Encore une fin de semaine comme les autres. Malcom travail toujours aussi tard dans les bureau de la compagnie de papa. Parfois il m'arrive de croire qu'il m'a épousé juste pour devenir le bras droit de mon père, et ainsi prendre la succession de l'entreprise. Pour oublier tout ça, je me fait mes promenades nocturne, histoire de trouver le sommeil, histoire de ne plus penser à mon mariage qui prend l'eau un peu plus chaque jour.
Musique dans les oreilles, je marche en essayant de penser à autre chose, je cherche donc une soirée ou un bar pour passer la nuit. Je n'avais pas envie d'aller chez moi, d'attendre un homme qui croit que je fais partie des meubles de la maison.
Complètement inspiré par mon téléphone en quête d'un lieu de fête, ou je pourrais boire et oublier, quand on me bouscule. Mon téléphone tombe au sol, je grimace quand je vois l'écran brisé et le fait qu'il est éteint.

- Et merde ! Vous n'auriez pas pu faire attention ?

Oui, bon, je sais que c'est un peu de ma faute, mais je m'en moque bien de passer pour une connasse. Je ramasse mon téléphone et je soupir. Je lève les yeux, et je remarque un magnifique homme. Sexy, musclé comme un héro de film. C'est homme un a croqué... mais je sens qu'il va être gay, tous les homos sont hyper mignon.

Sortir, et ressasser. Je devrais pas y penser, je suis rangé maintenant, j'ai cette place parfaite en faculté, j'enseigne et je me fonds dans le moule. ça fait 7 ans que j'ai raccroché, les braquages, les vols, et mes rentes s'élèvent largement à une vie cossue. Mais Mike, m'a rappelé, il veut monter un nouveau coup, pas de banque, pas de bijouterie, pas de musée, il cherche une idée, un coup de génie comme il appelle ça. Mais je me suis rangé, et je ne suis pas sûr de renquiller.

- Tu fais quoi?
- Je sors, faut que j'aille marcher, boire un coup, écouter de la musique.
- Tu nous appelle.
- Oui maman.
- T'es con quand t'as raccroché.

Je pars de chez lui, de son atelier du moins et je traverse High Park, me frottant l'arrière de la tête en songeant, toutes les 30 secondes. Je suis pas né comme ça, c'est la vie qui m'a poussé à me tourner vers cette carrière peu orthodoxe. Et je suis doué, les coffres c'est mon truc, et j'ai jamais été inquiété encore. Encore.

Dans ma lancée, je percute quelqu'un, et je me retourne sur elle. Jolie rousse, qui m'accuse de sa propre maladresse. Je souris en coin, elles sont marrantes les femmes... Je me baisse pour ramasser ce qu'il reste de son téléphone et lui tend.

- Il rappellera. Dis-je simplement.

Pas sûre qu'elle arrive à le contacter en retour cela dit, son téléphone est explosé au sol. Je regarde autour de nous et il n'y a pas grand monde, le trottoir est grand, elle aurait pu regarder où elle allait;

- C'est comme en voiture, faut pas rester au milieu, si on veut pas avoir d'accident. Mais bon, ça se répare ça... c'est très grave pour vous?

Qu'il me rappelle ? Mais de quoi il me parle lui ?! Mignon mais pas futé, il se croit un devin en plus.... Les hommes tous les mêmes. Un téléphone foutu, une soirée qui va se finir au fond de mon lit, avec un pot de glace et une comédie romantique jusqu'à attendre le retour de mon adoré mari. Je soupir et le fusille du regard.

- Alors, d'une ou s'en moque bien des voitures dans un parc, et de deux oui, c'est grave. J'ai tous mes contacts pro, mais le pire, c'est que j'ai plus de plan pour une soirée.

On était censé m'envoyer une adresse pour une soirée de folie, et maintenant tout est perdu.

- Vous savez que vous venez de ruiné des années de carnet d'adresse. J'avais toute ma vie dans se téléphone.

J'enrage, certes la situation est propice à déverser toute ma colère que j'ai accumulé depuis quelques années maintenant. Mais fille de bonne famille oblige de rester gentille, pour la bonne image... Alors ce type va faire office de défouloir.

