tissu possédait encore une tête de lapin, avant qu’elle ne le décapite à force de le mordre et tirer dessus. Elle pensa quelques secondes à son grand-père et sa grand-mère – dont elle avait hérité son second prénom – se promettant d’aller les voir bientôt.
Continuant à fouiller, cette fois-ci elle extirpa quelques médailles qu’elles avaient gagnées au lycée dans l’équipe féminine de hockey. Tout au long de sa scolarité, elle avait mêlé ce sport national avec ses études et ses parents l’avaient laissé géré, l’encourageant même. Elle avait donc passé les classes avec brio tout en pratiquant son sport fétiche, lui donnant une carrure plutôt sportive et ainsi, elle devint vite la cible des faveurs des garçons de son âge. Elle eut d’ailleurs quelques aventures, mais jamais du sérieux, alors qu’elle se disait que de toute façon, le bon viendrait. Elle soupira quand elle remarqua qu’à 32 ans, elle n’avait jamais eu quelqu’un pour plus d’un an parmi ses précédents petits amis qui se comptaient sur les doigts de la main.
En reposant les médailles et en attrapant une photo, elle sourit en voyant ses différentes remises de diplômes, au lycée puis à l’école de police. Ses parents avaient été si fiers d’elle. Elle avait trouvé sa vocation plutôt jeune et maintenant c’était devenu une réalité. Enquêter, protéger la population. Mais elle n’était que cadet à l’époque, depuis elle avait grimpé les échelons, passant sergent. Elle sourit en pensant à son travail. Désormais, elle dirigeait une vaste équipe avec poigne, s’occupant des affaires les plus délicates de Toronto et l’obligeant même parfois à se frotter à de la grosse vermine. Vermine qui ne restait pas souvent derrière les barreaux, grâce à ce nouvel avocat en ville, Aaron Somerset, qui gagnait la plupart de ses procès. Et ça, ça la foutait en rogne, en plus de ses manières et sa gueule d’ange !

Remettant tout à sa place et regardant vite fait les autres souvenirs, elle se mordit la lèvre, pensant qu’il manquait quelque chose, avant de se lever, attraper une photo et de la glisser dedans. Puis elle referma en souriant, voyant disparaître progressivement la scène de la photo, la montrant à son premier jour en tant que sergent, dans son bureau…