- Vous allez me le repayer, c'est à cause de vous qu'il finit ainsi.

Je lui met mon téléphone son le nez. Les quelques passant qui promène leur chien nous regarde d'une drôle de manière. Surtout moi en faite. Mais je m'en moque bien.

Elle me colle sa mauvaise humeur et son téléphone sous le nez, elle est marrante, un peu flippée peut être. Mais assez craquante, quand elle est vexée. Je prends son téléphone des mains, effleurant sa main au passage;

- toute votre vie est là dedans, c'est ce que vous me dites? Lui dis-je en regardant le téléphone cassé, en le secouant un peu. Elle bouge pas beaucoup votre vie alors, elle est pas très... spontanée.

Je marche autour d'elle, la regardant tantôt elle, tantôt le parc, tantôt son téléphone.

- Soit je vous en rachèterais un... et je glissais son portable cassé dans la poche arrière de mon jean. Comme votre vie est éteinte pour ce soir, que diriez vous de me suivre? Qu'avez vous à perdre concrètement?

J'hausse les épaules, les mains de chaque côté de mon corps en signant "pourquoi pas", et puis je pars devant elle, j'attends qu'elle ne me suivre, qu'elle me rattrape. Et je me tourne vers elle.

- David, et vous?

Je ne donne jamais mon vrai prénom, d'une je ne l'aime pas, de deux je ne la connais pas.

- Eva. Je répète, l'air songeur. Eva, nous allons passer une soirée sympathique et sage... Je l'avise de la bague impressionnante à son doigt.

Femme mariée, riche certainement vu la pierre. Je souris, content de cette rencontre caustique. Et puis ça me change, passer la soirée avec une femme mariée, sans qu'il ne se passe quoique ce soit. ça n'empêche pas le jeu, la preuve, elle m'a suivit...

- J'avais dans l'idée d'aller nager dans le lac, mais au vu de cette impressionnante pierre, j'ai peur que vous couliez tout au fond. Donc à la place, et pour me faire pardonner de vous avoir, bousculé et cassé votre vie... Je vais vous inviter à boire un verre.

Nous sortons du parc, et je prends l'avenue en face, pour m'arrêter dans le premier bar, qui est pour le coup, miteux. C'est un bar à motards, et j'aimerais voir sa réaction, si Madame Eva est aventureuse un peu. J'attrape la porte, un peu lourde et l'invite à entrer en premier.

- Si Madame veut bien se donner la peine... Dis-je théâtralement.

Il a quoi encore à répété mon prénom ce n'est pas moi qu'il l'ai choisit, il peut dire n'importe quoi et puis, en vraie Evangelynn, c'est pas totalement moche. Mais bon, je ne vais pas lui raconter ma vie. Surtout qu'il voit mon alliance. Un mariage qui prend l'eau, un mariage qui ne veut plus rien dire.
Je le suis, même si pour le coup mon esprit est ailleurs, sur ce début de mariage qui était beau et remplis de promesse.
Il se stop devant un bar, devant il y avait un panoplie de moto... ce transport est pour moi le meilleur moyen de trouver l'aventure, la liberté. Je me stop un instant me disant que son idée d'aller se baigner dan le lac était peut être pas si mauvaise.

Oh et puis crotte une fois de plus. D'un pas décidé, j'entre dans le bar. Tous les regards se pose sur moi, et je dois avoué que je n'étais pas super à l'aise. En même temps, escarpin, jeans bien moulant, un petit haut assez décolleté ce n'était pas non plus la meilleurs des tenue pour se genre de lieu. Et ma veste qui me couvrait à peine....
Je m'installe à une table sans demandé quoique se soit et je fixe mon briseur de téléphone.

Elle hésite, je souris en coin, et puis elle capitule et je ne bronche pas. Je rentre derrière elle, je salue le barman que je connais, de certaines affaires. Et puis je suis la dame, oubliant mon regard sur son postérieur. Joli postérieur qui plus est. Je commande à boire, un bouteille de téquila, ce sera bien. Elle n'a pas l'air de refuser, et je la sers quand la bouteille est devant nous.

- Tu es bien silencieuse... je suis en tout cas agréablement surpris, que tu es acceptée de venir boire un verre ici... ne jamais porter de jugement sur personne... c'est ma devise et la tienne?

Je trinque avec son verre et me jette dans la gorge le premier shot de téquila pure. Je lèche ma main pleine de sel et croque dans un quartier de citron. C'est salé, fort et ça me plait. La musique devient plus forte, higway to hell d'ACDC, et je commence à chanter un peu, et je tapote sur le bois de la table.

- C'est un endroit que j'aime bien, ici tout est facile... l'alcool, la musique et les femmes.

L'une d'entre elles, au bar, me fait un clin d'oeil coquin et je ris doucement, avant de reporter mon attention sur Eva.

- Raconte moi qui tu es Eva... que fais tu de beau dans la vie ?

Le silence est d'or non ? Il ne voudrais pas non plus que je devienne une vraie pipelette. Il est mal tombé sur moi si il voulait parler, depuis toute petite j'ai appris à ne rien divulguer d'important. Et ce n'est pas avec des shoots de tequila paf qui vont réussir à me délier la langue. Je limite avec un petit regard de défie à la fin de mon paf.

- Ma devise, ne jamais croire les hommes.

Mon père était mon héro étant petite, je voulais tout faire comme lui, et puis ces belles paroles sont devenu du vent, Malcom à prit la place du fils prodigue, et papa nous délaisse mon frère et moi au profit de mon fabuleux mari. Le seul homme en qui j'ai toute confiance, c'est bien mon frère.
J'ai envie de vomir quand il me dit que les femmes sont faciles. Bon il n'était pas gay, mais c'était donc un goujat !

- Parce que tu crois vraiment que je vais parler de ma vie à un inconnu qui plus est drague ouvertement une nana, veut me saouler et a briser mon téléphone !

Il se prend pour un dieu ou quoi ?

Sur la défensive, complètement coincée dans un schéma aussi vieux que le monde lui même.

- traumatisme de la vie, je dirais. En répondant à sa propre devise.

Je bois à nouveau, et lui fais part d'un simple fait... simple... pas comme elle. Elle n'apprécie pas le petit signe échangé avec la jolie serveuse et ça me fait rire intérieurement. Elle joue les rebelles, les fortes, mais Eva est comme toutes les femmes, elle m'a vu dans le parc... m'a trouvé pas mal... elle a fait son show et sous ses grands airs a pourtant accepté de vivre autre chose. Et maintenant, elle me joue, le couplet de la rancune. J'hoche la tête juste à sa réponse agressive.

- Je ne drague pas, elle par contre au bar, ne dirait pas non... Je ne te saoule pas, on boit un verre... et tu marchais au milieu de l'allée comme si le monde devait se plier à toi, et pas l'inverse... Eva... laisse tomber les procès d'intention avec moi, et dis moi juste une chose. Pourquoi m'avoir suivit, si tu ne veux pas faire connaissance ?

Après tout, elle était libre de dire non, de partir retrouver sa vie palpitante. Personne ne l'a obligé à me suivre, je ne l'ai pas menacé non plus.

- Peut être peut on reprendre du début. Bonjour Je m'appelle David Cranston, je suis professeur de philosophie à l'université de Toronto, et toi?

Je lui tends la main, pour qu'elle me la serre, comme une vraie présentation, de vrai gens. Bon, après j'ai donné mon vrai poste, mais un faux nom.

Je fronce les sourcils, je me demande bien ce que je fais ici, si mon père me savait là, il me tirai les oreilles. Quant a mon frère, ça le ferrai bien rire. En pensant à lui je souris, puis je regarde à nouveau mon briseur de téléphone.

- Tu as mon téléphone....

Murmurais-je dans ma moustache. Si il croit que je ne l'ai pas vue me le subtiliser il se mettait le doigts dans l'oeil.
Je regarde sa main, puis sa tête, et à nouveau sa main. Qu'et-ce que je fais ? Je lui réclame mon téléphone et je pars d'un pas ferme ou.... ou je vais dans son sens pour passer une bonne soirée.
Je finis par lui serrer la main. Un prof de philo ça doit être quelqu'un de censé...

- Enchanté David... Eva, décoratrice d'intérieur.

Elle me serre la main, je lui retourne la main, pour déposer un baiser sur le dessus de sa main.

- Eva... joli prénom.

Je sors de ma poche arrière son téléphone, et le pose devant elle.

- Vous voilà libre donc de partir... ou de rester...

J'attrape la bouteille et nous ressert deux dé à coudre. Et puis j'attends sa réponse, et vais reprendre sa main, pour y passer ma langue... non je ne la lèche pas, je vais y coller le sel ensuite, et lui rends sa main, avec un petit sourire joueur.

- A cette soirée improbable?

Effluves d'alcool aidant, la musique de cowboy s'installant dans les enceintes, je me levais pour qu'elle m'accorde une danse. J'attrapais sa main, et la rapprochais de moi, comme je pouvais le faire avec Abi par exemple, j'aimais danser, ce n'était pas de ma faute... plus fort que moi en fait.

- Eva... aimes tu ton travail?

Je voudrais demander aussi si elle aime son mari, mais ce n'est pas question à poser. Le mariage est quelque chose de vraiment compliqué à gérer, et j'admire quelques parts, les fous qui y sautent à pieds joint.

- Décores tu juste, ou aménages tu tout un intérieur?

On danse tranquillement, et qu'importe si nous sommes pratiquement que les seuls. Certains motards nous regardent, et ça les fait sourire, voir rire, et je ris avec eux.

Danser et voilà que j'accepte de faire ça avec un parfait inconnue. La dernière fois que j'avais danser avec un homme c'était il y a bien longtemps.
Je regarde David quand il me pose des questions sur mon travail. Une fois encore, peu de gens s'intéresse à ma carrière. C'était aussi un sujet tabou avec Malcom.

- J'aime beaucoup mon travail, oui, je l'ai choisis et pour rien au monde je veux y changer. Je fais les deux, au vue de ce que les gens veulent. Parfois, il est compliqué de lié leur tableau de maître avec un décor plus moderne.

Mais j'arrive toujours à trouver les compromis qui adore au final.
Parler en dansant ce n'était pas l'idéal, pas pour moi, je suis tellement maladroite que je me prends les pieds quand je ne sais quoi et je perds l'équilibre. Je me voyais déjà la tête sur le sol, mais au dernier moment, je sens qu'on me rattrape. Je me retrouve la tête contre le torse de David. Je relève les yeux et je bafouille un "merci". Je me trouvais bien trop proche de lui, pour une femme mariée ce n'était pas bien, mais.... Mais il sent bon, sa musculature est réconfortante. Et j'ai l'impression que mes joues sont aussi rouge que mes cheveux roux.

@Vern Gelbero

Je l'ai rattrapé, et j'ai enroulé mon bras autour d'elle. La magnifique teinte pivoine sur ses joues, me firent sourire.

Et puis nous avons danser, bu encore, et finalement... tristement même, je l'ai ramené jusqu'en bas de son building. Femme mariée oblige.

Quand j'ai comprit qu'elle était importante, je me suis permis de copier les données de son portable en le frottant au mien, lors d'une visite dans les toilettes du bar.

Devant son bâtiment, je sortis de ma poche arrière son portable et le lui tendis.

- C'est à vous je crois, maintenant que je sais où tu habites, je t'enverrais un coursier demain. Pour te ramener un téléphone tout neuf.

Je glisse mes mains dans mes poches arrière, et la regarde, dans un vrai rencard, une vraie rencontre, je l'aurais embrassé. Finalement je lui tends ma main, pour la lui serrer.

- J'espère te revoir un jour... qui sait...

Je la quittais ce soir là, rentrant seul chez moi, regardant l'intérieur de son téléphone copié, regardant de trop près ses photos de vacances et de soirée, me disant que le hasard avait fait quelque chose de bien. J'espérais qu'elle penserait à moi... un peu au moins.

Le lendemain, le plan était élaboré, et l'attaque irait se faire dans la semaine. Je fis comme promis, l'envoi d'un nouveau téléphone, avec une coque en verre trempé, et pvc. Un petit mot dedans : "Un soir"